Capture d'une truite (détail) Jahn Ekenæs - 1881 Haugar Art Museum, Tønsberg, Norvège |
Née en 1817, sous la plume de papa Schubert, « Die Forelle » a pour grand-père Christian Schubart, Schubart ayant écrit le poème que Franz Schubert a utilisé pour son célèbre lied, intitulé en français La Truite.
Saut d'une truite aquarelle de Winslow Homer - 1889 Portland Museum of Art, USA (notice du musée) |
Les paroles du poème composé par Schubart racontent l'histoire toute simple d'un amoureux de la nature contemplant les évolutions gracieuses d'une truite dans l'eau transparente d'une rivière. Soudain arrive un pêcheur qui, apercevant le poisson, lance sa ligne et arrache la truite à son élément au moyen d'un leurre auquel la pauvre bête a fini par se laisser prendre.
Schubert, Die Forelle, interprétée par Dietrich Fischer-Dieskau
Au poème de Schubart, dont les paroles sont bien en accord avec les préoccupations naturalistes de la période romantique, Schubert a ajouté une strophe destinée à mettre en garde les adolescentes contre le séducteur qui ne penserait qu'à abuser d'elles.
Il existe plusieurs traductions des paroles du lied écrit par Schubert en allemand. Louis Pomey en a donné une belle interprétation en français.
Schubert, La Truite (paroles de Louis Pomey) chantée par Georges Thill
Paroles de La Truite, interprétée par Georges Thill
Truite épuisée A. Roland Knight, vers 1825 collection privée (Christie's) |
Le quatrième mouvement du Quintette de Schubert « La Truite » est une série de variations sur le lied du même nom composé deux ans auparavant. Cependant des allusions à La Truite parsèment toute l'œuvre.
Schubert, 4e mouvement du Quintette en la majeur, D. 667 La Truite
Truites sauntant aquarelle de Winslow Homer - 1892 Museum of Fine Arts, Boston, USA (notice du musée) |
Le lied de Schubert, dont la fin met en garde les jeunes personnes un peu naïves contre les séducteurs sans scrupules, a eu une descendance inattendue sous la plume de Francis Blanche :
Le Complexe de la Truite, par Francis Blanche
Affligée du complexe de La Truite, la pauvre Gabrielle imaginée par Francis Blanche finit dans un asile, où elle passe ses journées à contempler sa truite tournant sans fin dans son bocal !
Moment d'oisiveté Thomas Benjamin Kennington - 1892 collection privée |
Autre avatar de La Truite de Schubert, l'interprétation désopilante qu'en donne le trompettiste du Quintet à queue de pie :
La Truite, par le Quintet à Queue de Pie
Saut d'une truite aquarelle de Winslow Homer - 1889 Brooklyn Museum, USA (notice du musée) |
Le sketch de Raymond Devos a un rapport plutôt ténu avec la mélodie de La Truite, cependant il mérite d'être connu.
La Truite de Schubert, sur les verres de Raymond Devos
Pour finir le menu en douceur, voici une version jazzy de La Truite
La Truite, par Les Gangsters du Swing, trio jazz
Bon dimanche à toutes et à tous.
Avant de sortir du grenier, n'oubliez pas de retirer le poisson collé dans votre dos !
Ce billet est ma troisième contribution au Challenge Romantique de Claudialucia
©VesperTilia, échos-de-mon-grenier 2012
Je suis tout oreille, je déguste... sourire...
RépondreSupprimerBeau dimanche avec buises
Tout oreille, ou tout ouïes :)
SupprimerDe même, soleil et bises printanières
Une beauté carnassière
RépondreSupprimerqu'adoucit les notes de Schubert.
Je ne crois pas que la traduction de Poney soit une des meilleures: sa ligne (dans) la main pour (à la main), il jette son (engin)!, etc.
La version de Fisher-Dieskau avec une émotion contenue, soutenue par une diction parfaite, et l'accompagnement hors pair de Moore est insurpassable.
Merci Tilia de cette note autour d'un chef-d'oeuvre développé (repris?) par Schubert dans son quintette. Montrant ainsi l'exemple à ses multiples suiveurs.
Bon premier avril qui fleure bon le printemps.
Repris ET développé. Le quintet tout entier contient des allusions aux quelques notes phares : ré sol sol si si sol ré
Supprimer♫ ♪ :-)
Je reviens sur mon appréciation sur le texte de Pomey: il faut bien reconnaître que la voix, la grande voix, de Georges Thill atténue les aspérités du texte.
