samedi 4 février 2012

Winter Wonderlambs

À la chandeleur, l'hiver passe ou prend vigueur. Je cite de mémoire...
Pour vérifier, cliquez là.
De toutes manières c'est la vigueur qui est d'actualité !


The shortening winter's day is near a close (détail)

Février déboule, apportant avec lui la neige et le froid qui ont manqué aux fêtes de Noël et Jour de l'An. Alors, si vous avez la chance d'en possédez un, il est grand temps de sortir de l'armoire votre bon vieux pull Shetland.

Comme leur nom l'indique, les moutons Shetland vivent dans les îles Shetland, un archipel situé au nord-est de l'Écosse, entre la Grande Bretagne et la Norvège. Ces moutons forment une race naturelle, dont l'ancienneté remonte au néolithique. Au cours des neuvième et dixième siècles, la race a bénéficié du croisement avec des moutons originaires de Norvège introduits dans les îles Shetland par les Vikings. Les Shetlands actuels sont de petits moutons rustiques, peu exigeants, qui bénéficient d'une bonne longévité. Il en existe de plusieurs couleurs. Les couleurs et leurs répartitions sont très variées. Il y a onze couleurs principales qui comprennent pour la plupart plusieurs nuances. Ce qui donne au total jusqu'à trente teintes reconnues.

Moutons des Shetland
(crédit photo)

Des moutons diversement colorés...
Intéressant, un sujet très pittoresque, me suis-je dis.
En suivant les chemins de la peinture animalière, j'ai rencontré par hasard Joseph Farquharson.
Une excellente découverte, bien en accord avec la saison en cours.

Joseph Farquharson
Self portrait with a Tam O'Shanter - 1882
Aberdeen Art Gallery & Museums, lire la notice

Joseph Farquharson est un peintre écossais de l'époque victorienne, célèbre outre-Manche pour ses représentations de moutons, évoluant le plus souvent dans la neige caressés par la lumière du soleil levant, ou plus rarement par celle du couchant.
Des moutons dans la neige... voila qui ne pouvait mieux tomber !

Herding Sheep In A Winter Landscape
Joseph Farquharson (collection privée)

Joseph Farquharson est né le 4 mai 1846 à Édimbourg, dans la maison de son père Francis Farquharson,  médecin ophtalmologiste et membre du Collège Royal des chirurgiens d'Édimbourg. Francis Farquharson était originaire de l'Aberdeenshire, la région où se trouve la propriété de Finzean transmise dans sa famille depuis quatre siècles dont il est l'actuel Laird. Un domaine qui comptera toujours beaucoup pour son fils.

Through the calm anf frosty air
Joseph Farquharson (collection privée)

Le jeune Joseph, montre très tôt des dispositions pour la peinture. Son père, peintre dans l'âme devenu médecin pour se conformer à la tradition familiale et gagner sa vie, encourage son fils à peindre dès son plus jeune âge et lui fait partager son violon d'Ingres. Pour son douzième anniversaire, il lui offre une boîte de couleurs afin qu'il n'ait plus à se servir du matériel paternel.

At The Close of  Day
Joseph Farquharson (collection privée)

Tout en poursuivant sa scolarité à Édimbourg, le jeune Joseph bénéficie de cours particuliers que lui donne Peter Graham, un ami de la famille alors élève de Robert Scott Lauder membre éminent de la Royal Scottish Academy. Graham va se charger de faire l'éducation picturale de Joseph durant trois ou quatre ans. Son enseignement lui sera extrêmement profitable puisqu'en 1861, il a tout juste 15 ans, l'une de ses peintures obtient l'honneur d'être exposée à la Royal Scottish Academy.

