mercredi 9 novembre 2011

Jean-Baptiste Brunel, peintre avignonnais

Le Pont d'Avignon
Jean-Baptiste Brunel - 1916
(crédit photo)

Un fils de teinturier devenant artiste peintre ? rien d'étonnant à priori. Il y a tout lieu de penser que l'amour du dessin, des couleurs et de l'art de les appliquer lui est venu quand il était petit. En 1844, lorsque naît Jean-Baptiste Cyprien Brunel, son père  ̶  maître teinturier décoré de la Légion d'Honneur en 1835 pour avoir inventé un procédé de teinture de la soie en noir  ̶   fait partie des artisans (soyeux, indienneurs ou teinturiers) qui exercent leurs métiers à Avignon, le long de la Sorgue, dans la rue des Teinturiers. Rue qui se nommait alors rue des Roues  et que Félix Gras, dans Li Rouge dou Miejour (Les Rouges du Midi) décrit ainsi :

« En voilà une rue bizarre ! La moitié est pavée pour laisser passer les gens et l'autre moitié sert de lit à la Sorgue, qui fait tourner les roues des fabriques des indienneurs et des teinturiers. »

La maison natale du peintre avignonnais Jean-Baptiste Brunel se trouve au numéro 30 de cette rue où, de nos jours, les roues tournent désormais dans le vide. Dans son article sur le patrimoine industriel de la rue des Teinturiers, Fardoise a très bien photographié la vaste bâtisse où Jean-Baptiste a passé son enfance, bercé par le chant des roues à aube et de l'eau dégoulinant de leurs pales :

Maison natale du peintre Jean-Baptiste Brunel
30 rue des Teinturiers

Les dessins d'art pour l'impression des indiennes ont certainement fasciné le jeune Jean-Baptiste et à l'issue de sa scolarité, il a fréquenté l’École des Beaux-Arts d’Avignon, où il eut pour professeur Charles-Michel Guilbert d’Anelle (1820-1883) ancien élève d'Horace Vernet. À sa sortie des Beaux-Arts, Brunel part s'installer comme peintre-décorateur à Marseille. C'est dans cette ville que naît sa fille en 1869 et qu'il se marie en 1870. À la suite de quoi, il revient à Avignon avec sa petite famille et s'installe rue des Ciseaux d'Or. (j'avais totalement oublié mon commentaire d'il y a deux ans !)

Durant les années 1870, Brunel pratique la peinture de chevalet comme loisir, mais c'est sa profession de "peintre en décors" qui permet d'emplir la marmite, que son épouse cuisinière de profession met à bouillir. Son atelier était au n°37 de la rue de la Bonneterie, là où se trouve aujourd'hui une coutellerie :

Ce n'est qu'en mai 1882 (quelques mois avant la naissance de son troisième enfant et alors qu'il a déjà 38 ans) que Jean-Baptiste Brunel se décide à participer à l'exposition de l'École des Beaux-Arts d'Avignon. Ses deux natures mortes sont gratifiées de la mention "Honorable", alors que son travail présenté dans la section Arts Décoratifs lui vaut la médaille d'Argent.

L'année suivante, il expose trois paysages de petits formats au salon de la Société des Amis des Arts de Nîmes. Le chroniqueur artistique chargé de couvrir cette exposition est assez critique envers son travail. Il écrit dans "L'Union de Vaucluse" du 22 juin 1883 : « M. BRUNEL a un tempérament méridional, et nous l’en félicitons. Qu’il travaille le dessin un peu défectueux, notamment dans sa Vue intérieure de cour à Villeneuve ; qu’il étudie ses ciels, qui manquent de profondeur, et nous sommes persuadés que M. BRUNEL, dont les oeuvres sont déjà fort jolies, pourra devenir un bon peintre de nos contrées. »

Vieille cour de Villeneuve (41cm x 33cm)
Jean-Baptiste Brunel - 1883 (?)
Galeries Les Calades, crédit photo
Les bords du Gardon (27 x 40,5 cm)
Jean-Baptiste Brunel - 1883
Collection privée (crédit photo)
Même si le ciel de monsieur Brunel "manque un peu de profondeur", je trouve cette vue des bords du Gardon particulièrement réussie. On y devine l'influence de son ami Paul Saïn.

