Vous l'avez peut-être reconnue, l'image ci-dessus fait partie de celles qui illustrent Le Vilain Petit Canard.
L'histoire d'œuf contée par Andersen est celle d'un original, un être pas comme les autres. Un être différent de tous ceux qui se réjouissent d'être fabriqués sur le même modèle. Un être étranger à ceux qui sont fiers d'appartenir à un cercle quelconque, à ceux qui considèrent comme quantité négligeable tous ceux qui sont exclus de leur coterie.
Le Vilain Petit Canard est aussi un conte moral qui met l'accent sur la différence, cette valeur essentielle, voire indispensable, à l'évolution de la vie.
Un conte qui nous met en garde contre les préjugés que tout un chacun peut avoir un jour ou l'autre à l'égard d'un étrange étranger.
Si personne, ou presque, n'ignore l'histoire du Vilain Petit Canard, par contre la vie de son auteur est moins connue. Cependant, ce sont les épreuves traversées durant son enfance et son adolescence qui ont inspiré ce conte à Hans Christian Andersen.
Dans l'histoire du Vilain Petit Canard tout commence par l'œuf extraordinairement gros que la cane découvre au fond de son nid, une fois que ses canetons sont tous sortis de leurs coquilles.
De nombreuses cosmogonies posent l'œuf à la base de la création de l'univers, car l'œuf contient en germe toute la diversité du monde.
Dans la mythologie finnoise, le Kalevala débute avec le récit de la formation du monde.
Au commencement, la déesse Ilmatar repose dans la mer. Son esprit vagabonde en rêve, lorsque tout à coup un oiseau apparaît réellement. C'est une cane qui cherche un endroit sûr pour y pondre ses œufs.
Ilmatar, alias Luonnotar, ayant sorti son genou de l'eau pour permettre à la cane d'y faire son nid, celle-ci commence à y couver ses œufs.
Alors que les œufs sont sur le point d'éclore, la chaleur engendrée par la couvaison de la cane devient si intense que la déesse finit par ne plus la supporter. Elle remue son genou, ce qui déséquilibre le nid et entraîne la chute des œufs.
Pour les finlandais, c'est ainsi que la Terre, le Soleil, la Lune et les Étoiles naquirent les uns après les autres des œufs d'une cane couvés sur le genou de la déesse Ilmatar et tombés en se brisant dans la mer.
Dans l'Edda de Snorri, on trouve mention d'un couple d'oiseaux qui vit dans le puits d'Urd, là où plonge l'une des trois racines d'Yggdrasil, l'Arbre du Monde. Ces oiseaux sont des « cygnes » et ils auraient fondé l'espèce qui porte ce nom.
Du point de vue symbolique, le cygne, oiseau d'Apollon, figure la lumière solaire. Quant à l'oie, elle représente la lumière lunaire. Dans les mythologies, cygne et oie sont souvent confondus.
Dans l'hindouisme par exemple, Hamsa, cygne ou oie, sert de véhicule à Brahmā couvant le Brahmânda, l'Œuf du Monde.
Pour les Égyptiens de l'Antiquité, c'est Amon qui a pondu l'œuf cosmique, alors qu'il avait pris la forme d'un oiseau de la même famille que les oies, les cygnes et les canards, l'Ouette d'Égypte.
Des œufs ont été trouvé dans des tombes égyptiennes et dans l'un des exemplaire du Livre des Morts, il est écrit :
Ô Atoum, donne moi la douce brise qui est dans ton nez ! Je suis cet Œuf qui était dans le Grand Jargonneur et je fais la garde de cette grande entité que Geb a séparée de la terre : si je vis, elle vit. Puissé-je redevenir jeune et vivre, et respirer la brise !
Ce souhait de résurrection, formulé par un défunt affirmant être l'Œuf qui se trouvait dans le ventre d'Amon, montre combien l'usage de l'œuf comme symbole de renaissance est ancien.
Dans le conte d'Andersen, après bien des vicissitudes Le Vilain Petit Canard finit par trouver ses pairs et se faire reconnaître pour ce qu'il est réellement : un cygne.
Pour Le Vilain Petit Canard, cette reconnaissance par les autres cygnes fut comme une nouvelle naissance, voire une véritable renaissance.
Dans la traduction de David Soldi (celle ayant servi de base au texte des images ci-dessus) l'histoire du Vilain Petit Canard se termine par un triomphe, lors duquel tous les enfants s'écrient « Le nouveau est le plus beau ! Qu’il est jeune ! qu’il est superbe ! ». Et les vieux cygnes s’inclinèrent devant lui.