A Winter's Day, The Last Gleam
Joseph Farquharson (collection privée)

Il a 22 ans lorsque, à l'occasion d'un séjour en Suisse, à Mürren où il passe l'été 1868 avec des amis de sa  famille, il donne ses premières leçons de portrait au tout jeune John Singer Sargent, qui a dix ans de moins que lui. Le père de John est un ophtalmologiste, confrère du sien, et c'est un ami de son frère aîné Robert  également médecin. Plus tard, vers 1881, Sargent fera le portrait de Robert Farquharson.

Through The Crisp Air
Joseph Farquharson (Rochdale Arts & Heritage Service)

Après quelques années d'études à la Royal Scottish Academy, la carrière de Farquharson est sur les rails. Pour acquérir du métier, il quitte l'Écosse pour la France. Durant la décennie 1870-1880 il passe plusieurs hivers à Paris. Il y suit l'enseignement dispensé gratuitement par Carolus-Duran dans sont atelier de Montparnasse. Par ailleurs, il fréquente des peintres de l'École de Barbizon, dont il retiendra les principes en s'efforçant de toujours travailler d'après nature.

Joseph Farquharson (titre et localisation inconnus)

En 1873 Joseph Farquharson expose à la Royal Academy pour la première fois. En 1874 il fait un séjour en Hollande. Il y rencontre Jozef Israëls, un des principaux représentants de l'École de La Haye, qui peint des scènes de la vie ouvrière avec un réalisme touchant, empreint de poésie. Une influence dont Farquharson se souviendra dans certains de ses tableaux, tel The Sere and the Yellow Leaf empli d'humanité.

The Joyless Winter Day
Joseph Farquharson - 1883
Tate Britain - lire la notice

L'énorme succès remporté par l'exposition de The Joyless Winter Day , une toile décrite dans la presse comme "un monde enneigé avec des moutons", va inciter Farquharson à persister dans cette voie. À partir de cette date, d'une exposition à l'autre, il montre de plus en plus de paysages enneigés avec des moutons frileusement serrés les uns contre les autres. Ce qui lui vaudra par la suite le surnom malicieux de "Frozen Mutton Farquharson" !

On A Clear Eve When The November Sky Grew Red
Joseph Farquharson (collection privée)

Entre 1885 et 1893 Farquharson effectue plusieurs voyages en Afrique du Nord, notamment au Maroc et en Égypte. Cette partie de son œuvre est bien délimitée dans le temps, car par la suite il s'est concentré sur les scènes campagnardes des alentours de son cher domaine de Finzean. Si ses commentateurs estiment que c'est dans sa période orientaliste que se trouvent ses plus belles peintures, néanmoins ce sont bel et bien ses "moutons congelés" qui lui vaudront la célébrité auprès du public britannique.


Sheep In A Snow Storm
Joseph Farquharson (Aberdeen Art Galley & Museums)

Conformément aux principes acquis auprès des peintres de l'École de Barbizon, Farquharson peignait sur le motif. Or, peindre en plein air, l'hiver en Écosse, ne se fait pas les doigts dans le nez. Comment Farquharson avait-il résolu ce problème ? tout simplement en utilisant une roulotte munie d'une grande baie vitrée et d'un poêle pour la chauffer. De plus, les moutons étaient empaillés, donc déplaçables à volonté. Malin, non ?!

The shortening winter's day is near a close
Joseph Farquharson - 1903
Lady Lever Art Gallery, Liverpool Museums - lire la notice
OR
Beneath the Snow Encumbered Branches
Joseph Farquharson - 1901
Lyon & Turnbull
(Scotland's oldest firm of auctioneers since 1826) lire la notice

Deux peintures identiques avec des dates et des titres différents, voila qui pose un sérieux dilemme.
Lequel est authentique ? le sont-ils tous les deux ?
Si oui, j'ai un peu de mal à imaginer que Farquharson se soit ainsi auto-plagié... Comme je comprends bien trop mal la langue britannique pour démêler cet imbroglio, je laisse aux anglophones le soin de lire cet article du Daily Mail, afin de se faire leur propre opinion.