Après le salon nîmois de 1883, la carrière de peintre de Jean-Baptiste Brunel prend un sérieux virage. De peintre décorateur qu'il était, il devient peu à peu peintre paysagiste. Natif du mois d'octobre, son inspiration l'entraîne sur les terres de l'automne et il représentera souvent de grands arbres aux feuilles dorées se reflétant dans l'eau. Telle cette vue de l'île de la Barthelasse dont les archives municipales d'Avignon conservent une photographie :

Avignon : L'île de la Barthelasse par Brunel 1888
(photographie de J.B. Michel)
Ne serait-ce pas là une de ces peintures que Brunel a présentées au Salon des Artistes Français : "Soir d'automne, environ d'Avignon" en 1884 et, en 1885, "Premières feuilles d'Automne, environs d'Avignon"  accompagnée de "Bords du Rhône, matin de Juillet" ?...

Toujours est-il, qu'entre les salons de 1884 et 1885, le virage de la carrière de Brunel est plus qu'amorcé et son emménagement au n°23 de la rue Joseph Vernet, en novembre 1884, est révélateur de cette évolution.

Croquis de la Maison Bouchet à Avignon,
lors du recensement de 1784
En allant voir à quoi ressemble aujourd'hui le 23 rue Joseph Vernet, j'ai la surprise de découvrir une plaque sur cette maison. Il s'agit de la demeure du citoyen Bouchet, dans laquelle séjourna le capitaine Bonaparte,  qui rédigea là en 1793 son fameux "Souper de Beaucaire". Coïncidence, le 5 vendémiaire de l'an XI (27 septembre 1802) Pierre Simon Bouchet se fit l'un des promoteurs de la culture de la garance dans le Vaucluse lors d'un discours devant la première assemblée publique de L'Athénée de Vaucluse, société savante dont il avait été élu membre dès sa création.

Après cette parenthèse sur la maison où Jean-Baptiste Brunel avait ses magasin et atelier, il est temps maintenant de voir comment il a peint sa ville natale. Pour commencer, voici une vue des remparts, malheureusement non datée. On y voit un fiacre garé devant une porte de la ville. Mais s'agit-il bien d'une porte ? La lumière à cet endroit semble le suggérer, cependant on n'aperçoit aucune ouverture...

Au pied des remparts
Jean-Baptiste Brunel
huile sur bois 35 × 26 cm, collection privée
L'époque où Brunel a peint ses remparts est celle où sévissait le redoutable Pourquery de Boisserin, ce maire d'Avignon (1888-1903) pourfendeur acharné des remparts que, dans sa courte vue, il jugeait néfastes au développement de la ville. Maintes portes furent massacrées sous sa mandature qui,  heureusement pour ces vénérables murailles qu'il rêvait de détruire, n'excéda pas quinze ans.


Comme une douceur à la fin d'un repas, j'ai gardé pour terminer ce billet le tableau de Brunel que je préfère parmi ceux que j'ai découverts lors de mes recherches et que je viens de vous présenter. Cette peinture est doublement intéressante. C'est une belle vue de l'intérieur d'Avignon ce qui, à l'exception du Palais des Papes, est assez rare.
De plus, c'est un témoignage du passé, vous allez voir pourquoi.

La Place de la Principale
Jean-Baptiste Brunel - 1902
huile sur toile 92 × 68 cm, Hôtel de Ville d'Avignon
Au besoin, cliquez sur le tableau ci-dessus pour l'agrandir,
puis comparez-le avec la vue actuelle ci-dessous.
Déplacez-vous dans la vue en utilisant les flèches
et la roulette de votre souris pour zoomer
afin de bien noter les différences
.


Avez-vous remarqué les pierres à terre, au premier plan du tableau ?

On dirait que le dégagement de l'église Notre-Dame-la-Principale (devenue chapelle des Pénitents Blancs au début du XIXe siècle) avait déjà commencé...

