lundi 19 juillet 2010

Cheminées chéries

Chim chimney, chim chimney, Chim chim cher-ee !
Tel est le refrain de la chanson de Bert le ramoneur, dans Mary Poppins, la comédie musicale adorée des enfants, petits et grands !

Avec le modernisme les cheminées tendent à disparaître des toits de nos maisons. Est-ce un bien ? Est-ce un mal ? Seul l'avenir nous le dira...

Pour l'instant, écologiquement parlant ce serait plutôt un bien.
Les fumées de fioul augmentent l'effet de serre et n'ont rien d'agréable à respirer. Quant à se chauffer au bois, cela doit rester un plaisir occasionnel, sinon nos forêts n'y survivront pas...

La disparition de certaines cheminées, esthétiquement parlant, là aussi ça se discute. Les cheminées anciennes font partie du patrimoine architectural d'une ville. Parmi elles, il y a de véritables oeuvres d'art, alors que d'autres...
vont à la chasse avec un...
...fusil à 2 coups !

Dans le langage courant, quand on dit cheminée, il peut tout aussi bien s'agir de l'âtre au coin duquel on discute aimablement entre amis, que du conduit pour lequel vous allez devoir appeler les pompiers si vous avez oublié d'en faire le ramonage en temps et en heure. Le même mot sert aussi pour désigner la partie visible du conduit de fumée, celle qui est sur le toit.

En matière d'architecture, pour cette partie de la cheminée située sur la toiture, on emploie plus précisément le terme souche de cheminée. Pour moi, une souche se trouve à la base de quelque chose (d'un arbre par exemple) et ça me fait tout drôle d'employer ce mot pour une chose qui se trouve perchée en haut d'une autre ! Mais bon, les gens du métier savent de quoi ils parlent, c'est le principal.

Herman Melville, lui, parle de sa vieille cheminée à l’immense manteau comme d'une amie très chère, voire comme il parlerait de sa propre mère. C'est dire l'attachement que porte le vieil homme à cette construction massive qui trône au beau milieu de sa demeure. Si vous n'avez pas encore lu "Moi et ma cheminée", je vous engage à le faire durant vos vacances. c'est un récit qui sent le vécu, dont voici un extrait :

Une autre fois, après un jour d'absence, je trouvai ma femme plantée devant la cheminée, en grande conversation avec une personne en qui je reconnus aussitôt un de ces insupportables architectes réformateurs qui, n'ayant aucun talent pour ériger quoi que ce soit, sont toujours prêts à jeter tout par terre. Il faisait profession dans tout le pays de convaincre les vieilles gens trop crédules de détruire leurs bonnes vieilles maisons, et particulièrement les cheminées.

On devine que ça ne va pas se passer comme ça et que Melville va défendre bec et ongles sa cheminée chérie !

La cheminée d'Arrowhead, la maison de H. Melville à Pittsfield

Bon maintenant, je sais que c'est l'été et que ce n'est guerre la saison pour faire du feu dans votre cheminée. Mais c'est peut-être le bon moment pour aller voir si par hasard le conduit n'aurait pas besoin d'un petit coup de hérisson. Il se peut aussi que vous ayez justement besoin de conseils pour construire, rénover ou entretenir une cheminée ?
Alors, consultez la fiche et les liens des CAUE (Conseils d'Architecture, d'Urbanisme et de l'Environnement).


© VesperTilia, echos-de-mon-grenier 2010

8 commentaires :

  1. On se retrouve en ce jour sur une cheminée, il pourrait y avoir pire, j'ai simplement oublié mon parapluie de Marie Poppins. Les exemples sont mirobolants. Où s'arrêtera donc le délire humain ?

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  2. Pour sûr que parmi les anciennes souches de cheminée, il y en a de mirobolantes, au sens de merveilleuses j'entends. Le blog Cheminez en l'air (que je suis avec plaisir depuis un bon moment) regorge de ce genre de merveilles.

    Allons donc faire un tour sur les toits d'Avignon qui ne ramassent pas mousse ! Poudre serait contente de la balade je parie ?

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  3. Chaque pièce de la maison avait sa cheminée... Nous avons supprimé celles dont le tirage laissait à désirer. Seule subsistait une cheminée double d'une belle hauteur, amarrée à l'arête du toit et coiffée de deux magnifiques poteries. Cette dernière a été remplacé par un mauvais conduit lorsque le chauffage est passé au gaz!Que j'ai fait disparaître l'an dernier. Tout en regrettant la monumentale cheminée préexistante! On n'arrête pas le progrès!

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  4. On n'arrête pas le progrès, Jeandler, je suis bien d'accord. Alors tant pis pour la cheminée et tant mieux pour le chat !

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  5. Pour moi qui aime regarder les cheminées, elles sont les respirations visibles des maisons. Elles peuvent souffler le chaud ou le froid, elles exhalent les parfums des essences de bois ou les fumets de cuisine... Elles sont plus ou moins jolies et attirent ou retiennent le regard, en harmonie ou pas avec l'architecture d'ensemble. Par région, elles nous parlent du gisement géologique puisqu'elles sont souvent construites avec la pierre du pays ou du climat lorsqu'elles sont plus ou moins robustes et avec des arrangements particuliers.
    Enfin, moi je me prends à rêver et à chanter joyeusement comme Mary Poppins lorsque mon regard sautille de toit en toit.

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  6. Chère Cheminezenlair, il n'y a que toi pour dire si bien la poésie des cheminées. J'ai bien envie de t'emboîter le pas pour aller voir sur les toits si, chemin faisant, il n'y aurait pas quelques lucarnes originales à mettre dans ma boîte à images...

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  7. Mary Poppins, un des grands films de mon enfance, sans doute le plus vu : au moins trois fois ! Un événement pour moi qui n'allais que deux fois par an au cinéma !

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  8. Nathalie, j'adore les comédies musicales (et mon époux aussi).

    Pour le cinéma, dans mon enfance je n'étais guère plus gâtée que toi.
    Les films qui m'ont le plus marquée sont "Sous le plus grand chapiteau du monde" un film de Cecil B. DeMille
    et "La Cage aux Rossignols" dont "Les Choristes" est une nouvelle version.

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