Si ni la lecture des notices (indiquées en lien dans la légende du tableau) ni l'article du Daily Mail, ne vous ont éclairés, la vidéo ci-dessus vous en aura peut-être appris un peu plus...
À vous de voir et de me dire en commentaire ce que vous en pensez.

EDIT DU 26 DÉCEMBRE 2020 :

Le fin mot de l'histoire du double tableau se trouve dans cet article

Si vous avez du mal avec la version originale (in english) cliquez ici pour voir la traduction.


The Sun had closed the Winter Day
Joseph Farquharson - 1904
Manchester Art Gallery

Entre 1894 et 1925 Farquharson envoie régulièrement une toile chaque année à la Royal Academy. Sauf en 1914. Sans doute en raison de l'entrée en guerre de son pays, mais sans doute aussi parce que le 14 septembre de cette année là, Joseph Farquharson épouse Violet Evelyn Hay. Et comme un bonheur ne vient jamais seul, l'année suivante il est élu membre à part entière de la Royal Academy.


When Snow the Pasture Sheets
Joseph Farquharson - 1915
Royal Academy of Arts, London (notice)

Le 8 juin 1918 Robert Farquharson, le frère aîné de Joseph qui depuis le décès de leur père était à la tête du domaine familial, décède à son tour. Joseph Farquharson devient alors le douzième Laird de Fizean. Bien qu'il soit déjà âgé de soixante-douze ans, il a toujours bon pied bon œil et s'acquitte efficacement de sa charge. Rien ne lui plait tant que parcourir ses terres toujours à la recherche d'un nouvel endroit pittoresque pour y planter son chevalet.

Homeward Through The Glistening Snow
Joseph Farquharson (collection privée)

De 1918 jusqu'à sa disparition en 1935, Farquharson conjugue sa carrière de peintre à présent bien établie avec la gestion de son domaine. En dehors de la peinture ses occupations sont multiples, mais il ne perd pas l'habitude, comme tout bon gentleman qui se respecte, de prendre le temps de pêcher dans la rivière qui traverse les terres de Finzean (cliquez sur le lien pour aller faire un tour là-bas) ou bien dans le Dee où le saumon abonde.

Salmon Fishing On The Dee
Joseph Farquharson (collection privée)
Avec l'âge, tout comme Monet à Giverny, Farquharson à Finzean se recentre sur l'étude de son jardin. Que ce soit en hiver sous la neige ou à la belle saison, le jardin est magnifique avec ses massifs débordant de fleurs et ses arceaux chargés de roses ou de glycine.

The Garden At Finzean, Aberdeenshire
Joseph Farquharson (Aberdeen Art Gallery & Museums)

Winter Day at Finzean
Joseph Farquharson - 1901
Aberdeen Art Gallery & Museums

Comme tout belle histoire a une fin, le 15 avril 1935, Joseph Farquharson s'éteint doucement dans sa chère demeure de Finzean, à pas tout à fait quatre-vingt-neuf ans. Le tableau ci-dessous est daté de l'année même de sa disparition. Si ce n'est pas une erreur, cela prouve qu'il est parti en pleine possession de ses moyens, au terme d'une vie bien remplie.
Sur son autoportrait reproduit au début de ce billet, peint quand il avait trente-six ans, il s'est représenté coiffé du béret écossais. Cela prouve qu'il a toujours été attaché aux traditions du clan Farquharson, dont le tartan tapissait parait-il les murs de sa demeure.


Sheep In Snow
Joseph Farquharson - 1935
Herbert Art Gallery & Museum, Coventry UK



Pour terminer ce billet en beauté, ne manquez surtout pas de cliquer sur ce lien afin de démarrer le diaporama que la BBC a consacré aux peintures de Joseph Farquharson.


