Le printemps arrive à grands pas, la température remonte, les arbres ont entamé leur floraison et j'ai follement envie d'un jardin, mais pas n'importe lequel, j'aimerais un jardin sauvage.
Un jardin sauvage... qu'est-ce donc ? me direz-vous. C'est assez paradoxal, j'en conviens. Alors voyons un peu ce dont il s'agit.
Un jardin sauvage est un pan de nature locale dans un enclos. Les plantes indigènes y fleurissent, fanent et fructifient librement, tout en offrant un refuge à la petite faune des alentours. Sa particularité est basée sur une forte présence de plantes poussant spontanément sur les lieux, mais n'exclue pas celle de végétaux de la région, transplantés ou semés.
En principe, pas de rosiers dans un jardin sauvage, puisqu'il n'en existe plus guère de non cultivés. Sauf si vous avez la chance d'avoir dans votre environnement des rosiers sauvages, ou, comme les appellent nos amis canadiens, des rosiers indigènes.
Bien que semblable par certains aspects, profusion et débordement des plantes sur les allées notamment, le jardin sauvage diffère sensiblement du jardin anglais.
In a summer garden (détail) Helen Paterson-Allingham (date et localisation inconnues) |
Les principes du jardin sauvage visent à préférer la sociabilité des plantes, plutôt que l'harmonie de couleurs, ou de fleurs, qui n'a pas de réalité dans la nature.
Pour créer un tel jardin, il faut accepter la liberté de la nature. La végétation côtoie les constructions, murets, clôtures, il n'y a pas de rupture entre jardin et maison. Un tas de bois ou de feuilles, une souche, une rocaille sont autant d'abris pour la faune, même si cela donne une impression de laisser aller…
Hot Afternoon (détail)
Alfred Parsons(date et localisation inconnues) |
Un jardinier irlandais, William Robinson, serait à l'origine de la notion de "jardin sauvage", étant le premier à avoir intégré dans ses massifs des plantes sauvages et rustiques. Mélanger plantes exotiques et plantes locales, laisser la nature s'épanouir plutôt que de la contraindre à s'adapter à des règles géométriques sera sa recette. Les principes que Robinson expose dans ses ouvrages The Wild Garden et The English Flower Garden sont tout à fait modernes et innovants. L'illustrateur de The Wild Garden est Alfred Parsons, le peintre du tableau intitulé "Chaude après-midi" reproduit en partie ci-dessus.
When Nature Painted all Things Gay Alfred Parsons - 1887 Tate Gallery, Londres |
William Robinson naquit en 1838 dans le Comté de Dublin, non loin de Glasnevin, là où se trouve The National Botanic Garden. C'est dans ce merveilleux jardin à l'anglaise, crée en 1795 le long de la rivière Tolka, que le jeune William prendra conscience de sa vocation de jardinier horticulteur. Ce qui va le conduire à entrer à l'école d'horticulture du jardin pour y étudier durant plusieurs années.
Les serres du National Botanic Garden de Glasnevin crédit photo |
Apple Blossoms Alfred Parsons |
Plus tard, promu contremaître au Regent's Park de Londres, Robinson participera à la transformation de ce célèbre parc lors de sa réouverture au public en 1867. Ensuite il traversera la Manche pour venir à Versailles, afin de visiter son fameux jardin à la française. Mais ce qu'il découvre là ne l'enthousiasme pas du tout. Par contre il est fasciné par les plantes subtropicales des plates-bandes. Au retour de ce voyage sur le continent, il publie un ouvrage intitulé Gleanings from the French Gardens, qui est une véritable exploration des jardins français.
En 1868, il devient correspondant du Times, journal pour lequel il rédige la rubrique horticulture. Par la suite, il créera deux magazines, The Garden et Gardening Illustrated.
Gertrude Jekyll, célèbre créatrice anglaise de jardins, écrira de nombreux articles pour The Garden.
Robinson meurt en 1935 chez lui, au manoir de Gravetye (Sussex) devenu depuis un château-hôtel où son jardin a été conservé. Mais de nos jours, ce n'est plus un jardin sauvage.
EDIT
Il y a un autre jardin de Robinson, c'est le petit jardin botanique de l'île Robinson Crusoe. Une île qui fait partie de l'archipel Juan Fernández situé à 667 kilomètres au large des côtes du Chili. Ce jardin botanique existait en 1995, un voyageur en parle ici.