RépondreSupprimerUn très beau concert matinal? Tilia. merci encore une fois de nous l'avoir offert.
D'après la traduction (assez burlesque, car gougueulesque) du texte allemand, les paroles de Pomey traduisent assez bien l'action et l'esprit du lied.
SupprimerIl est à noter que pas une des diverses traductions en français ne mentionne la morale ajoutée par Schubert à la fin du poème de Schubart
Depuis que j'ai testé les différentes vidéos avant de choisir celles à inclure dans ma note, l'air de la truite n'arrête plus de tourner dans ma tête, comme le poisson de Gabrielle dans son bocal O_O
Il faut se nourrir des poissons, c'est écrit dans des textes sacrés.
RépondreSupprimer...Voilà qui est fait !
Et dans le régime crétois.
SupprimerChalut à vous pour ce post si plein d'infos, Tilia...
RépondreSupprimerIl faudra envisager un jour le point de vue de la mouche qui doit quand même trouver la jolie truite très carnassière!!!
Les mouches d'aujourd'hui sont synthétiques et les truites d'élevage. Tout fout le camp mon bon monsieur :(
SupprimerTrès bien illustrée cette truite sublimée par Schubert et qui fut un de mes premiers émois musicaux.
RépondreSupprimerBonne soirée.
Maintenant je vais écouter ces vidéos.
Le mouvement de l'eau et les évolutions de la truite sont nettement perceptibles dans la mélodie de Schubert. Une œuvre de jeunesse et déjà la perfection !
SupprimerLes facéties du trompettiste du "Quintet à queue de pie" ont du t'amuser, je suppose ?
Une note qui vient à pic, le jour où le poisson est le plat le plus dégusté au monde :D
RépondreSupprimerBonne idée comme toujours Tilia.
Pas vraiment prémédité, le sujet c'est imposé de lui-même au dernier moment... comme bien souvent !
SupprimerTrès intéressant, un thème et des interprétations bravo
RépondreSupprimerje découvre le site et je vais le suivre
Bienvenue au grenier, Capitaine !
SupprimerMerci. A l'occasion de mes balades j'ai rencontré une truite certes moins connue mais ce jour je la met sur mon site avec un renvoi chez vous
SupprimerVoilà une bien belle note , je n'avais jamais appronfondi le Truite de Schubert de cette façon là
RépondreSupprimerToute l'œuvre de Schubert vaut vraiment la peine d'être approdondie.
SupprimerVoici un billet qui me comble de bonheur !
RépondreSupprimerPourquoi ? Peut-être est-ce dû à mon Papa qui était fin pêcheur de truites au point d'aller les surprendre dans des lacs de montagne haut perchés, la canne à pêche entre les dents pour mieux grimper sur les chemins escarpés. Il lui est même arrivé d'en prendre 8 à la fois... mais c'était une autre époque !
Tes vidéos sont excellentes. Ce thème de Schubert a inspiré bien des artistes : musiciens, peintres, comédiens. La trompette dans le bocal vaut son pesant d'écailles, Francis Blanche est toujours aussi marrant et Raymond Devos (que j'ai eu la joie d'aller voir une fois... en vrai) est si doué qu'il arrive même à jouer juste... et c'est très fort.
Quand à la version jazz... elle est surprenante.
Bref, tu as très bien travaillé pour nous offrir un beau POISSON de 1er avril !
Biseeeeeeeeeeees de Christineeeeeeeeeeeeeee
Ravie que tu aies aimé le menu.
SupprimerTon Papa était un sacré sportif ! Mon mari est pêcheur... mais pas alpiniste :)
Biseeeeeeeeeeeeeeeees de Tilia
Une copinaute m'a envoyé le lien vers cette chanson de Bourvil que je ne connaissais pas.
Que de bons souvenirs avec ce message ! Déjà lorsque j'étais enfant j'adorais chanter "la truite" à tue tête dans la douche car cela résonnait très bien. Mes parents et mes frères étaient très patients !
RépondreSupprimerEnsuite nous avons passé 15 jours en 2000 dans les Pyrénées avec un ami pêcheur > truites à tous les repas, de toutes sortes car il en existe de différentes variétés. Il a fallu varier les recettes (amandes, citron, froides etc) et heureusement que nous ne sommes pas allergiques !
Comme je le dis à Christineeeee, mon mari pêchait beaucoup dans le temps. Le meilleur poisson qu'il m'a fait connaître ce n'est pas la truite, c'est le sandre, un délice ! La perche aussi, c'est bon.