Une apothéose qui rappelle d'anciennes fêtes païennes au moment de l'équinoxe de printemps, celui qui sert de base pour déterminer la date de Pâques, fête de la Résurrection.
Pour terminer ce billet en musique, voici Le Vilain Petit Canrd, librement adapté en 1939 par Walt Disney pour ses Silly Symphonies
Le Vilain Petit Canard adaptation française par Cyrille Largillier |
L'histoire d'œuf contée par Andersen est celle d'un original, un être pas comme les autres. Un être différent de tous ceux qui se réjouissent d'être fabriqués sur le même modèle. Un être étranger à ceux qui sont fiers d'appartenir à un cercle quelconque, à ceux qui considèrent comme quantité négligeable tous ceux qui sont exclus de leur coterie.
Le Vilain Petit Canard est aussi un conte moral qui met l'accent sur la différence, cette valeur essentielle, voire indispensable, à l'évolution de la vie.
Un conte qui nous met en garde contre les préjugés que tout un chacun peut avoir un jour ou l'autre à l'égard d'un étrange étranger.
Si personne, ou presque, n'ignore l'histoire du Vilain Petit Canard, par contre la vie de son auteur est moins connue. Cependant, ce sont les épreuves traversées durant son enfance et son adolescence qui ont inspiré ce conte à Hans Christian Andersen.
Dans l'histoire du Vilain Petit Canard tout commence par l'œuf extraordinairement gros que la cane découvre au fond de son nid, une fois que ses canetons sont tous sortis de leurs coquilles.
De nombreuses cosmogonies posent l'œuf à la base de la création de l'univers, car l'œuf contient en germe toute la diversité du monde.
Dans la mythologie finnoise, le Kalevala débute avec le récit de la formation du monde.
Au commencement, la déesse Ilmatar repose dans la mer. Son esprit vagabonde en rêve, lorsque tout à coup un oiseau apparaît réellement. C'est une cane qui cherche un endroit sûr pour y pondre ses œufs.
Ilmatar, alias Luonnotar, ayant sorti son genou de l'eau pour permettre à la cane d'y faire son nid, celle-ci commence à y couver ses œufs.
Alors que les œufs sont sur le point d'éclore, la chaleur engendrée par la couvaison de la cane devient si intense que la déesse finit par ne plus la supporter. Elle remue son genou, ce qui déséquilibre le nid et entraîne la chute des œufs.
Pour les finlandais, c'est ainsi que la Terre, le Soleil, la Lune et les Étoiles naquirent les uns après les autres des œufs d'une cane couvés sur le genou de la déesse Ilmatar et tombés en se brisant dans la mer.
Dans l'Edda de Snorri, on trouve mention d'un couple d'oiseaux qui vit dans le puits d'Urd, là où plonge l'une des trois racines d'Yggdrasil, l'Arbre du Monde. Ces oiseaux sont des « cygnes » et ils auraient fondé l'espèce qui porte ce nom.
Du point de vue symbolique, le cygne, oiseau d'Apollon, figure la lumière solaire. Quant à l'oie, elle représente la lumière lunaire. Dans les mythologies, cygne et oie sont souvent confondus.
Dans l'hindouisme par exemple, Hamsa, cygne ou oie, sert de véhicule à Brahmā couvant le Brahmânda, l'Œuf du Monde.
Pour les Égyptiens de l'Antiquité, c'est Amon qui a pondu l'œuf cosmique, alors qu'il avait pris la forme d'un oiseau de la même famille que les oies, les cygnes et les canards, l'Ouette d'Égypte.
Des œufs ont été trouvé dans des tombes égyptiennes et dans l'un des exemplaire du Livre des Morts, il est écrit :
Ô Atoum, donne moi la douce brise qui est dans ton nez ! Je suis cet Œuf qui était dans le Grand Jargonneur et je fais la garde de cette grande entité que Geb a séparée de la terre : si je vis, elle vit. Puissé-je redevenir jeune et vivre, et respirer la brise !
Ce souhait de résurrection, formulé par un défunt affirmant être l'Œuf qui se trouvait dans le ventre d'Amon, montre combien l'usage de l'œuf comme symbole de renaissance est ancien.
Dans le conte d'Andersen, après bien des vicissitudes Le Vilain Petit Canard finit par trouver ses pairs et se faire reconnaître pour ce qu'il est réellement : un cygne.