Depuis 1995, ce jardin semble avoir disparu. Dans un article de Géo daté de 2009, l'éminent botaniste Philippe Danton espère la création d'un jardin botanique destiné à préserver la flore endémique de l'île menacée par l'activité humaine (pâturages, exploitation forestière) et surtout par les plantes apportées sur l'île, telle la ronce qui se répand partout.
San Juan Bautista, le seul village de l'île, ayant été dévasté par le tsunami provoqué par le séïsme qui a secoué le Chili le 22 février 2010, tout est remis en question... Des archéologues français se trouvant sur les lieux racontent comment ils ont échappé à la catastrophe.
Source pour la biographie de William Robinson : Irish, I presume... , histoire étonnante de la diaspora irlandaise par Gaël Staunton et Isabelle Galy-Aché aux éditions de L'Irish-Club.
©VesperTilia, echos-de-mon-grenier 2011
Chez mes parents, avec l'âge, il était devenu ainsi, et je crois qu'ils l'aimaient bien.... Bises
RépondreSupprimerpour le rendre sauvage,il faut tout de même introduire des plantes..
RépondreSupprimerje le fais depuis des années..toujours pas très sauvage!
j'aime les tableaux .. merci!
Oui, les jardins de Robinson sont devenus... anglais.
RépondreSupprimer``(ToT)´´
@ PATRIARCH
RépondreSupprimerPareil pour le jardin de mon enfance, quand mon père s'est retrouvé tout seul.
Bises et bonne semaine
@ ELFI
RépondreSupprimerSauvage ou pas, un jardin est un coin de paradis, profite bien du tiens.
Les tableaux d'Helen Paterson-Allingham m'enchantent, il se pourrait que je consacre un billet aux "peintres jardiniers"...
@ AVIGNON
RépondreSupprimerIl existe un autre jardin de Robinson, pas anglais celui-là, le jardin botanique de l'île Robinson Crusoe
^o^
Cet intéressant article me fait penser à un film que j'ai beaucoup aimé "jardinage à l'anglaise" dans lequel des détenus découvrent le jardinage. Il y est question justement d'un jardin sauvage.
RépondreSupprimerCoucou Tilia, me revoilou !!!!
RépondreSupprimerSuper billet qui parle des jardins sauvages à l'anglaise ! J'aime ce style et les peintres jardiniers comme Maria Hofker...
A bientôt
PS Je regarderai tous les liens ce soir, merci pour tes billets si intéressants !
bonjour chère Tilia,merci pour votre visite à mon journal.
RépondreSupprimerC'est une belle présentation.Le jardin sauvage c'est une belle idée. Il y a de la beauté en la liberté des plantes. haha.
Ici les pissenlits sont arrachés du sol mais en effet les pissenlits sont beaux comme les mini soleil.
belle journée magique.
@ FARDOISE
RépondreSupprimerMerci pour l'idée, je n'avais pas entendu parler de ce film. Je viens de regarder la bande annonce et vais essayer de trouver le dividi.
C'est l'Eden ton jardin !
RépondreSupprimerUne note printanière s'il en est. Je viens d'arriver en mon jardin qui est un mixte entre ton jardin sauvage et le jardin cultivé (il y a trop de rosiers à ton goût bien que botaniques et anciens !). Je confirme: pâquerettes et violettes disputent l'espace aux pissenlits; la mousse à l'herbe qui verdoie. Et les oiseaux ? Tu ne dis rien des oiseaux. C'est un bonheur pour eux que d'être en tels lieux !Et ils sont si nombreux et heureux...
@ ENITRAM
RépondreSupprimerChic alors ! tu as rapporté un peu de ciel avec toi, merci.
Pas beaucoup de documents concernant Maria Hofker-Rueter sur la toile. On en trouve plus pour son père, Georg Rueter. Ses bouquets sont magnifiques.
@ CREDEARE
RépondreSupprimerLa nature en liberté (pas le dragon qui remue sous l'écorce bien sûr...) c'est notre mère nourricière, celle qui anime tout ce qui fait la beauté de la vie sur terre.
Les fleurs de pissenlits font mille soleils sous nos pieds et leurs feuilles de fameuses salades dans nos assiettes.
