Le 20 mars dernier, pour fêter l'arrivée du printemps, j'ai publié des photos de ma promenade sur le chemin de halage. Si vous avez une bonne mémoire visuelle, vous vous souvenez peut-être de celle-là :
Les commentaires sont allés bon train pour tenter d'identifier cette drôle de bestiole. J'admets bien volontiers avoir fait fausse route au départ en évoquant les capteurs de rêves et le Kokopelli amérindiens. Quoique finalement, le Kagou, oiseau emblématique de la Nouvelle-Calédonie, que j'ai cité en dernier ressort dans les échos, se trouve dans la même direction géographique que celle dont il va être question aujourd'hui. Mais n'anticipons pas.
Ce 8 mai, comme il y avait un peu de soleil et que la température était presque agréable, j'ai repris le chemin de la Seine avec l'intention de faire une photo plus rapprochée de l'étrange décoration ornant le portillon de la péniche Liberté.
Le temps d'arriver sur les lieux, le soleil s'étant mis à jouer à cache-cache avec les nuages et l'exubérance de la végétation, qui plonge à présent la rive dans une semi-pénombre, ont contribué au peu d'attrait de mes photos. Enfin, ce jour-là la chance était avec moi.
Alors que je m'approche du portillon en haut duquel est accrochée cette bizarre décoration, j'aperçois un jeune homme à la mine sympathique qui s’apprête à quitter la péniche. Sans doute est-ce le maître des lieux. Lui aussi me voit, plantée là avec mon appareil photo en main. Que faire d'autre sinon le saluer poliment, lui dire que la chose qui surmonte son portail excite ma curiosité et lui demander l'autorisation de la photographier ?
Le monsieur ayant gentiment donné son accord, vu le contre-jour et le peu de lumière à cet endroit très ombragé, j'ai utilisé le flash. Le résultat est étonnant :
En sollicitant la permission de photographier ce curieux animal, j'en ai profité pour demander son pedigree. Le propriétaire m'a dit que cette sculpture est l’œuvre d'un artiste qui travaille essentiellement avec des matériaux récupérés dans les décharges et qu'elle représente un oiseau imaginaire...
Je ne sais pas vous, mais moi l'allure générale de cet "oiseau imaginaire" me fait penser à un kiwi, un peu comme celui du pendentif ci-dessous.
Voilà une occasion d'en savoir un peu plus sur ce volatile exotique aux ailes quasi inexistantes et totalement dépourvu de queue, dont la silhouette est pourtant familière à tous ceux qui se soucient de la santé de leur cuir.
Le nom du kiwi lui a été donné par les autochtones Maoris, qui l'ont baptisé "kivi-kivi" d'après l'imitation du cri du mâle, une sorte de sifflement perçant interprété phonétiquement "Ki-Wi".
Le kiwi est un des symboles de la nation néo-zélandaise. À ce titre, son effigie figure sur des timbres postaux, ainsi que sur des billets et certaines pièces de monnaie.
Incapable de voler, le Kiwi est classé dans l'ordre des Aptérygiformes, un ordre constitué de la seule et unique famille des Aptérygidés regroupant les cinq espèce de kiwis qui n'existent pas en dehors des forêts de la Nouvelle-Zélande, du moins à l'état sauvage.
Parmi les nombreuses particularités du Kiwi, celles de ses sens olfactif, auditif, tactile et visuel sont les plus étonnantes. Contrairement à la plupart des oiseaux, la vue du Kiwi est limitée à soixante centimètre en journée et moins de deux mètres la nuit.
Autre particularité notable, le Kiwi utilise son odorat et son audition pour capturer ses proies. C'est grâce à ses narines, curieusement disposées à l'extrémité de son long bec, et à ses orifices auditifs, bien plus grands que ceux des autres oiseaux, qu'il repère ses proies : insectes, vers et larves qui résident sous la litière forestière ou dans l'humus.
Le costume de cet oiseau peu ordinaire ressemble plus à un pelage un peu ébouriffé qu'au plumage de la plupart des volatiles.
Encore plus étonnant, le Kiwi possède des vibrisses à la naissance du bec, de grands poils ressemblant à la "moustache" des chats, qui lui évitent entre autres de se crever un œil avec une branchette quand il enfonce son bec dans le sol pour y chercher sa nourriture.