Pour Le Vilain Petit Canard, cette reconnaissance par les autres cygnes fut comme une nouvelle naissance, voire une véritable renaissance.
Dans la traduction de David Soldi (celle ayant servi de base au texte des images ci-dessus) l'histoire du Vilain Petit Canard se termine par un triomphe, lors duquel tous les enfants s'écrient « Le nouveau est le plus beau ! Qu’il est jeune ! qu’il est superbe ! ». Et les vieux cygnes s’inclinèrent devant lui.
Une apothéose qui rappelle d'anciennes fêtes païennes au moment de l'équinoxe de printemps, celui qui sert de base pour déterminer la date de Pâques, fête de la Résurrection.
Cygnus Olor Keulemans Johannes Gerardus (1842-1912) Bibliothèque du Museum d'Histoire Naturelle, Paris |
Pour terminer ce billet en musique, voici Le Vilain Petit Canrd, librement adapté en 1939 par Walt Disney pour ses Silly Symphonies
Et maintenant
il ne me reste plus qu'à vous souhaiter
il ne me reste plus qu'à vous souhaiter
+ un petit bonus pour Nathanaëlle qui adore les claquettes !
©VesperTilia, échos-de-mon-grenier 2014
...et il n'y a pas que Pâques...
RépondreSupprimer?..
SupprimerOui, je sais... Je cherche encore comment justifier le jeu de mots...
RépondreSupprimero_O
Compris !
Supprimerc'est comme la moutarde :D
?..
SupprimerIl n'y a (pas) que Maille qui m'aille
SupprimerC'est nul, je sais ! :D)
Wow ! Tu as décortiqué le Vilain Petit Canard et fait un trait d'union avec l'Edda de Snorri Sturluson et les légendes du Valhalla ! J'avoue ne jamais avoir fait un lien entre les trois ! Bravo Tilia ! (on ne repart jamais idiot de ton Grenier ! lol On apprend toujours quelque chose !
RépondreSupprimerEt l'on pet même aller plus loin, dans ce vilain petit canard : l'histoire de l'auteur est elle-même complexe, car Andersen aurait été un enfant illégitime du roi de Danemark. Il a fallu qu'il le cache toute sa vie, mais son père biologique lui avait offert sa protection, c'est ainsi qu'il devint célèbre, car il fut imposé partout.
Je "baigne" dans Yggdrasil, l'Arbre-Monde, depuis pas mal de temps, pour un écrit, de plus, l'un de mes amis écrivain à situé une de ses oeuvres à la recherche d'Yggdrasil... (Frankia de Jean-Luc Marcastel)
Billet passionnant et même plus que cela !
Merci pour les vidéos que j'ai pris plaisir à regarder, je ne connaissais pas du tout ce film. Et merci pour ta gentille attention, ah les claquettes ! lol
Je reviendrai....
Bisous Tilia et excellent week-end de Pâques (bonne chasse aux oeufs ! lol)
Toi aussi tu m'apprends des choses, Nathanaëlle !
SupprimerQue ce soit sur la toile (ou dans l'article Andersen de mon encyclopédie Universalis) je n'ai rien trouvé qui confirme qu'Andersen aurait été le fils naturel du roi Frederic VI de Danemark. Cela me parait d'autant plus invraisemblable que sa mère était une pauvre blanchisseuse illettrée. Quant au roi Christian IX de Danemark (par qui il a été reçu il est vrai) il est né 13 ans après la naissance d'Andersen !
C'est Jonas Collin, haut fonctionnaire et administrateur de théâtre, qui fut le protecteur et mécène d'Andersen. Pour moi, cette histoire de paternité royale n'est qu'une rumeur sans fondement.
Merci pour les compliments, contente d'avoir déniché "Easter Parade" et que les extraits te plaisent (le contraire m'eut étonnée ;-)).
Bisous, bon lundi de Pâques, Nathanaëlle, à bientôt
Si si, Tilia, ce ne sont pas des blagues ! Des recherches ont été faites sur la naissance de Hans Christian Andersen, (archives secretes, ADN ou je ne sais quoi) et ce serait prouvé qu'il était le fils de Christian VIII de Danemark (pas Christian IX ni Frederick VI) et de l'une de ses maitresses. Je l'ai lu il y a quelque temps déjà dans une revue sur la litterature. Je ne sais plus si c'était "J'écris" ou "Lire" mais il y a quelques années. Je vais essayer de trouver quelque chose sur le net...
