Descente de l'Esprit saint sur les apôtres Partie d'un diptyque - vers 1366-1371 Venise(cliquez pour agrandir l'image) |
La descente de l'Esprit saint sur l'assemblée des apôtres est relatée au tout début du deuxième chapitre des Actes des Apôtres, ce récit de Luc rédigé comme la suite de son Évangile.
Texte traduit par Jean Grosjean (bibliothèque de la Pléïade) :
Texte traduit par Jean Grosjean (bibliothèque de la Pléïade) :
1 Le jour de la Pentecôte, ils étaient tous ensemble dans le même lieu
2 quand soudain vint du ciel un bruit comme d'un violent coup de vent qui remplit toute la maison où ils étaient assis,
3 et ils virent des langues, comme de feu, se partager et se poser sur chacun d'eux,
4 et tous furent remplis de l'Esprit saint et commencèrent à parler en d'autres langues, selon que l'Esprit leur donnait de les prononcer.
Comme celui de la précédente, l'état de l'icône ci-dessus témoigne de son ancienneté. Les apôtres sont assis sur un banc en demi-cercle. Leur assemblée se tient au Cénacle, dans cette pièce à l'étage de la maison de Jérusalem dont parle Luc dans le premier chapitre des Actes des Apôtres (v. 12, 13). Après avoir élu Matthias en remplacement de Judas, les douze sont de nouveau au complet. Entre les apôtres, au milieu du banc, une place reste vide en mémoire du Christ qui, bien que monté au ciel, demeure le chef de la communauté chrétienne primitive.
On retrouve donc la vierge Marie dans la quasi totalité des peintures représentant l'épisode de la descente du saint Esprit sur les apôtres au moment de la Pentecôte.
La fresque peinte en 1884 par Mikhail Vrubel dans l'église St Cyril de Kiev se situe en droite ligne de cette évolution de l'icône byzantine initiale.
2 quand soudain vint du ciel un bruit comme d'un violent coup de vent qui remplit toute la maison où ils étaient assis,
3 et ils virent des langues, comme de feu, se partager et se poser sur chacun d'eux,
4 et tous furent remplis de l'Esprit saint et commencèrent à parler en d'autres langues, selon que l'Esprit leur donnait de les prononcer.
Par rapport aux autres épisodes de la vie du Christ, tels que la Nativité ou la Passion, celui de la Pentecôte figure relativement peu dans la peinture religieuse occidentale. Par contre, il abonde dans la peinture byzantine où les icônes le représentant sont assez nombreuses.
Descente du Saint-Esprit sur les Apôtres icône byzantine du XIIe siècle bois de châtaignier sculpté, cadre en arceau, gesso, dorure, tempera (32 x 18,5 cm) Monastère Grande Laure St. Athanase, Mont Athos |
Descente de l'Esprit Saint à la Pentecôte Théophane le Crétois - 1546 partie de l'iconostase Monastère de Stavroniketa, Mont Athos |
Le personnage dans l'ombre au centre de l'image ne figurait pas sur l'icône précédente. C'est un ajout apparu au fil du temps. Il représente le prophète de l'Ancien Testament ayant annoncé la descente de l'Esprit sur la terre (Joël 3.1). Une prophétie rappelée par l'apôtre Pierre au deuxième chapitre des Actes des Apôtres (2.17). Ce personnage qui tient entre ses mains un linge contenant douze rouleaux de parchemin symbolisant les futures prédications des apôtres, sera décrit plus tard comme l'image du monde temporel dans l'attente de la parole divine.
Une autre modification de l'icône originale, survenue par la suite, fut l"apparition de la vierge Marie, assise parmi les apôtres, dans la place laissée initialement libre pour représenter son fils. Ce qui n'est pas contraire aux écritures, le premier chapitre des Actes des Apôtres mentionnant « Ils étaient tous unanimes et assidus à la prière, avec quelques femmes, dont Marie, la mère de Jésus, et ses frères. »
Dans la peinture religieuse occidentale, la présence de Marie est quasi constante. L'exception la plus notable étant celle de la fresque de Giotto dans la chapelle Scrovegni .