 
Sources : Jean-Baptiste Brunel 1844-1919, peintre avignonnais,  par Raphaël Mérindol
Joseph Girard, Évocation du Vieil Avignon, Les Éditions de Minuit, Paris, 1958 et réédition 2000
Articles de Wikipédia
Notices des Archives Municipales d'Avignon



EDIT du 10 novembre
En relisant, je m'aperçois que j'ai omis d'indiquer les dates de Jean-Baptiste Cyprien Brunel, né le 3 octobre 1844 et décédé le 14 septembre 1919, comme vous pouvez le lire sur son acte de naissance reproduit ci-dessous


EDIT du 16 novembre

Avignon, porte de l'Oulle : Un café devant les remparts
Jean-Baptiste Brunel, vers 1890
Archives municipales, Avignon

Michel Benoit m'a envoyé ce dessin qu'il a trouvé sur le site des Archives municipales d'Avignon. Site que j'avais pourtant exploré... Je ne sais par quel sortilège ce dessin de première importance a pu m'échapper. Je savais déjà Michel un peu devin, maintenant je le soupçonne d'être aussi un peu magicien !

Le café que Brunel a représenté dans son dessin est l'ancêtre de feu le "Tout Va Bien", celui qui a péri dans un incendie vers 1972, au grand dam de tous ceux qui, comme moi, y avaient de bons souvenirs !


© VesperTilia, échos-de-mon-grenier 2011

31 commentaires:

  1. Ton billet est génial ! Merci tout d'abord de me faire découvrir cet artiste, ce tableau de 1902 sur la Place Principale est superbe ! Les couleurs sont fantastiques. J'ai fait joujou avec le plan lol:D pour chercher les différences avec le tableau, certaines sont très subtiles, on ne les voit pas toutes au premier regard. Super idée !

    Bisous Tilia

    Nath.

    RépondreSupprimer
  2. Encore une fois merci Tilia de tout ce qu'on apprend en s'amusant avec cet article!
    Une question: Le Pourquery c'est cinq ou quinze ans qu'il a sévi?

    RépondreSupprimer
  3. Bonjour Tilia,
    Comme s'est intéressant de faire la connaissance de peintres dont je n'ai jamais entendu parlé avant, et de leur oeuvres.
    Quand je clique sur le lien roue à aube, je tombe sur le tableau de bord de mon blog.
    J'ai essayé trois fois et trois fois la même chose. Contrairement aux peintres que tu nous présentes, ne te serait-tu pas mélangé les pinceaux !!

    RépondreSupprimer
  4. Je ne connaissais, merci pour tout ce que tu m'as appris... Bises

    RépondreSupprimer
  5. @ NATHANAËLLE

    Contente que mon boulot te plaise, j'ai d'autres surprises de ce genre en réserve ;-)
    Je suis une grande utilisatrice de Google Maps, c'est vraiment un outil génial pour tous ceux qui s'intéressent au patrimoine architectural, à l'urbanisme et à tout ce qui touche à la géographie.
    Bisous et bonne fin de semaine, Nathanaëlle



    @ CHRI

    Bravo ! vous avez l'œil. Ça y est, j'ai rectifié ma bourde. Merci de me l'avoir signalée.



    @ CLAUDE

    Toi aussi tu lis attentivement, je vois. Comme tu dis, j'ai du m'emmêler les pinceaux ! mais c'est vraiment bizarre, d'habitude je vérifie toujours un lien avant de le valider.
    Merci d'avoir l'œil sur mon grenier.
    Bises et bon week-end



    @ PATRIARCH

    Oui, on apprend toujours et encore, c'est cela qui est passionnant avec l'internet.
    Bonne fin de semaine et bises pour toi et ta douce

    RépondreSupprimer
  6. Voilà un Brunel ressucité !
    Cette bâtisse du 30 rue des Teinturiers jouxte un hôtel particulier qui fut habité par Jules Pernod (au 75 rue Guillaume-Puy) et qui est actuellement le restaurant "Le 75", appartenant au chef avignonnais bien connu Robert... Brunel.
    De Brunel en Brunel ?

    J'ai trouvé un lien en or... ;)

    RépondreSupprimer
  7. @ AVIGNON

    Ressuscité... c'est vite dit. Si j'avais ici le bouquin de Mérindol en entier (au lieu de son extrait) j'aurais certainement pu partager plus de choses sur ce peintre, typiquement avignonnais mais plus porté sur les paysages des alentours que sur Avignon même, je pense...