SupprimerBisous et belle nuit/journée Tilia
C'est un livre écrit en 1987 par Jens Jørgensen qui en parle. Or, cette supposition "repose sur un abus scandaleux de sources et a en effet été catégoriquement dénoncée par tous les experts tant de Christian VIII que de Hans Christian Andersen." Lire ici l'article (en anglais) qui réfute les élucubrations de Jørgensen.
SupprimerL'article sur Andersen de Wikipédia en danois parle de cette rumeur et il la dément également.
Pour ma part, si le jeune Christian futur roi de Danemark a réellement eu un fils avec une jeune aristocrate à l'âge de 19 ans, je pense que la famille royale aurait placé le bébé dans un foyer d'accueil moins déplorable que celui où Andersen a été élevé.
Maintenant, rien ne t'empêche de continuer à croire à cette histoire ;-)
Bel après-midi, Nathanaëlle, merci pour tes échos, c'est toujours un plaisir d'échanger avec toi, bisous
Merci Tilia ! Je viens de lire, en effet, c'est infondé et erroné surtout. Par contre, Andersen a bien reçu la protection de Fréderik VI qui lui a fait verser de l'argent, (sur wiki).
SupprimerMerci d'avoir fait ces recherches ! Maintenant je sais que c'est faux. Et je me souviens même avoir lu cette info de paternité du roi sur un guide du Danemark, style Routard.Comme quoi les rumeurs ont la vie dure lol
Andersen reste le premier grand auteur de littérature jeunesse (les Grimm avaient un recueil de contes plutôt barbares à la base... le loup mange la grand mère tout de même ! lol chez Andersen, on est plus dans une certaine douceur, les habits de l'Empereur, le vilain petit canard, la princesse au petit pois ect...) Là où j'ai été horrifiée par les châtiments réservés aux "méchants" ce fut dans les contes scandinaves, oh lala ! On découpe la chair en lanière dans le dos pour punir, entre autres, quant aux gnomes et autres affreux des histoires, on aimerait pas les rencontrer au coin de la rue lol Ce sont des contes anciens, comme les frères Grimm, tout cela pour te dire qu'Andersen avait su donner de la douceur à ses histoires, les adapter aux enfants, tout en gardant une morale.
Bisous Tilia ! Et merci pour ce débat ! lol Tu vois que l'on apprend toujours quelque chose dans ton Grenier ! lol
C'est de la discussion que jaillit l'information !
SupprimerSi tu n'avais pas parlé de cette supposée royale paternité à propos d'Andersen, j'aurais continué à l'ignorer.
Donc, au final, c'est bien toi qui m'a appris quelque chose ; moi, comme la plupart du temps, je n'ai fait qu'enquêter :-))
Et à ce propos, j'ajoute que, outre le fameux Jørgensen qui a misé sur cette histoire pour faire vendre son livre, un certain Rolf Dorset a lui aussi pondu (en 2008) un bouquin intitulé Paradisbarnet (Enfant du Paradis) pour essayer d'étayer cette fable - et de se faire du blé par la même occasion ! vu que ce genre de conte a toujours un succès fou dans les chaumières :-))
Bisous, Nathanaëlle, à bientôt
Et ben vi, on en revient toujours là, les malhonnêtes écrivent n'importent quoi, le font croire à la Terre entière, tout ça pour amasser des pepettes ! Toujours pareil...lol
SupprimerTu as éclairé ma lanterne, (je n'avais pas songé à l'éclairer moi même lol) : Andersen n'était pas fils de roi. Merci Tilia !
Bisous à bientôt !
Bonnes Pâques à toi aussi. J'ai relu les contes d'Andersen cet été, une découverte pour certains moins connus que j'avais oubliés. Les illustrations de celui-ci sont très belles.
RépondreSupprimerLes illustrations reproduites ici sont l’œuvre d'un artiste hollandais, Théo van Hoytema (1863-1917). Hoytema a tout juste trente ans quand il illustre Le Vilain Petit Canard en 1893. Le style de ses motifs végétaux (entre autres) inspirés de l’art japonais, fait de Hoytema l'un des précurseurs de l'Art Nouveau dans les arts graphiques aux Pays-Bas.
SupprimerTon billet est très dense, je reviens tout à l'heure. De toute façon j'ai déjà relu dans "ton" livre, l'histoire de ce pauvre vilain petit canard...
RépondreSupprimerEn attendant tout à l'heure, Belles fêtes de Pâques, Tilia !