La Pentecôte Giotto di Bondone - 1305 Chapelle des Scrovegni, Padoue |
La fresque peinte en 1884 par Mikhail Vrubel dans l'église St Cyril de Kiev se situe en droite ligne de cette évolution de l'icône byzantine initiale.
La Pentecôte Mikhail Vrubel - 1884 Fresque de St Cyril, Kiev (cliquez pour agrandir l'image) |
La Pentecôte (détail central) Mikhail Vrubel - 1884 Fresque de St Cyril, Kiev |
La Pentecôte (détail latéral gauche) Mikhail Vrubel - 1884 Fresque de St Cyril, Kiev |
D'autres fresques de Mikhail Vrubel dans l'église St Cyril de Kiev sont visibles dans cette page.
©VesperTilia, échos-de-mon-grenier 2011
Merci pour toutes ces explications illustrées. Bises et belle journée.
RépondreSupprimerBelle sélection d´icônes.
RépondreSupprimerBonne fin de week-end
L'esprit saint ne semble plus venir du ciel ni d'ailleurs. Bien d'entre-nous manquent de cette lumière et en particulier ceux et celles qui ont pour mission de gouverner lemonde...
RépondreSupprimerUn sujet fort peu traité en peinture
C'est toujours un régal de venir chez toi . Tu sais que j'aime l'histoire des arts, peinture ...
RépondreSupprimerJ'ai séparé , chez moi , l'histoire de la poésie ... en partgage
Je te souhaite un bon lundi
http://auborddelhistoire.blogspot.com/
Un tonitruant merci pour cette découverte : Mikhaïl Vrubel! En explorant le lien que vous avez mis en place, j'ai découvert de la fresque, de l'aquarelle, de la peinture sur zinc... Des portraits d'enfants aux grands yeux comme ceux des représentations antiques du fayoum, un démon qui m'a fait penser à Gustave Moreau, un souvenir d'Espagne aux accents de Goya... On connaîtdes milliers d'artistes et on en découvre malgré tout sans cesse de nouveaux!
RépondreSupprimerMais comment faites vous?
Et puis il y a ici également le grand Giotto. Ah vraiment, ce billet est d'un grand cru!
Amitiés
Alors, c'est toi au milieu ?
RépondreSupprimerAvec tous ces mecs ?
-`(0_o)´-
Marie... ET SES FRÈRES !
RépondreSupprimerIl en fallait bien que les tontons gardent le pouvoir pour diriger les douze...
Des langues de feu ?
RépondreSupprimerMmmhhh...
C'est la Table ronde, mais... sans table ronde.
RépondreSupprimerMon captcha est "unducid"...
Simon Pierre leur dit :
RépondreSupprimerQue Mariam sorte de parmi nous,
parce que les femmes ne sont pas dignes de la Vie.
Jésus dit :
Voici que je l'attirerai
afin de la faire mâle,
pour qu'elle soit, elle aussi, un esprit vivant,
semblable à vous, les mâles.
Car toute femme qui se fera mâle
entrera dans le royaume des cieux.
Évangile v. 114
Très belle sélection superbement mystique et transcendante comme il se doit avec les icônes ...
RépondreSupprimer@ PATRIARCH
RépondreSupprimerC'est un plaisir pour moi d'étudier ce genre de choses et de les faire partager. Et c'est encore plus agréable de voir que ce travail est apprécié.
Bises et bonne semaine.
@ ALBA
RépondreSupprimerMerci, bonne semaine et à bientôt
@ JEANDLER
RépondreSupprimerL'esprit, en avoir ou pas ? Là est la question ! En plus, il y a les bons et les mauvais esprits. Ces derniers étant malheureusement plus nombreux en haut lieu, je suis bien d'accord avec toi.