J'aime bien ton nouveau style de photos. Dis-moi, y a un peu de sorcellerie dedans, non ? ;-)
Je vais essayer de passer plus souvent par chez toi.
Belle semaine, magicienne.
@ JEANDLER
RépondreSupprimerHélas Jeandler, ce n'est pas mon jardin. De jardin je n'ai plus, depuis que j'ai quitté le Midi.
Ce jardin sauvage c'est un rêve pour moi. Si d'aventure il se réalisait, il ressemblerait au jardin d'été de ma première illustration et les rosiers sauvages y seraient libres de grimper partout à leur guise.
Les oiseaux et toute la faune endémique du jardin sauvage dont je parle sont sous-entendus ! Il est bien recommandé dans le texte de laisser traîner quelque tas de bois ou de feuilles pour servir d'abri à toutes les petites bêtes, volantes, courantes ou rampantes, qui, comme autant de petits nains, ou d'elfes, oeuvrent de concert en véritables auxiliaires du jardinier qu'ils sont.
Maintenant, si par hasard il te prenait l'envie d'entretenir ton jardin, voici la recette :
mettre des vêtements souples et lâches et se coiffer d'un grand chapeau de paille, prévoir un litre de boisson bien fraîche, ainsi qu'un râteau à portée de main...
pour indiquer l'endroit à bêcher au jardinier ;-)
Coucou Tilia ! Oui, un jardin est petit coin de Paradis sur Terre. J'aime beaucoup lorsqu'un jardin semble "sauvage" alors qu'il demande un travail fou pour entrenir ce petit coté libre arbitre. J'ai un peu cela chez moi, j'ai horreur des jardins à la française (trop rigides). Merci pour cet article et pour les "Peaches blossoms" (trop beeeaaauu ! )
RépondreSupprimerSi je puis me permettre d'apporter une précision sur le tableau d'Helen Allinghams, on dirait son Cotttage à Sandhills, dans le Surrey, qu'elle a peint quantité de fois avec le talent que l'on sait (j'ai un livre de Ina Taylor, en anglais, sur cet artiste "Helen Allingham's England" il y a ses tableaux mais également une photo) la date... entre fin XIXe et début XXe... vague...
Belle semaine...
Bises
Nathanaëlle
Un beau livre à feuilleter :
RépondreSupprimerDami, Luigi,
Il Giardino italiano , 1924
Tu peux le trouver et le feuilleter sur google via ce lien:
http://echo.mpiwg-berlin.mpg.de/ECHOdocuViewfull?mode=imagepath&url=/mpiwg/online/permanent/library/50D6GG9W/pageimg&viewMode=images
Les photos sont bien loin vers la 100ème page.
Laisser faire la nature, une pure merveille
RépondreSupprimer@ NATHANAËLLE
RépondreSupprimerPermission largement accordée chère Nathanaëlle ! Apporte autant d'eau à mon moulin que bon te semble et sois en remerciée. L'intérêt d'un blog étant principalement la richesse des échanges qu'il permet.
Concernant le tableau d'Helen, je l'ai un peu rogné sur les bords pour le faire entrer dans la case. Je viens de rajouter "(détail)" pour le mentionner. Le tableau en entier est visible ici.
Ta bibliothèque me semble bien pourvue en trésors picturaux et j'aimerais pouvoir admirer les illustrations de ton livre d'Ina Taylor, sauf que j'aurais besoin que tu me traduises le texte :D
Cependant, goût-gueule traduit assez bien (pas toujours le cas, hélas) la partie de la biographie d'Helen relatant sa vie à Sandhills, pour que je puisse noter que les nombreuses peintures d'anciens cottages (pour la plus part maintenant disparus ou devenus méconnaissables) qu'elle a réalisées à cette époque, servent aujourd'hui de références aux architectes.
Bises printanières et belle semaine pour toi aussi
@DETAILS
RépondreSupprimerMerci pour tes indications, mais pas de chance pour moi, le site est en carafe, impossible d'y accéder !
J'espère que c'est temporaire et je mets ici le lien directement clicable pour aller voir de temps à autre si il est rétabli, ou pas...