©VesperTilia, échos-de-mon-grenier 2012

52 commentaires:

  1. Il est tard, je vais revenir demain, mais je ne pouvais partir sans te dire ô combien tu m'as encore une fois enchantée, quelle merveilleuse découverte que cet artiste Ecossais ! Je suis sous le charme... J'aime particulièrement "Winter Day at Finzean" et la toile de la vidéo où le descendant de cet artiste dit être fier de son ancètre. Il y a de quoi ! C'est fantastique cette lumière et cette neige... Ce réalisme...Wow !
    Bravo pour ton billet tellement bien documenté, si complet, et si passionnant !
    J'aime bien venir ici...:)

    Bisous Tilia à demain... je ne me lasse pas d'admirer ces moutons dans la neige, quelle oeuvre !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Joseph Farquharson était aussi un poète, comme en témoignent les titres de ses tableaux. Comme toi j'aime bien Winter Day at Finzean". J'admire aussi beaucoup "Herding Sheep In A Winter Landscape" (le premier sous son autoportrait). Les couleurs du ciel y sont rendues avec un telle maîtrise que c'est un vrai bonheur de le contempler.
      Tout comme c'est un bonheur d'admirer les précieux vases que tu présentes dans ton dernier billet.

      Bisous, bon dimanche et à bientôt, chère Nathanaëlle

      Supprimer
  2. Merci pour ce sujet complet et pour l'illustration aussi.

    belle fin de semaine avec nos amitiés. Bises

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ton approbation me fait plaisir, merci à toi.
      Bon dimanche et affectueuses bises à tous les deux.
      Prenez soin de vous avec cette vague de froid

      Supprimer
  3. magnifique découverte...à quand le reportage sur les pulls? :))

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci, je note l'idée. Il doit y avoir assez de tableaux de tricoteuses pour faire un billet ;-)

      Supprimer
  4. Bonjour Tilia
    Tout d'abord, je suis allergique à la laine de Sheltland et à la laine en général.
    En commençant à regarder ton post avec ces paysages de froidures, je me disais qu'en finissant de lire j'allais être glacée, Ben non !
    Comme je fus bergère dans ma première vie, et que les peintures de ces bêtes à laines dans la neige sont superbes, la lecture a réchauffée ma carcasse et instruit mon cerveau.
    J'aime particulièrement
    On A Clear Eve When The November Sky Grew Red
    et The sun had closed a winter day.
    Quel peintre de talent cet homme.
    Merci Tilia pour cette nouvelle et belle découverte.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Il existe des gens qui sont allergiques à la lanoline. Est-ce ton cas ? Ou bien c'est juste que tu ne supportes pas les pulls qui grattent la peau, ou qui te donnent des démangeaisons ?...

      "On A Clear Eve When The November Sky Grew Red" est mon préféré. Le reflet dans le ruisseau est admirable de pureté, je ne m'en lasse pas.
      Je me doutais bien que la petite bergère qui vit toujours au fond de toi serait enchantée par les peintures de cet écossais qui a si bien su dépeindre son proche environnement, autrement dit la campagne et ses troupeaux de moutons.
      J'espère que la neige et le froid ne te posent pas trop de souci,
      bisous et bon dimanche, Claude

      Supprimer
  5. Bonjour, Tilia.

    Je découvre ce peintre que tu as eu la chance de connaître.

    Mais il y a des rencontres que l'on mérite. Rien ne se fait complètement par hasard.

    Ces tableaux ne peuvent que me séduire, non pas parce qu'ils te plaisent, mais parce qu'il y a une délicatesse qui me sied fort bien que vient caresser une douce naïveté.

    Je vais revenir.

    Je n'ai pas encore utilisé les liens.

    Bonne journée.

    Bisous

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Une certaine naïveté, dis-tu...
      J'ai un peu cherché avant de comprendre d'où peux venir cette impression. Je pense qu'elle est due à la position des moutons. Elle me rappelle ceux de la crèche de Noël que, dans mon enfance, ma mère s'efforçait de toujours disposer "artistiquement".