Peu nombreux les tableaux représentant la Pentecôte, mais quasiment que du bon. Si j'ai le temps j'en ferai un billet d'ici peu, sinon ce sera pour l'an prochain !
@ PAT
RépondreSupprimerHeureuse que tu trouves du plaisir à visiter mon grenier. J'ai d'autres projets sur la peinture, tu auras bientôt l'occasion de revenir !
Je vais aller faire un tour dans ton cabinet d'histoire, mais pas question de délaisser la poésie ;-)
@ HAZLÓ
RépondreSupprimerSuper ! j'aime votre enthousiasme pour Vrubel. Un peintre que j'ai découvert il y a déjà plus de vingt ans, dans ce livre des éditions Hachette trouvé par hasard en faisant les courses à l'hyper-marché ! Comme quoi le hasard fait souvent bien les choses.
Le Démon est mon tableau préféré, il m'a inspiré un petit poème dont j'ai fait un billet illustré l'an passé.
Encore un heureux hasard, une découverte faite aujourd'hui même et que je n'ai pas encore eu le temps d'explorer.
Merci pour vos compliments.
Amitiés
@ AVIGNON
RépondreSupprimerChhhhhhhhhûûûûûûuuuutttttt !
@ Jacques, Joseph, Simon et Cie
Je te recopie la note en bas de page (mon édition est celle de la Pléïade) à propos du verset en question :
Les frères de Jésus : comme en Matthieu, XIII, 55. Deux d'entre eux, Jacques le mineur et Jude, font partie du groupe des apôtres.
@ Mathieu
J'ai une préférence pour les langues de chat et les langues de bœuf :)
@ Arthur
Le cycle arthurien est indubitablement chrétien (je n'ai pas dit crétin!).
@ Thomas
Un apocryphe, autrement dit un paria pour les gens d'église, ce Thomas là. Si c'est celui qui doutait de la résurrection du Christ, l'Église doutant (pour ne pas dire pire) de son "évangile", c'est l'arroseur arrosé !
Personnellement j'aurais écrit l'inverse "car tout homme qui se fera féminin entrera dans le royaume des cieux". Ce ne serait pas mieux comme ça ?..
@ ARTEMISIA
RépondreSupprimerMerci ! heureuse de te revoir et de savoir ton ordi chéri en pleine forme.
Bisous, à bientôt
Attention, nous ne parlions pas de nous, frères (ou demi-) de Jésus, mais des frères de Marie, nos oncles... :)
RépondreSupprimer@ JACQUES & CIE
RépondreSupprimerJe ne mets pas ta parole en doute mais sans références... Je me souviens vaguement, mais j'ai la flemme de chercher.
Par contre, à propos de Marie bien entourée, que penses-tu de ce tableau ? Un peu spécial, non ?...
Ah lalala ! La Pentecôte de Vrubel et de Giotto di Bondone ! Wow ! les merveilles ! Splendide !
RépondreSupprimerMarie était présente lors de la Pentecôte, c'est en tous cas ce que j'ai appris, visiblement ce n'était pas une certitude au XIIe siècle, malgré ce qui est inscrit dans les Actes des Apôtres, ou alors une omission volontaire... qui sait...
Merci pour ce billet des plus passionnants, j'allais dire "comme d'hab" lol, car j'aime beaucoup me balader du coté de chez Tilia...On est toujours surpris et on apprend...Et en plus c'est beau !
Bisous et belle semaine,
Nathanaëlle
Merci à vous de ce rappel de connaissances des évènements religieux catholiques et des superbes illustrations, enfin de tout, quoi.
RépondreSupprimerLe plus réaliste de tous me semble-t-il (à part les auréoles).
RépondreSupprimerC'est dommage, la photo est coupée, on ne voit pas Jude.
J'aime bien le dernier, on les dirait potes au hammam ou dans une station de métro.