@ PAT
RépondreSupprimerLa nature et son esprit sont ma seule et unique religion
Coucou Tilia,
RépondreSupprimerJ'essaierai dans un temps que je ne peux te promettre très rapide, vu mon emploi du temps en ce moment, de scanner quelques photos du livre et quelques tableaux, et de traduire une bonne partie de la bio. Peut-être peut-on glaner quelques reproductions sur le net, je n'ai pas cherché. Le livre est anglais, il n'est pas paru en France, (mais, qui sait, peut-être un jour... Avant je ne trouvais rien sur les peintres du Nord, depuis quelques années cela s'est arrangé) Je l'ai acheté chez Past Times, Editions du même nom, à Londres.
Il y a une poésie dans les tableaux de cette artiste ! On y retrouve quelque chose d'Edith Holden ou de Beatrix Potter... Ces 3 femmes etaient à l'écoute de la nature, je pense que c'est la raison pour laquelle elles me semblent proches les unes des autres.
Bises et belle fin de soirée,
Nathanaëlle
@ NATHANAËLLE
RépondreSupprimerGrand merci pour ton offre de scanner ton livre Nathanaëlle, c'est vraiment très gentil. Cependant, si tu as ouvert les liens de ma réponse précédente, tu as dû voir qu'il y a vraiment beaucoup de tableaux reproduits sur le site helenallingham.com. Environ 80 dans la gallerie 1. Pour la gallerie 2, il me semble qu'il y en a une bonne quantité aussi, pas moyen de vérifier, toute une partie du site ne fonctionne pas ce soir, mais par contre, la biographie très complète d'Helen est toujours en ligne.
Là, maintenant je vais finir de classer mes photos ensuite j'irais enfin visiter ton beau Petit Page.
Bonne nuit, fait de beau rêve, meilleures bises
ah bonjour chère Tillia, merci c'était une belle réponse sur les fleurs.
RépondreSupprimerquand il s'agit de mon art, j'aimerais etre capable d'etre une sorcière blanche ha ha mais...
Je suis contente que tu as aimé mes photos mais ce n'est pas du tout un nouveau style de la photographie, il n'y a pas de progression de l'art maintenant et toujours je juste joue avec l'appareil de photo! je brise tous les règles haha pour créer les images abstraite, et puis aprés j'ajoute un concept mes mots dans un titre pour réagir avec l'image.
Je cherche ce que il faut en ce moment pour m'exprimer!J'adore travailler avec les images abstrait et les concepts pour m'exprimer- ca c'est mon seule but de m'exprimer.
Je ne crée pas un mystère mais je parle a travers les mots et les couleurs!
Tu m'as donné les compliments merci mais tu as dit tu préfères les couleurs courant au couleurs uniforme des lanternes, mais j'avais besoin des couleurs uniformes dans ces postes pour m'exprimer.C'est mon seul but pour m'exprimer si les couleurs plait c'est bon bien sur.
J'ai aimé beaucoup la poste précédente sur le Japon, c'était tellement touchante.Une magnifique manière de exprimer votre compassion pour le Japon.
a la prochaine!
belle journée magique.
Merci beaucoup Tillia pour ton intéret en mon art.
C'est juste quelques mots et un peu de couleurs pour m'exprimer ca c'est pourquoi j'ai un journal pour m'exprimer
@ CREDEARE
RépondreSupprimerMon précédent billet a été publié le 6 mars et la catastrophe a frappé le Japon le 11 mars.
Beaucoup de blogueuses et blogueurs publient actuellement des billets pour adresser une pensée émue aux japonais. Je pense le faire aussi, mais j'hésite encore sur la forme...
Belle journée magique chez toi et bonne inspiration pour la peinture... heuuu... pardon, pour la photo !
Ah Tilia,c'est la conscience cosmique!- on connait tout!Il y a les gens qui disent que c'est une coïncidence mais moi je crois que non.
RépondreSupprimerEn tout cas, Tilia voici un magnifique hommage 5 jours avant.
MERCI -quelle tendresse là!
moi j'étais préoccupé par le Japon le soir avant la catastrophe,je cherchais les vers en japonais- coïncidence? peut être pas!
RépondreSupprimerBonne journée
RépondreSupprimerLa liberté pour les plantes je la partage mais les ronces .les charbons et qq autres prennent bien vite le dessus...hélas
RépondreSupprimerIl y a là aussi besoin d un peu de discipline pour éviter l anarchie
Merci Tilia pour ton passage
Trop de surface et d entretien je vais devoir quitter jardin et maison dans les temps à venir
Bises