      Pour moi la naïveté n'est pas une attitude dont on devrait forcément se débarrasser pour devenir "adulte". La naïveté est une qualité authentiquement poétique et tout artiste devrait s'efforcer de la conserver, voir de la cultiver.

      Bon dimanche, Herbert et à bientôt

      Supprimer
  6. Il faut réserver sa demi-journée pour lire une publication chez toi !
    Quel travail !
    Alors voilà pourquoi il a tant peint de moutons et de neige : c'était pour rentabiliser son équipement !
    Et des nus, non ?
    Bonne chaleur !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Le nu c'était pas son genre, même ses tableaux orientalistes n'en comportent pas...
      Ici -7° à cette heure-ci (23:20) à Avignon -5° seulement, pour la chaleur on attendra un peu :D

      Supprimer
  7. Encore une note bien tricotée et chaudement.
    A te lire, on pourrait finir par croire que Farquharson n'a été que le peintre de ces Shetlands, au plus un peintre animalier mais c'est aussi un portraitiste (j'aime moins ses paysages qui n'ont pas la vigueur de ceux de Barbizon). De beaux effets de lumière.
    L'anecdote des moutons empaillés est délicieuse...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Les moutons étant le sujet de mon billet, je me suis bornée à montrer ses scènes pastorales. Cependant, sa période orientaliste lui a valu également beaucoup de louanges.
      Le froid persiste, je pense tricoter un second opus

      Supprimer
  8. Le mystère des deux tableaux identiques n'en est pas un. Ils ne sont pas identiques. Si vous les superposez vous y trouverez de nombreuses différences dans la disposition des moutons, dans les branches d'arbres et il n'y a en fait que les grandes lignes et l'impression générale qui sont semblables (sauf la couleur, mais on ne peut pas se fier aux reproductions sur ce plan). Preuve ultime, la signature est en bas à droite sur l'un et en bas à gauche sur l'autre.
    Ceci dit cette ressemblance est évidemment volontaire. Un tableau qui devient une carte postale avec un tel succès ne peut que susciter les demandes des collectionneurs fortunés. Le peintre n'est pas de bois est a besoin de bois pour se réchauffer dans son désert de neige. Il fait donc des copies approchantes mais différentes. Il n'a pas l'impression de s'ennuyer comme un copiste chinois et l'amateur de moutons est content car il a l'impression de posséder l'original. C'est tellement fréquent que les plus grands peintres l'ont fait.
    Pauvre Farquharson qui devait avoir une sorte de Petit Prince au fond du ciboulot pour passer sa vie à dessiner des moutons empaillés, et encore des moutons. Quel ennui !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Vous avez tout à fait raison. Quand j'ai fait les recherches pour ce billet, j'avais bien noté la différence de titre et surtout celle de date, ainsi que quelques disparités au niveau des chaumières. Et puis ça m'est sorti de la tête ! En rédigeant mon texte plusieurs jours après, je n'ai pas pris le temps de revenir sur la question. Il faut dire qu'il était fort tard et que j'étais pressée d'aller dormir. Mea culpa.

      Cependant une chose me chiffonne tout de même au sujet de ces deux tableaux si semblables. D'après la vidéo et les articles de journaux j'ai cru comprendre que le tableau de 1901 a été découvert assez récemment (au 21e siécle) chez une vieille dame qui l'avait accroché dans son salon depuis au moins quarante ans. Et par ailleurs, il est dit qu'il a servi de modèle de carte postale depuis trente ans. J'en déduis logiquement que c'est la version de 1903 se trouvant au musée de Liverpool qui a pu servir de modèle pour les cartes postales et pas celle qui était oubliée dans un cottage...

      Ceci dit, Farquharson n'a pas peint que des moutons, loin de là ! Exemples ici

      Supprimer
  9. Je suis enthousiaste après le lecture de ton billet.

    Merci Tilia.