Au cas où tu ne l'aurais pas noté, je te redonne le lien vers le fichier PDF qui contient l'intégralité des pages de l'album illustré par Théo van Hoytema en 1893.
Supprimerune bien belle lecture pour ce dimanche de Pâques. L'histoire du vilain petit canard et ces jolies illustrations (que j'ai lue maintes et maintes fois à mes deux filles) et en pointillés les références à la mythologie et autres légendes (que je découvre) sont un vrai plaisir. Il faudra que j'y revienne..
RépondreSupprimerJoyeuses pâques
À propos des images Art Nouveau de ce conte illustré par le hollandais Théo van Hoytema en 1893, je me demande si les enfants d'aujourd'hui sont à même d'apprécier ce style, ou s'ils ne préfèrent pas plutôt les aquarelles de Pirkko Vainio...
SupprimerBelle fin de journée, Marguerite-Marie
Ceux de ma génération ont en mémoire "Les contes d'Andersen" dont "Le vilain petit canard, un idéal de morale. Mais quelques années plus tard j'ai appris et vu l'histoire du coucou. C'est pas un conte mais la réalité en naissant il élimine tous les poussins de la couvée pour se faire gaver par des parents inconnus. C'est malheureusement l'image de notre société.
RépondreSupprimerÀ propos du coucou gris et des autres cuculidés qui parasitent les nids des passereaux, certains de ces passereaux ont développé une stratégie de défense consistant à pondre des œufs avec des motifs très variés parmi lesquels la grossière imitation du coucou est plus facilement reconnaissable (dixit wikipédia).
SupprimerLes prouesses de la nature en matière d'adaptation sont absolument fascinantes ! Dommage que nous n'ayons pas les même facultés...
Les comptes d'Andersen reviennent toujours mais sont de plus en plus délaissés par les plus jeunes, trop d'idéalismes peut être? Va savoir.
RépondreSupprimerJoyeuses Pâques à toi et ta famille Tilia, comme d'habitude un bien beau papier avec une part méconnue (la mythologie).
Cet entretien avec Marc Soriano, à propos de la littérature pour enfants, me semble répondre à ta question.
SupprimerQuand Marc Soriano dit : « on pourrait définir le classique pour enfant comme un livre qui intéresse tous les enfants indépendamment de leur origine et de leur appartenance à une classe déterminée et qui, au contraire, les aide à comprendre que la division de la société en classes antagonistes pourrait être, si nous le voulions, un mauvais souvenir qu'il faudrait classer à côté des autres fléaux naturels que nous avons appris ou que nous apprenons à vaincre : la peste, la guerre, la famine. Un classique pour enfant, dans cette perspective, s'adresserait à ce qui en eux est universel : besoin de justice et de vérité, amour de la vie, etc. » il me semble que Le Vilain Petit Canard d'Andersen est un exemple de texte qui peut aider les enfants à prendre conscience de la division de la société en classes antagonistes...
"un conte qui nous met en garde contre les préjugés que tout un chacun peut avoir un jour ou l'autre à l'égard d'un étrange étranger.". L'étranger fait peur d'autant plus s'il est "étrange" :-). Peut être une réaction archaïque par rapport à ce qui ne nous est pas connu, donc dangereux, donc réflexe de prudence pour écarter le danger. Je pense que nous avons tous ce réflexe d'appréhension qui peut aller jusqu'au rejet. Il s'agit alors de mettre en route une réflexion sur notre appréhension, une mise à distance de nos manières habituelles de réagir pour pouvoir accueillir le différent, l'étrange, l'étranger, le vilain petit canard qui n'a pas nos manières de vivre ou de penser. Et qui finalement n'est qu'un autre être humain beau et vilain à la fois, comme nous.
RépondreSupprimerEt le plus difficile est peut être d'accueillir le vilain petit canard que nous portons en nous, l'accueillir et l'aimer; l'accueillir et comprendre qu'il n'a pas eu l'opportunité ou le temps de blanchir ses plumes...Et que ses plumes grises sont le "signe" d'une belle vitalité: celle qui est nécessaire pour s'adapter aux aléas parfois difficiles de l'existence;
que ses plumes grises sont sa part d'ombre sans laquelle il n'y a pas de lumière.
Ce conte me fait penser à C.G. Jung que tu apprécies aussi je crois.
Merci pour ton billet très riche, comme toujours !
Bisous de bonne nuit, Tilia !
Merci à toi, Fifi, pour ce très bel écho.
