Constance pour les droits des femmes

Journée internationale des droits des femmes

La poétesse Constance de Théis, princesse de Salm-Dyck (1767-1845)

Épître aux femmes

Ô femmes, c’est pour vous que j’accorde ma lyre !
Ô femmes, c’est pour vous qu’en mon brûlant délire,
D’un usage orgueilleux bravant les vains efforts,
Je laisse enfin ma voix exprimer mes transports.
Assez et trop longtemps la honteuse ignorance
A jusqu’en vos vieux jours prolongé votre enfance ;
Assez et trop longtemps les hommes égarés,
Ont craint de voir en vous des censeurs éclairés :
Les temps sont arrivés, la raison vous appelle :
Femmes, réveillez-vous, et soyez dignes d’elle.

(...)

Déjà plus d’une femme, osant braver l’envie,
Aux dangers de la gloire a consacré sa vie ;
Déjà plus d’une femme, en sa fière vertu,
Pour les droits de son sexe, ardente, a combattu.
Eh ! d’où naîtrait en nous une crainte servile ?
Ce feu qui nous dévore est-il donc inutile ?
Le dieu qui dans nos cœurs a daigné l’allumer
Dit-il que sans paraître il doit nous consumer ?
Portons-nous sur nos fronts, écrit en traits de flamme,
L’homme doit régner seul, et soumettre la femme ?

(..)

Ô femmes, qui brûlez de l’ardeur qui m’anime,
Cessez donc d’étouffer un transport légitime ;
Des hommes dédaignez l’ambitieux courroux :
Ils ne peuvent juger ce qui se passe en nous.
Qu’ils dirigent l’état, que leur bras le protège ;
Nous leur abandonnons ce noble privilège ;
Nous leur abandonnons le prix de la valeur ;
Mais les arts sont à tous ainsi que le bonheur.

Extraits de l'Épître aux femmes composé par Constance de Théis en 1797. Lire ici le texte complet, ou bien ici sur le site Gallica, (en tête des Œuvres complètes).

Les écrits de Constance de Théis sont constellés de déclarations en faveur du droit des femmes, notamment le droit leur autorisant les études supérieures et l'exercice des Beaux-Arts.

Portrait of Constance Pipelet
Jean-Baptiste François Desoria - 1797
The Art Institute of Chicago (notice du musée)

Constance de Théis a composé son Épître aux femmes en 1797. Plus de deux siècles après, il y a encore du chemin à faire pour une réelle égalité de droits entre femmes et hommes. Exemple : légalement, lorsqu'une femme se marie rien ne l'oblige à abandonner son nom de naissance pour porter le nom de son époux. Combien de femmes le savent ? Le sachant, combien de femmes renoncent quand même à exercer leur droit face aux lourdeurs administratives de toutes sortes ?..

Billet en publication automatique, en raison d'un problème informatique chez moi. Si le problème s'éternise, ne vous étonnez donc pas de mon peu de présence sur vos blogs et au grenier, ces jours-ci.

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