    Le numéro 30, c'est la grande bâtisse tout au bout de la rue des teinturiers, celle qui fait le coin avec le 58e R.I. là où il ne reste plus que l'axe de la roue.

    RépondreSupprimer
  8. Et pourtant le n°30 se trouve au-dessus d'une porte qui est dans un corps de bâtiment différent, entre celui dont tu parles et le 75 rue Guillaume-Puy.
    J'imagine qu'il y a cent ans et plus le tout devait être une seule propriété.

    Mon captcha est "print". C'est pas la peine.

    RépondreSupprimer
  9. Et on y mange très bien au 75...
    L'été au jardin et l'hiver à l'intérieur...

    RépondreSupprimer
  10. @ CHRI

    Je m'en souviendrai la prochaine fois que j'irai à Avignon. De préférence au printemps, mais pourquoi pas l'hiver...

    RépondreSupprimer
  11. Un peintre ressucité ? Mais les les peintres ne meurent jamais. Seuls, les regards les font vivre. Et voici un fort bon et tendre regard que le tien qui nous est donné en partage.

    RépondreSupprimer
  12. Un peintre que tu me fais découvrir.
    Merci tilia de ce billet.

    RépondreSupprimer
  13. Quelle agréable pause que ce billet au milieu de ma pile de copies remplies de fautes! Je ne connaissais pas ce peintre et comme je n'ai jamais eu l'occasion d'aller à Avignon, j'apprécie beaucoup le fait de découvrir certains coins de cette ville à travers le regard des peintres couplé aux possibilités qu'offre Google maps.

    RépondreSupprimer
  14. Cette visite de ma ville sur les traces de Brunel est passionnante. Merci Tilia. Moi aussi je ne supporte pas ce Pourquery. N'est-ce pas lui aussi qui a fait détruire la splendide bâtisse du Moyen-âge dont il ne reste qu'une tour sur la place Pie?

    RépondreSupprimer
  15. Incroyable ton billet pour ceux qui connaissent Avignon et même les autres ! Du début jusqu'à la fin j'apprends plein de choses sur cette belle ville en passant sur son fameux pont et en chantant à tue-tête "...On y danse, on y danse....§"
    Bravo !
    Bises

    RépondreSupprimer
  16. @ JEANDLER

    Pour faire revivre un peintre, il suffit de suivre la trace des tableaux qu'il a semés derrière lui.




    @ ALBA

    Il va y en avoir d'autres. J'en découvre encore maintenant des nouveaux !




    @ MARIE-JOSÉE

    Une manière agréable de regarder Avignon dans le rétroviseur. Le modernisme a du bon.




    @ CLAUDIALUCIA

    Oui c'est bien sous PdeBoisserin que la commanderie des Hospitaliers de St-Jean de Jérusalem a été détruite 1898-99. Voir ce qu'en dit Michel Benoit.




    @ ENITRAM

    Et moi je me régale de t'entendre chanter ! tu danses aussi ? ;-)

    RépondreSupprimer
  17. Tilia,

    je ne trouve pas mon commentaire de l'autre jour sur ce billet-même! Je devrais garder une copie à chacun de mes passage ici ou ailleurs, ça se reproduit de plus en plus :(

    Bon, sinon, comme d'habitude, le texte est super intéressant, je disais (à ce que je me souviens) que j'ai appris via ton billet, l’existence d'un blog fort intéressant également. Une question de curiosité combien de temps tu mets pour un billet? parce que là, chapeau avec tous ces détails, toutes ces infos et références, tu devrais passer pas mal de temps.

    RépondreSupprimer
  18. @DÉTAILS

    Après vérification dans ma boîte mél, aucune trace de ton premier commentaire. Ça ne m'étonne pas de la part de Blogger qui déblogue souvent. J'ai eu plus d'une fois l'occasion de le constater :(
    Ma tactique pour parer à ce genre d'inconvénient : avant de cliquer sur "publier le commentaire" je sélectionne le texte de mon message pour le copier dans le presse-papier de Windows, car il m'est arrivé que Blogger "plante" à ce moment-là et pfuiiit ! plus rien, tout mon texte envolé. Si mon commentaire est particulièrement important, je le colle dans un fichier texte (genre WordPad) réservé à cet effet

    Oui, je passe plusieurs heures à concevoir, rédiger et mettre en forme mes grands billets sur la peinture. Mais rassure-toi, pas en une seule journée. Actuellement je suis sur un brouillon commencé le 23 septembre ! j'espère le publier avant le 23 novembre ;-)
    Pour moi qui suis retraitée, le temps importe peu, seul le plaisir procuré par les recherches et les découvertes compte, de même que celui occasionné par la réponse aux commentaires et la visite des blogs amis, comme le tien.