    Je suis rentrée dans tous les liens, je dois te dire que je ne connaissais pas ce peintre et suis ravie de l´avoir connu.
    Un plaisir en reprenant un thé ce matin.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ton enthousiasme me réchauffe le cœur, merci Alba.
      Pardon pour le retard dans la correspondance, je suis débordée, mais je ne t'oublie pas.
      Je t'embrase, bon dimanche et à bientôt.

      Supprimer
  10. Réponses
    1. Merci pour ces trois photos amusantes.
      Mais elle n'est pas vraiment drôle la vie pour ce pauvre mouton écossais, largué dans la neige sans même un chandail !

      Supprimer
  11. Bravo de ce billet, encore une fois du reste est-ce encore un billet? Même si je ne deviendrais pas fanatique de ce peintre... Je dirais volontiers de lui: c'est bien peint...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. "Est-ce encore un billet?" c'est bien la question que je me pose. Pourtant je ne vois pas d'autre terme. Article fait trop journalisme, note trop administration. Qu'en pensez-vous ?..

      Supprimer
  12. un billet absolument superbe et encore une fois si bien documenté..;je suis comme Claude j'aime "on a clear eve when the november sky grew red" maus comme Costar je trouve que Frozen mutton Farquharson a une passion qui devient obsession il ne devait pas être insomniaque en tout cas il n'avait qu'à aller dans son atelier;
    cependant il sait donner une bien blle lumière à la neige.
    Merci

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Une bien belle lumière au ciel aussi, je trouve. Et le reflet dans l'eau de "On A Clear Eve When The November Sky Grew Red" est miraculeux.

      Supprimer
  13. Je suis admirative ! Tout est beau ici ! Les toiles sont d'une belle originalité, d'ailleurs je ne connaissais pas cet artiste ! Tilia c'est splendide et je n'ai pas encore regardé les liens et la vidéo, je me les garde pour demain, il se fait tard...
    Je crois que je vais rejoindre ces moutons en rêve sans avoir à les compter !
    Bonne nuit Merci
    Bises

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. La vidéo me parait très intéressante, malheureusement je ne comprends pas assez l'anglais pour en profiter.
      Ne rate surtout pas le diaporama mis en lien au bas du billet, là pas de problème de langue, juste à regarder !

      Trop tard pour te souhaiter bonne nuit, alors bisous et bon dimanche Enitram
      au fait, il doit y avoir de la neige par chez toi... et des moutons peut-être aussi, non ?

      Supprimer
  14. Un peintre que je ne connaissais pas . Quelle beauté dans les couleurs ou le chaud du ciel contraste avec la neige . Le moutons empaillés , c'est "du montage "et plus de l'impression. comme quoi ... l'image est souvent trompeuse .

    Bon dimanche

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Il est évident que le talent de peintre de Farquharson réside dans sa manière de rendre les effets d'ombres et de lumière sur la neige. Mais aussi dans le ciel et dans l'eau, voir son tableau intitulé "On A Clear Eve When The November Sky Grew Red". J'ajouterai que pour moi ce peintre est surtout un poète dans l'âme.

      Le subterfuge des moutons empaillés lui permettait de prendre son temps pour peindre avec réalisme des animaux qui, dans de telles conditions climatiques, ne seraient sans doute pas restés longtemps immobiles à prendre la pose :)

      Supprimer
  15. Je pensais à Somme plutôt tant c'est documenté, nourri, riche, complet... Une galette alors? Une complète...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Contente de voir que vous appréciez ma galette :)

      Supprimer
  16. Bonjour Tilia,

    J'arrive après tout le monde, car j'avais lu une première fois cet article -je crois qu'on pourrait fort bien utiliser ce terme pour vos billets ou essais très nourris-, mais je voulais prendre le temps d'éclaircir le mystère proposé. Avant donc de lire le commentaire de Costar, j'ai trouvé de nombreuses différences entre les deux oeuvres, et cela m'a fait penser à un peintre canadien que vous connaissez peut-être, Krieghoff, qui, victime de son succès, a lui aussi fait de nombreuses toiles très semblables.