Lorsqu'il se déplace avec le bec au ras du sol pour se nourrir, le Kiwi émet des bruits bizarres qu'un observateur assez proche de lui peut percevoir. Des grognements et des sifflements donnant l'impression que l'oiseau ronchonne en ne trouvant pas d'aliments à sa convenance.
En réalité, ses reniflements sont produits par l'ouverture et la fermeture d'une valve située derrière ses narines, afin de lui éviter d'inhaler les poussières et débris qu'il soulève en fouillant le sol ou la litière feuillue.
Pour moi, le son de cette vidéo ne me permet pas d'entendre clairement les bruits de reniflements du Kiwi...
Par contre il me semble percevoir des reniflements vers 0:25 et de 0:46 à 0:53 dans cette autre vidéo :
Quelques liens pour en savoir davantage sur les Kiwis :
La fiche du Kiwi austral
Les mythes concernant les Kiwis (en anglais)
Le sanctuaire animalier de Karori
L'oiseau-éléphant de Madagascar, ancêtre des Kiwis...
Manukura, le Kiwi blanc
Et pour terminer, quelques autres sculptures de Kiwis
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Étrange bestiole ! |
Les commentaires sont allés bon train pour tenter d'identifier cette drôle de bestiole. J'admets bien volontiers avoir fait fausse route au départ en évoquant les capteurs de rêves et le Kokopelli amérindiens. Quoique finalement, le Kagou, oiseau emblématique de la Nouvelle-Calédonie, que j'ai cité en dernier ressort dans les échos, se trouve dans la même direction géographique que celle dont il va être question aujourd'hui. Mais n'anticipons pas.
Ce 8 mai, comme il y avait un peu de soleil et que la température était presque agréable, j'ai repris le chemin de la Seine avec l'intention de faire une photo plus rapprochée de l'étrange décoration ornant le portillon de la péniche Liberté.
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En Mai, le temps fait ce qu'il lui plait ! Le Printemps de Mars n'a pas duré longtemps et les jours de pluie du mois d'Avril ont fait monter le niveau de la Seine |
Le temps d'arriver sur les lieux, le soleil s'étant mis à jouer à cache-cache avec les nuages et l'exubérance de la végétation, qui plonge à présent la rive dans une semi-pénombre, ont contribué au peu d'attrait de mes photos. Enfin, ce jour-là la chance était avec moi.
Alors que je m'approche du portillon en haut duquel est accrochée cette bizarre décoration, j'aperçois un jeune homme à la mine sympathique qui s’apprête à quitter la péniche. Sans doute est-ce le maître des lieux. Lui aussi me voit, plantée là avec mon appareil photo en main. Que faire d'autre sinon le saluer poliment, lui dire que la chose qui surmonte son portail excite ma curiosité et lui demander l'autorisation de la photographier ?
Le monsieur ayant gentiment donné son accord, vu le contre-jour et le peu de lumière à cet endroit très ombragé, j'ai utilisé le flash. Le résultat est étonnant :
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on ne dirait pas vraiment la même bestiole ! |
En sollicitant la permission de photographier ce curieux animal, j'en ai profité pour demander son pedigree. Le propriétaire m'a dit que cette sculpture est l’œuvre d'un artiste qui travaille essentiellement avec des matériaux récupérés dans les décharges et qu'elle représente un oiseau imaginaire...
Je ne sais pas vous, mais moi l'allure générale de cet "oiseau imaginaire" me fait penser à un kiwi, un peu comme celui du pendentif ci-dessous.
Voilà une occasion d'en savoir un peu plus sur ce volatile exotique aux ailes quasi inexistantes et totalement dépourvu de queue, dont la silhouette est pourtant familière à tous ceux qui se soucient de la santé de leur cuir.
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North Island Brown Kiwi ou Kiwi de Mantell lithographie de John Gerrard Keulemans |
Le nom du kiwi lui a été donné par les autochtones Maoris, qui l'ont baptisé "kivi-kivi" d'après l'imitation du cri du mâle, une sorte de sifflement perçant interprété phonétiquement "Ki-Wi".
Le kiwi est un des symboles de la nation néo-zélandaise. À ce titre, son effigie figure sur des timbres postaux, ainsi que sur des billets et certaines pièces de monnaie.