Supprimerin einem bächlein helle... c'est parfait! merci!
RépondreSupprimerDans un ruisseau lumineux (traduit par gougueul...)
SupprimerBonjour Tilia.
RépondreSupprimerLa première image de cet article m'a fait penser au pas de danse que je faisais sur La Truite de Schubert quand j'étais en tunique satinée bleue ciel et et ballerines à Paris ;
Puis ensuite à des filets de truite saumonée que j'avais cuisinés aux amandes. Je repasse plus tard pour les vidéos.
Je redoute toujours un peu le premier du mois d'avril lorsque je dois aller en classe. Cette année, dimanche et dimanche de grève donc doublement préservée!
RépondreSupprimerJe remarque la présence de plusieurs truites américaines... au Québec, le poissonnier nous offre aussi souvent de la truite...saumonnée!
Je ne connaissais pas la version française...
Merci pour ces découvertes et bonne semaine
Excellent ton billet! C'est un beau poisson d'Avril! Mais tu sais qu'il pourrait figurer dans le challenge romantique. Qu'en penses-tu?
SupprimerOui j'ai bien pensé au Challenge Romantique, surtout en notant dans le texte de mon billet
Supprimerque les paroles de Die Forelle témoignent d'un amour de la nature spécifique aux Romantiques.
Mais comme il y a par ailleurs des peintures et des vidéos qui n'ont rien à voir avec le Romantisme, j'ai hésité.
Donc tu penses que je peux ajouter le logo et faire figurer ce billet dans le Challenge ?...
D'après l'article de Wikipédia, Salmo trutta (nom scientifique de la truite Fario) est une espèce européenne assez polymorphe. Ce qui explique quelques variations dans son aspect suivant le lieu où elle nait.
SupprimerL'espèce américaine est la truite Arc-en-ciel, le plus souvent issue d'élevages (toujours d'après Wiki).
Du point de vue du goût, comme je l'ai dit plus haut à Cergie, je préfère le Sandre ou la Perche. Des poissons qui n'ont rien de commun avec les truites, même sauvages !
Bonne semaine à vous aussi, Marie-Josée
(je serai absente entre jeudi et dimanche)
Quel magnifique billet pour un petit poisson d'avril qui ne tient qu'à un fil mais un fil d'or...
RépondreSupprimerJe me souviens de cette pêche près de Dijon, à Arceau, qui s'est terminée par une chute dans la rivière, "les quatre fers en l'air" et ma truite qui s'est envolée avec le fil d'or justement !!!! La bougresse !!!!
Beau mercredi à toi. Bises
Tu es tombée dans l'eau et quelqu'un t'a repêchée, j'espère :)
SupprimerJe m'absente demain pour aller voir notre dernier petit-fils, né il y a quinze jours. J'ai programmé un billet pour Pâques l'annonçant.
Bises et beau temps sur ta contrée pour de bonnes fêtes pascales
Bonjour Tilia, me revoilà !
RépondreSupprimerQue dire de toutes ces versions de la Truite de Schubert. Je les aime toutes à l'exception peut-être de la première (das ist zu sehr deutsch).
La truite de Devos est hillarante.
J'aime assez la Truite Jazzy et la Truite Blanche aussi.
Hello Claude!
SupprimerPendant les préparatifs de notre petite excursion en Normandie (voir ma réponse à Enitram) je viens de me coincer l'index droit dans la portière de la voiture et suis un peu handicapée du clavier et de la souris ! nous partons demain donc pas d'internet pour moi pendant quatre jours. J'ai aperçu tes jacinthes, elles sont superbes !
Bisous et bon week-end pascal
Hello Tilia !
RépondreSupprimerFaut pas laisser traîner ses doigts n'importe où.
C'est arrivé un jour à mon Chéri, il s'est pincé grave un pouce dans la portière du Lada que nous avons eu à un moment du début de notre vie ensemble. Nous étions en camping avec mes fils et revenions de nos courses du matin. Il souffrait le martyr, j'ai du l'emmener chez le pharmacien dès 2 heures.
Oui tout à fait, le challenge romantique concerne aussi bien la musique que la peinture, la littérature etc.. tous les arts. Donc Schubert mérite une grande place dans le challenge!
SupprimerEt dire que j'ai pu oublier un billet pareil! Je l'ajoute vite sur le bilan romantique.
RépondreSupprimerje ne retrouve pas du tout les paroles de ce chant entendu dans mon enfance et chanté par ma soeur.
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