    Cela étant dit, j'ai d'autant plus apprécié votre article que j'ai, comme beaucoup de Québécois, une part de sang écossais par une aïeule du côté maternel, et c'est un pays qui me fascine depuis longtemps. J'ai appris, en faisant un petit voyage en Nouvelle-Écosse, que j'appartenais au clan Gunn dont la devise est : "Aut pax, aut bellum". Tout un programme! Bon dimanche à vous...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour Marie-Josée,

      Merci pour Krieghoff, un peintre intéressant que je découvre grâce à vous. Son chasseur traquant l'orignal porte un béret écossais, il me semble. Voila qui concorde avec ce que vous me dites à propos de votre filiation.
      Pour moi la devise de votre clan évoque le titre d'un célèbre roman :)

      Depuis quelques jours nous avions des températures négatives en région parisienne et cette nuit la neige est tombée. C'est au son des enfants du voisinage s'en donnant à cœur joie en glissades et batailles que je me suis éveillée. Oups ! pardon, j'avais oublié que la neige vous exaspère, saturée que vous en êtes.
      Bon dimanche, avec du redoux si possible

      Supprimer
    2. La neige est fort belle avec ses étoiles brillantes lorsque les déplacements en voiture ne sont pas obligatoires. Même si je conduis depuis plus de trente ans maintenant et ai donc eu le temps de me familiariser avec les diverses formes de dérapage, ce n'est malheureusement pas le cas de tout le monde, et j'avoue que c'est ce qui me fatigue le plus : je ne suis jamais certaine de revenir indemne le soir lorsque je pars et qu'on annonce une chute de neige, comme ce sera le cas demain.

      Tant mieux pour Krieghoff!

      Supprimer
  17. Un peintre d'une grande sensibilité et qui a su très bien capturer la lumière. Et puis, j'adore ces moutons à pattes noires, dire que nos paysages sont pratiquement dépourvus de moutons aujourd'hui...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Quand on avait des matelas en laine et des couvertures idem, il fallait plus de moutons qu'avec nos matelas en mousse et nos couverture en polaire...
      Il serait intéressant de calculer la dépense énergétique et la pollution engendrée par la fabrication de ces produits synthétiques à partir de dérivés du pétrole, donc non renouvelables.
      De plus, contrairement à la laine, ces produits sont hautement inflammables et les gaz engendrés par leur combustion ont déjà provoqué maintes intoxications :((

      Supprimer
  18. Après mon interlude boulot à Paris, tu es la première à qui je rends visite et je viens de passer un très beau moment en découvrant ce peintre. J'ai beaucoup aimé "At the close of day" et "through the cresp air", "on the clear Eve when the november sky grew red", "when snow the pasture sheets"... sans doute parce-que ces oeuvres sont dans la lignée de l'Ecole Barbizon et que c'est un style de peinture que j'aime beaucoup.
    Tu aurais vu la jolie lumière sur les Alpilles cet après-midi, le soleil filtrait sur les arbres, le ciel avait des tons bleu ardoise...
    Il fait un froid de canard dans ta chère Provence et les températures à -10° à l'abri, passent certainement au double avec le mistral ... bon je suis un peu de Marseille !!!
    Bisous
    Danielle

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. -6° ici ce soir à 20:30.
      Bon, alors j'annule les billets pour Avignon et j'attends le printemps :D

      -10° ça craint ! Couvrez-vous bien et attention, il y a une chose importante à savoir : la moindre douleur dans la poitrine en sortant au froid est à signaler au médecin dans les plus brefs délais, c'est signe de problèmes cardio-vasculaire.