    RépondreSupprimer
  19. Idem pour moi, je reprends contact avec les blogs après quelques jours d'absence et je ne trouve pas de trace de mon comm d'hier sur Brunel and c° (sa famille, son buste etc)...Mystère...J'ai réussi à trouver le titre de l'oeuvre exposée à Béziers et j'ai trouvé le neveu de JBB sur...ebay...Bonne suite dans cette très intéressante série..

    RépondreSupprimer
  20. Je recommence, donc...Bravo d'abord car tous ces peintres sont parfois mal connus. Je précisais que je possédais qq oeuvres de JBB dont une est reproduite dans le Mérindol. J'ai un doute sur la signature du médiocre "Pont d'Avignon". Je disais que notre Brunel fut au sommet de son talent au mi-temps de sa vie (je cite là Raphaël M. dont l'ouvrage doit se trouver en neuf ou occasion). Jean-Louis Lhomme, sculpteur fit son buste en 1912. Fasciste accompli et donc virulent antisémite il sera fusillé en 1944. J'avais encore écrit sur l'oncle de JBB (Eugène , musée de Béziers), son neveu (Jean-Edouard Brunel) et la propre fille de JBB, Jeanne, peintre en miniature...

    RépondreSupprimer
  21. @ LOU RAVI

    Désolée que vous aussi ayez été victime des frasques de Blogger. Rien de plus rageant que de consacrer du temps à rédiger un commentaire et de découvrir le lendemain qu'il a été passé à la trappe.

    Intéressant ce que vous me rapportez à propos de Jean-Louis L'Homme, le sculpteur (domicilié rue Taulignan) qui a fait ce buste de Brunel à l'âge de 68 ans (je mets le lien pour les personnes que ça pourrait intéresser). J'ai trouvé un article d'archives concernant L'Homme. La date de son décès y est précisée (mais pas les circonstances).

    D'accord avec vous pour reconnaître que le pont St Bénezet de Brunel n'est pas du meilleur tonneau. Son tableau "Au pied des Remparts" est bien meilleur, mais je suis contrariée de ne pas situer à quelle endroit il correspond. Auriez-vous une idée ?..
    En tout cas, merci pour votre fidélité.

    RépondreSupprimer
  22. Très intéressant cet article d'archives que je ne connaissais pas. Lhomme fut un sculpteur de talent (la sculpture de l'hommage aux mutilés du travail, à la mairie, est de lui et il a réalisé beaucoup d'autres oeuvres connues) mais il fut un nazillon à l'antisémitisme virulent. Il a été fusillé le 9 septembre 1944. Selon l'historienne Mireille Pinsseau il prônait, avant 1900, la création de "centres d'élevage d'êtres humains" pour atteindre la race parfaite. Brunel ne pouvait ignorer ses idées fascistes avant l'heure ce qui jette un peu de sombre sur ce peintre si lumineux et qui demeure le Roi des aubes ! (Car j'imagine mal que le peintre ai laissé faire le sculpteur sans son assentiment). La fondation Calvet ne pouvait, moralement et logiquement accepter les oeuvres de Lhomme.
    PS: le tableau d'Eugène (l'oncle) est cité dans le site du Musée de Béziers et j'ai trouvé un Jean-Edouard B (le neveu de JBB) en vente sur ebay.
    PS bis: les remparts. Je pense que l'on est entre l'Oulle et St Dominique. Ou juste après St Dominique ? Pas de porte à cet endroit. Suis intrigué par la construction que l'on voirt derrière ce qui paraît être une roulotte de gitan. StreetView au secours ?