SupprimerPour rebondir sur la première partie de ta réflexion, je dirais que le réflexe archaïque de méfiance à l'égard de tout ce qui est étranger ne me semble pas faire partie du comportement des très jeunes enfants. Pour moi, ce comportement, si archaïque soit-il, ne ferait pas vraiment partie du programme de base ("l’inné") mais plutôt de "l'acquis". Il me semble que l'on ne nait pas raciste, on le devient... ou pas (heureusement !) sous l'influence de l'entourage et des médias.
Quant à la seconde partie concernant la part d'ombre que nous portons tous en nous, je confirme que je suis une fervente lectrice de papa Jung (j'ai lu presque tous ses écrits) et j'adhère totalement à ce que tu en dis.
Bises et belle fin de de journée, Fifi
De très belles illustrations. Ta chronique me rappelle une "Rubrique à brac" de Gotlib sur ce sujet, qui se termine ainsi : "Effectivement, il devint un grand cygne, mais il resta vilain"...
RépondreSupprimerAmusante, cette chute à la Gotlib :-)
SupprimerPour la beauté des illustrations et quelques mots sur leur auteur, voir ma réponse à Françoise Dumon (6 échos plus haut)
Un beau conte initiatique, superbement illustré.
RépondreSupprimerA propos de l'enfance et de la vie difficile de Hans Christian Andersen , je pense au récit "Elle se conduit mal",qui évoque en filigrane la stigmatisation subie par sa propre mère.
Autre histoire d'oeuf et d'origine du monde , celle de l'oiseau-roc dans les mille et une nuits (Aladin et la lampe mystérieuse)
Les belles illustrations de Théo van Hoytema m'ont donné envie de développer le thème du cygne dans les peintures et illustrations de style Art Nouveau. Dans un prochain billet, peut-être...
SupprimerPour l'Oiseau Rokh, je n'ai rien trouvé à propos de l’Œuf du Monde.
Il en est question dans Aladdin et la Lampe Merveilleuse, mais seulement sous forme d'un œuf décoratif, une idée perfidement suggérée par la fausse Fatime. Idée que le Génie de la Lampe rejette avec horreur, vu que l'Oiseau Rokh est son maître bien-aîmé (lire dans cette page les paragraphes 183 à 188).
Il est également question d'un œuf de Rokh au début du cinquième voyage de Sindbad le Marin, lire ici (154 à 157) la manière dont les parents du petit Rokh, qui se trouvait dans l'œuf et qui a été mangé par les marchands, se sont vengé du meurtre de leur progéniture.
Le seul point commun entre les récits mythologique qui parlent de l'origine du monde et l'oiseau mythique des contes orientaux, c'est le Homa des Sassanides, alias Simurgh chez les Perses et Rokh chez les Arabes. Le Homa nichait dans le Haoma, une plante sacrée semblable à l'Arbre de Vie, ce qui le rapproche des cygnes de Yggdrasil, bien qu'il ne ressemble en rien à un cygne, vu que le Homa est une sorte de griffon. Quant à l'Oiseau Rokh, considéré comme gardien millénaire de l'Arbre de la Connaissance, il est assimilé au Phénix.
Je re-re-re-découvre ce conte que j'aime tout particulièrement et je ne connais sais pas cette version illustrée !!! Merci à toi de m'étonner ainsi !!
RépondreSupprimerL'oeuf de Pâques, un symbole de re-naissance c'est tout à fait cela dans les légendes de pays différents...
Joyeux lundi de Pâques !!!
Bises
Sans doute n'est-ce qu'une illusion, mais il m'a semblé reconnaître ces illustrations de Theo van Hoytema (qui datent de 1893) ou du moins un graphisme dans le même genre.
SupprimerJe me demande en quelle année l'album d'origine (en hollandais) a été traduit en français... Après tout, il se pourrait qu'il s'en soit trouvé un exemplaire parmi les livres de ma tante, ou de mes parents.
Bises et beau temps sur ta contrée, Enitram
Petite fille j'avais un petit coffret de petits livres des contes d'Andersen. Y avait-il l'histoire du vilain petit canard, j'avoue que je ne m'en souviens plus.
RépondreSupprimerJ'adore la version de Walt Disney, tu dois bien t'en douter et ai été ravie de voir Fred Astaire car je suis une grande fan de claquettes. Petite fille encore je regardais des films de Fred Astaire sur la télé de Mon Parrain quand on allait passer des dimanches chez lui.
Je repasserai plus tard pour aller sur les liens.
Bises.