      Bisous et à bientôt dans les calli et sotoportegi

      Supprimer
  19. Un destin tout à fait extraordinaire mais pas exceptionnel pour l'époque : né en dehors d'un domaine, celui de l'agriculture il en hérite ! J'imagine très bien qu'il faisait faire le travail par les autres, métayers et ouvriers agricoles, et que le citadin modelait la nature à son idée !
    J'ai un beau frère ds le sud de la France qui a des moutons, et en ce moment comme il y a de la neige il ne les sort pas, ils restent bien au chaud dans la bergerie. D'ailleurs pourquoi les sortir s'il n'y a rien à brouter ?
    Il nait toutefois des agneaux en hiver, rude destin lorsque les mères en ont deux à protéger. Lorsqu'il les mène à la pâture, il marche devant.
    Son fils qui a à présent 18 ans sait beaucoup sur les moutons et leur caractère sans l'avoir appris juste en le vivant. Notamment lorsqu'il était allé passer quelques jours en Ecosse avec la famille d'un oncle, il n'avait pas 10 ans, il nous avait envoyé une carte postale où il nous disait qu'il avait vu des moutons à tête noire, comme ceux qui sont sur les tableaux de Joseph Farquharson !!!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. (Bien entendu ce n'est pas lui qui a parlé de Joseph Farquharson mais il faisait référence implicitement à leurs moutons)
      :)

      Supprimer
    2. Je vois que ton neveu en connais un rayon question moutons. Ici, on n'a pas fini d'en parler, mon second volet est sous presse !

      Supprimer
  20. Je suis revenue voir ces petites merveilles ! Et j'ai cliqué sur tes liens. Je ne me lasse pas de cette beauté. Quel artiste !
    Bisous Tilia et belle semaine
    Nath.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Un peintre qui mériterait d'être sorti de l'oubli. Ses tableaux orientalistes, ainsi que ces divers paysages et figures valent la peine d'être regardés.
      Comme je le dis à Cergie, mon second billet sur les moutons est sur le feu (oups ! pas question pour moi de faire un ragoût, je ne mange aucune viande de mammifère).
      Bisous Nath, bonne soirée et à très bientôt

      Supprimer
  21. Quelle découverte... En regardant la neige par la fenêtre, je m'imagine quelques moutons dans le jardin !
    Ton billet de saison est remarquable, si bien documenté, avec des liens (que je ne comprends pas toujours très bien... l'anglais), que c'est un plaisir de le lire, puis ensuite, de lire les commentaires et leurs réponses.
    L'idée d'utiliser des moutons empaillés pour réaliser ses oeuvres est originale, et bigrement efficace !
    Merci Tilia.

    Je résumerai en trois lignes toutes ces peintures :

    Quelques moutons blancs
    Neige épaisse et froid glacial
    Lumière hivernale


    Biseeeeeeeeeeeees de Christineeeeee

    RépondreSupprimer
  22. Merci, Christineeeeee, pour ce gentil message poétique et bienvenue au club des briton non-comprenants dont je fait largement partie, hélas :)
    Bises frisquettes

    RépondreSupprimer
  23. Que ce papier tombe à pic! De la neige qui nous gâte depuis un petit moment et elle a l'air d'y rester. Qu'ils sont beaux ces petits moutons qui rajoutent un peu de vie à ces paysages de glace. Belle découverte pour moi concernant les moutons du Shetland. En tout cas superbes tableaux.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. On va garder nos petites laines encore un moment, il me semble ;-)
      Le redoux viendra sans doute avec la nouvelle lune...

      Supprimer
  24. je découvre ce peintre que je ne connaissais pas du tout! Ni l’Écosse sous la neige d'ailleurs. en tout cas c'est de saison

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. La découverte de ce peintre m'a bluffée! Un homme capable presque toute sa vie de peindre des moutons dans la neige et de ne jamais s'en lasser! ET tous les détails que tu nous donnes sont pittoresques et savoureux. Bravo pour ce billet.
      Oui il fait très très froid à Avignon et ce n'est pas être Marseillais que de l'affirmer! Pour une fois, c'est vrai! Va voir les photos des "Roues" dans mon blog prises par une de mes voisines, tu comprendras!

      Supprimer