RépondreSupprimerMoi aussi, je préfère le tout dernier (et aussi celui de Bondone, peintre que je n'ai pas mal vu à Padova l'été dernier) !
RépondreSupprimerSinon, merci de tes très bons conseils concernant le lumbago : j'ai essayé ce soir le bain très chaud (que je déteste normalement à cette époque, où je prends plutôt des douches froides, lol !), et bien ma foi, ceci m'a l'air très efficace !
Bizz, Bizz, et encore grand merci !
@ NATHANAËLLE
RépondreSupprimerJe partage tout à fait ton enthousiasme pour Giotto, et surtout pour Vrubel !
Concernant la présence de Marie auprès des apôtres le jour de la Pentecôte, il faut relire les deux premiers chapitres des Actes des Apôtres pour se faire une idée. Elle avait pour habitude de prier avec eux, mais rien ne prouve qu'elle était avec eux ce jour-là.
Le verset "Le jour de la Pentecôte, ils étaient tous ensemble dans le même lieu." n'indique pas avec certitude qu'elle se trouvait parmi eux.
Dans le doute, ceux qui ont peint ces icônes ont préféré ne pas extrapoler. De toute manière, les moines du mont Athos ne peuvent pas voir les femmes en peinture :D
Bises et à bientôt
@ CHRI
RépondreSupprimerLe hammam, oui il y a de ça !
Mais plutôt le métro...
à cause des chapeaux ;-)
@ VINCENT
RépondreSupprimerPour moi, les icônes ne sont en rien comparables aux fresques. Ce sont des images pieuses pour lesquelles l'artiste reproduit un style millénaire et ne cherche surtout pas à donner un tour personnel.
Je suis bien contente que tu souffres moins et te souhaite la disparition rapide et totale de ton lumbago.
Bises et soigne toi bien
Du coup je suis allée voir ton Daemon! Pas vilain! Tu te choisis de beau double!
RépondreSupprimerEt dire qu'aujourd'hui la pentecôte est plutôt synonyme de "pont" ou de "vacances".........
RépondreSupprimerBelle interprétation Tilia, j'ai à mon tour découvert quelques nouveautés en passant par ici.
@ CLAUDIALUCIA
RépondreSupprimerTu as lu ma réponse au commentaire de Hazlo et tu as suivi le lien vers "mon beau démon". Voila qui me fait plaisir. J'aime quand les gens s'intéressent aux autres commentaires que le leur et prennent le temps de suivre les liens.
As-tu suivi aussi le lien vers l'époustouflante galerie des tableaux de Vrubel ? Dommage que les titres soient en russe, ça oblige à passer par Google traduction (qui ne fonctionne pas si mal tout compte fait).
@DETAILS
RépondreSupprimerLe "pont" de Pentecôte c'est comme celui d'Avignon, depuis que le lundi est désormais travaillé au lieu d'être férié. Ce qui a sérieusement amputé le pont de moitié :(
De plus il paraîtrait, d'après les dernières infos, que les bénéfices que font les entreprises à l'occasion de cette journée travaillée mais non rémunérée aux salariés, ne sont pas totalement redistribués comme prévu aux établissement qui prennent en charge les personnes âgées dépendantes...
Bah, de mon côté, je travaille tous les lundis dans le sublime hôtel particulier de l'ENMP (Ecole Normale de Musique de Paris), avec 40 magnifiques pianos à queue, accordés tous les quinze jours (hallucinant, en France, même si très normal et très logique en Allemagne et en Autriche) !
RépondreSupprimerAlors du coup, ceci ne me gêne absolument pas, de travailler ce fameux jour de la Pentecôte...
Je viens de faire une belle promenade dans la galerie de Vrubel! Merci! Une très belle présentation. Pas trop gênée par les titres ayant appris le russe dans une autre vie. Tout oublié mais je sais encore lire. Ouf!
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