J'ai regardé une partie des liens. Très intéressant tout ça !
RépondreSupprimerJe crois que dans mon petit coffret il y avait "la petite fille aux allumettes et la petite sirène".
Je reprendrai la lecture des autres liens demain, après la tonte de la pelouse.
Re bises.
Tout compte fait j'ai pris le temps ce matin d'aller voir les autres liens.
RépondreSupprimerTon post est superbement illustré tant en illustrations que j'aime bien qu'en documentation.
Je vais me coucher plus instructionnée ce soir.
Bises
Merci pour tes visites et tes échos, fidèle Claude.
SupprimerContrairement à toi mes souvenirs de lectures d'Andersen sont très flous. Pourtant les illustrations de Theo van Hoytema me disent bien un peu quelque chose...
Si ce n'est pas une illusion et que j'ai vraiment eu une traduction de cet album entre les mains, pas étonnant que ce soit les images, plus que le texte, qui me sont restées en mémoire, vu que j'ai toujours eu un attrait inné pour le style Art Nouveau.
Parmi mes lectures enfantines (vers 5-6 ans), ce sont deux contes de Marie Colmont (illustrés par Gerda) qui m'ont le plus marquées Pic & Pic et Colegram, ainsi que le voyage de Perlette goutte d'eau.
Bises et belle fin de journée, Claude
Moi c'était ma période Comtesse de Ségur, je disais à Miss Yves tout à l'heure que j'ai toujours ma petite bibliothèque rose.
SupprimerJe me souviens bien de la petite boîte dans laquelle il y avait des petits livres des contes d'Andersen avec une jolie illustration sur la couverture. Je ne sais pas ce qu'est devenue cette boîte.
Bises et belle journée, Tilia.
J'ai fouiné sur le net, Je me rappelle qu'il y avait aussi l'histoire du Sapin.
SupprimerC'est je me réponds à moi-même.
SupprimerPi et Pic et Colegram, ça me dit qq chose mais Perlette goutte d'eau, not at all !
Ces illustrations sont magnifiques et c'est un plaisir de lire ton billet, que dis-je, un almanach. Quel travail.
RépondreSupprimerJe te remercie de nous faire partager ta passion.
Amitiés.
Roger
Étonnante coïncidence, le mot "almanach", que tu emploies à propos de ce billet, est très proche par le sens des calendriers que Theo van Hoytema a illustrés tout au long de sa carrière (exemple ici).
SupprimerLe style de cet illustrateur hollandais participe entièrement de l'Art Nouveau, ce courant artistique de la fin du XIXe siècle célèbre pour ses représentations inspirées des œuvres de la Nature, tant végétales qu'animales, voire même minérales.
Merci pour ta fidélité, Roger
Amitiés
Magnifique travail
RépondreSupprimerLors de mon prochain séjour lotois je sortirai de sur l'étagère mon gros livre des contes d'Andersen
J'attends toujours la naissance de "mes " cygnes
Douce journée
Je t'embrasse
Tes cygnes ne t'ont pas encore fait signe ?
SupprimerOiseau.net précise que la ponte à lieu entre avril et mai et que l'incubation dure de 36 à 38 jours.
Le papa des signaux a le temps de creuser une piste de bobsleigh à force de tourner impatiemment en rond dans l'attente de la naissance de ses rejetons :-)
Belle fin de semaine, Aloïs, douces bises
J'aime les vieux livres de contes et leurs illustrations : ce vilain petit canard a bien de la chance, dans son malheur
RépondreSupprimerLe dessin animé de Walt Disney reste quant à lui, intemporel : Je suis fan !
Biseeeeeeeeeeeeees de Christineeeeeeeeeeeeeee
La prise de bec entre père Canard et mère Cane au sujet de la filiation est à pleurer de rire ! vraiment bien calquée sur les altercations humaines.
SupprimerContrairement à Andersen, Disney a mis l'accent sur le besoin criant d'affection maternelle qui manque tant au Vilain Petit Canard.
Bonne fin de journée, Christineeeee, bisous
Je me régale des illustrations qui sont très graphiques, de ces petits traits et des remplissages de couleurs transparentes... Les enfants devaient être ravis de lire ce conte avec leurs parents. Lorsque j'ai débarrassé l'appartement de ma tante après son décès il a fallu faire très vite, j'ai retrouvé les livres d'enfant de mon père et de ses frère et soeurs, notamment des éditions originales de l'Oncle Hansi, Alsace proche et première guerre mondiale oblige. Je les ai quelque part mais je ne sais où...