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crédit photo |
Incapable de voler, le Kiwi est classé dans l'ordre des Aptérygiformes, un ordre constitué de la seule et unique famille des Aptérygidés regroupant les cinq espèce de kiwis qui n'existent pas en dehors des forêts de la Nouvelle-Zélande, du moins à l'état sauvage.
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Par prudence ?.. à l'état sauvage, le kiwi ne se nourrit que durant la nuit en fouissant le sol à l'aide de son long bec |
Parmi les nombreuses particularités du Kiwi, celles de ses sens olfactif, auditif, tactile et visuel sont les plus étonnantes. Contrairement à la plupart des oiseaux, la vue du Kiwi est limitée à soixante centimètre en journée et moins de deux mètres la nuit.
Autre particularité notable, le Kiwi utilise son odorat et son audition pour capturer ses proies. C'est grâce à ses narines, curieusement disposées à l'extrémité de son long bec, et à ses orifices auditifs, bien plus grands que ceux des autres oiseaux, qu'il repère ses proies : insectes, vers et larves qui résident sous la litière forestière ou dans l'humus.
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"Nosing Around" Kiwi en bronze, œuvre de Karryl |
Le costume de cet oiseau peu ordinaire ressemble plus à un pelage un peu ébouriffé qu'au plumage de la plupart des volatiles.
Encore plus étonnant, le Kiwi possède des vibrisses à la naissance du bec, de grands poils ressemblant à la "moustache" des chats, qui lui évitent entre autres de se crever un œil avec une branchette quand il enfonce son bec dans le sol pour y chercher sa nourriture.
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Admirez mes belles moustaches ! |
Lorsqu'il se déplace avec le bec au ras du sol pour se nourrir, le Kiwi émet des bruits bizarres qu'un observateur assez proche de lui peut percevoir. Des grognements et des sifflements donnant l'impression que l'oiseau ronchonne en ne trouvant pas d'aliments à sa convenance.
En réalité, ses reniflements sont produits par l'ouverture et la fermeture d'une valve située derrière ses narines, afin de lui éviter d'inhaler les poussières et débris qu'il soulève en fouillant le sol ou la litière feuillue.
Pour moi, le son de cette vidéo ne me permet pas d'entendre clairement les bruits de reniflements du Kiwi...
Par contre il me semble percevoir des reniflements vers 0:25 et de 0:46 à 0:53 dans cette autre vidéo :
Quelques liens pour en savoir davantage sur les Kiwis :
La fiche du Kiwi austral
Les mythes concernant les Kiwis (en anglais)
Le sanctuaire animalier de Karori
L'oiseau-éléphant de Madagascar, ancêtre des Kiwis...
Manukura, le Kiwi blanc
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Et pour terminer, quelques autres sculptures de Kiwis
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Kiwi en bois de Kauri (Agathis australis) et os de bovidé œuvre de Kerry Kapua Thompson |
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Kiwi Sculpture métallique de Teangi Chambers (pour voir sa galerie cliquer sur une image et faire défiler) |
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Trois Kiwis bronze à patine Peter Woytuk |
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Kiwi en acier Corten par Nicky Adams |
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Sculpture de Peter Woytuck dans la 72e rue à New-York voir la fiche de cette sculpture (autres œuvres de cet artiste à NY) |
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Kiwi origami |
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Le Kaki et le Kiwi
Le kaki dit au kiwi,
D’un petit ton réjoui,
D’un petit ton délicat:
«Nous portons des noms en “k”.
Soyez l’ami du kaki.»
Et d’un petit air exquis,
D’un petit air ébloui,
Conquis, le kiwi dit oui.
Lucienne Desnoues, Le Compotier
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Bon dimanche ensoleillé
à toutes et à tous !
EDIT DU VENDREDI 12 JUIN 2015
Grâce à Claude, qui m'a informée, j'ai pu découvrir le site de l'auteur du drôle d'oiseau représenté au début de ce billet, dont je republie ci-dessous mes deux photos placées côte-à-côte.
Le sculpteur en est très certainement Laurent Marie, qui explique ici sa démarche artistique, l'œuvre qu'il présente ci-dessous étant presque identique à celle que j'ai photographiée sur une péniche lors de ma promenade du 12 mars dernier.
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Lire l'article de Ouest-France |
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