    RépondreSupprimer
  23. @ LOU RAVI

    Pour ce qui est de J-L L'Homme, il faut tenir compte de la date à laquelle il a fait le buste de Brunel (qui avait déjà 68 ans à l'époque). J'ignore quel âge avait L'Homme en 1912 et je pense qu'on peut se demander s'il avait déjà sombré dans le fascisme à ce moment là. Si ce n'était pas le cas, cela innocenterait Brunel de toute connivence avec cette idéologie.

    Les environs de la porte St Dominique, c'était ma première impression. Comme le tableau des remparts n'est pas daté, il est permis de supposer qu'il peut avoir été peint avant les grands bouleversements de P.deBoisserin...
    En parlant de la porte St Dominique, je trouve cette carte postale étonnante !

    RépondreSupprimer
  24. Lhomme est né en 1879. Toujours selon Mireille Pinsseau ses théories eugénistes datent de 1899-1900, il était aux Beaux Arts à Paris. Il devait être à cette époque anti-boches (je possède une statue de Clémenceau de lui) et viendra peu à peu à la Cagoule et aux fachos.
    Je connais cette carte postale et, effectivement elle ne manque pas d'intriguer. Elle est reproduite dans l'album "Images d'hier et d'aujourd'hui" réalisé par Geneviève Peyron en 1980. Geneviève P. situe très précisément le lieu juste en face du monument du Centenaire déplacé. On devine effectivement à droite, sous le passage voûté, l'arrivée dans le Rhône d'un des bras du Canal de Vaucluse qui,se jette là après avoir parcouru la ville. Le bâtiment, probablement démoli avant la dernière guerre, était-il un atelier où l'on fabriquait des bateaux (troncs et planches adossés) ? Et ne crois-t-on pas voir à sa droite une sorte de kiosque qui préfigure celui qui sera plus tard aux allées ? Amusant (?) si je ne me trompe: la pêche au carrelet (mais peut-être allaient-ils plus loin, il faut l'espérer) à côté du cagadou en planches (au bout à droite, de la clôture).
    La photo a dû être prise du côté des parcs à bateaux du 7ème génie. On comprend que Brunel préférait la campagne et le calme barthelassien.

    RépondreSupprimer
  25. Mince , j'étais pourtant sûr d'avoir laissé un mot ! Sans doute pris par ma lecture de ta note j'ai du oublié .

    Je suis bien d'accord avec mon ami Jeandler ... l'art ne meurt jamais

    RépondreSupprimer
  26. @ PAT

    Encore un commentaire avalé ! Décidément... J'aimerais bien savoir quelle genre de bête mangeuse de commentaires se cache dans mon grenier...

    Oui, l'Art est immortel. Et je suis bien d'accord aussi, avec notre ami Jeandler, pour reconnaître que l'Art doit sa survie au regard admiratif que lui porte le spectateur.
    Tant qu'il y aura quelqu'un pour admirer une œuvre, l'artiste qui l'a créée ne sera pas tout à fait mort.

    RépondreSupprimer
  27. Belle trouvaille que ce dessin ! Et souvenance de ce bar si sympathiquement fréquenté !

    RépondreSupprimer
  28. Merci pour ton com Tilia.
    Tu verras la semaine prochaine l'architecture balnéaire, comme tu dis.
    Je suis un peux déçue par Cayeux-su-Mer, par contre.
    Bon wouik et à la semaine prochaine.

    RépondreSupprimer
  29. Bonjour, très bon article et très instructif ! Je me trouve en ce moment à la salle des ventes d'Avignon, en face d'une huile sur carton de réalisation similaire à celle de Jean Batiste Brunel, mais signée Edouard Brunel, avait vous des renseignement complémentaire qui pourraient m'éclairer ?
    Bon week-end , Johanna

    RépondreSupprimer
  30. @ JOHANNA

    Bonjour et bienvenue. Merci pour votre appréciation favorable. Désolée de ne pouvoir vous répondre, je ne vis pas Avignon et je n'ai aucune information sur un Edouard Brunel peintre...
    Bon dimanche

    RépondreSupprimer
  31. bonjour, je découvre ton blog grâce à celui de Claude et j'ai suivi le chemin vers le lavoir de ton enfance avec ravissement et maintenant je sais que j'aurai le plaisir d'une nouvelle visite enrichissante. Merci

    RépondreSupprimer