RépondreSupprimerPas vraiment étonnée que le style Art Nouveau de ces illustrations te plaise ;-)
SupprimerTu as sans doute déjà visité le Musée de l'École de Nancy ?..
Récemment j'ai appris que certains canards aiment pondre dans d'autres nids. Il est des bêtes comme des gens. Certaines sont "maternantes" d'autres moins. Reconnaissons que les canetons avec leur duvet jaune (le plus souvent) sont adorables, mais les petits cygnes ne sont pas moches. Ils sont juste différents. Et le vilain de petit canard d'Andersen avait au moins l'avantage de très bien savoir nager...
RépondreSupprimerExact ! Wikipédia mentionne le canard colvert parmi les oiseaux qui pratiquent occasionnellement le parasitismes de couvée au sein de leur propre espèce, ou de celles qui sont très proches de la leur (rien à voir avec la détestable habitude des coucous).
SupprimerUne amie de ma tante m'avait fait découvrir la comtesse de Ségur, c'est elle aussi qui m'a offert "Le Merveilleux Voyage de Nils Holgersson à travers la Suède" de Selma Lagerlöf que j'ai relu dernièrement...
RépondreSupprimerL'histoire de Nils Holgersson est édifiante. Un peu comme dans l'histoire du Vilain Petit Canard, la transformation progressive du sale gamin en jeune garçon respectueux des autres se fait au rythme des épreuves traversées.
SupprimerLe Merveilleux Voyage fait partie de mes livres préférés, ceux que j'aime à relire périodiquement.
Si tu veux bien, j'avais aussi dans les temps raconté une histoire d'oeuf, je l'avais intitulée "éclosion"
RépondreSupprimerhttp://cergipontin.blogspot.fr/2009/02/claude-semelet-leclosion-birth.html
Merci pour cette gravure, aussi étrange que belle.
SupprimerOn dirait qu'il y a un chou dans la coquille... serait-ce la naissance d'un garçon ;-)
Merci Tilia pour le lien vers la cantine japonaise de la Défense. Je n'aurai plus guère l'occasion d'aller déjeuner à cet endroit pour la bonne raison que mon fils aîné ne travaille plus dans ce quartier et qu'à l'époque il m'a invité plusieurs fois dans sa cantine d'entreprise, enfin l'une de ses cantines car il y en a plusieurs...
RépondreSupprimerLe principe du plat qui défile me rappelle en Californie avoir été invitée pour la fête des mères par les enfants de nos cousins qui venaient de se marier, ce qui fait qu'il y avaient 4 mères : la mère du marié, celle de la mariée (d'origine chinoise), la belle-soeur de la mère du marié et moi. Aux Etats Unis toutes les mères sont fêtées et non seulement la sienne propre...
Nous étions dans un restaurant chinois et choisissions nos plats sur un plateau selon l'envie sans avoir à les commander... Merci pour ce beau souvenir qui m'est revenu !
Les vaches alignées dans la station de nourrissage m'ont tout de suite fait penser aux convives, tous assis côte-à-côte, de ce restaurant où il est impossible de manger en vis-à-vis.
SupprimerPour ce dont je me souviens de l'étable, les vaches devaient déjà avoir la panse pleine d'herbe fraîche après avoir passé la journée dehors mais le foin est plus nutritif, et puis cela sentait si bon ! C'était agréable d'être entouré de tout ce foin odorant !
RépondreSupprimerMERCI merveilleuse et précieuse Tilia...
RépondreSupprimerje me souviens surtout de la petite fille aux allumettes mais j'ai gardé le livre de contes offert par mon papa un grand et beau livre comme 'd'en le temps" ! et je vais l'ouvrir dès que jurais fini (,) mon retard de lecture des blogs !
bises encore marines mais l'air du large me manque déjà !
Les seuls livres de contes de mon enfance que j'ai parvenu à conserver font partie de la collection Fernand Nathan, dont un exemplaire des Contes Algériens qui date de 1937, ainsi les Contes de Lorraine et les Contes Russes (que ma fille m'a empruntés et jamais rendus ;-))
SupprimerBises (portées par la brise nocturne) et belle journée, chère Josette
Votre note (et votre blog que je découvre ) est magnifique et érudite. Quel bonheur ! j'ai retrouvé mon âme d'enfant en vous lisant !
RépondreSupprimerRavie d'accueillir un chanteur auteur-compositeur de talent au grenier, bienvenue Old Nut !
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