Camille Corot a peint Avignon...
...plus d'une fois.
Avignon vue de l'ouest (détail) Camille Corot - 1836 The National Gallery, Londres (notice) |
Toute sa vie, Jean-Baptiste Camille Corot a été un infatigable voyageur. Il est passé plusieurs fois par Avignon. Notamment en mai 1834, lors de son second voyage vers l'Italie.
Savait-il en dormant à l'hôtel du Palais-Royal qu'il se trouvait sur les lieux d'un ignoble assassinat ?...
L'hôtel du Palais Royal se trouvait au 21 de l'actuelle place Crillon, ancienne place de la Comédie, près de la porte de l'Oulle.
Deux ans plus tard, en juillet 1836, Corot revient vers Avignon, plus précisément à Villeneuve. Cette année là, il cheminait en compagnie de trois autres jeunes paysagistes : Prosper Marilhat, Gaspard Lacroix et Achille-Adolphe Francey. C'est lors de ce séjour qu'il a peint la cité des papes, vue depuis l'autre rive du Rhône, là où se trouve Villeneuve lez Avignon.
Au premier plan, la colline de Villeneuve et plus loin, la masse imposante du Palais des Papes. Entre les deux, l'Île de la Barthelasse masquant le second bras du Rhône, que l'on aperçoit seulement derrière le Pont St Bénezet (la chapelle du pont paraît curieusement absente). À droite du Palais des Papes, on distingue bien le beffroi de l'Hôtel de Ville, ainsi que le clocher de l'église St Agricol.
De nos jours, il serait intéressant d'aller faire un tour à Villeneuve, histoire de voir s'il est possible de retrouver l'endroit où Corot posa son chevalet et d'y faire une photo à titre de comparaison. Message à l'attention de mes ami(e)s avignonnais(e)s, bien sûr !...
Durant leur séjour, Corot et ses trois amis logeaient à Villeneuve, sans doute chez l'habitant. Dans son "Histoire de Corot et de ses œuvres", Étienne Moreau-Nélaton nous conte ce savoureux épisode :
Pendant l'été de 1836, son studieux vagabondage conduit Corot en Provence. Nous le trouvons, dans le courant de juillet, à Avignon, en compagnie de Marilhat, qui se repose de ses succès d'Orient en étudiant la France. Il y a aussi avec eux Gaspard Lacroix et un certain Francey, qui a travaillé avec Marilhat et peut-être aussi avec Corot en Auvergne. La correspondance de Marilhat nous apprend que les camarades se sont installés à Villeneuve-lez-Avignon "où sont les plus belles choses a faire". « Nous nous levions à 4 heures du matin, écrit-il ; nous travaillions jusqu'à 11 heures ; puis nous rentrions pour dîner comme des diables. Notez qu'à 4 heures nous étions réveillés au moyen d'une tasse de café. Après le dîner, nous dormions jusqu'à 2 heures, et alors nous repartions jusqu'à la nuit.
Au retour, nouvelle baffre et nous dormions. À la vérité, nous sentions l'ail à deux lieues à la ronde, mais aussi, quelles salades ! » Ces mémorables salades, la brave jeunesse les assaisonnait de bonne humeur et de joyeux couplets. La voix de Corot réveillait les échos endormis de la vieille cité et des fenêtres s'ouvraient au refrain d'une romance. Même, il arriva qu'un bourgeois, charmé de leur gaîté, souhaita les entendre de plus près et les fit entrer chez lui. Mais la gaminerie l'emporta sur l'orgueil ; les chanteurs s'entendirent pour berner leur amphitryon et lui lancèrent une salve de fausses notes, pour lui apprendre qu'on ne met pas des rossignols en cage.
Marilhat, dont la santé était un peu chancelante, quitta les camarades pour se rendre aux eaux ; mais on se donna rendez-vous aux environs de Montpellier, sur les bords du Lez. Le Lez est une petite rivière pittoresque, et aussi très poissonneuse. Quelqu'un mit une ligne dans les mains de Corot et il prit tant de goût à la pêche que (le croirait-on ?) il en oublia ses pinceaux pendant près de quinze jours. L'événement vaut d'être noté pour sa rareté ; et puis, il n'est pas indifférent d'apprendre que Corot avait l'âme d'un pêcheur. Voilà donc pourquoi, tandis qu'un Decamps, passionné de chasse, promène toujours dans ses forêts crépusculaires ou matinales l'ombre d'un chasseur et de son fusil, lui, réserve au silencieux guetteur de poissons la poésie de ses solitudes. Toutefois, les truites du Lez n'ont qu'un temps. La peinture reprend bientôt son empire exclusif.
Pendant son séjour à Villeneuve lez Avignon en compagnie de ses trois amis peintres et joyeux boute-en-train, Corot à peint d'autres tableaux. essentiellement des vues de Villeneuve et de la rive droite du Rhône.
La vue sur Villeneuve, son église et le Fort St André n'a guère changé entre l'époque de Corot et la nôtre. La photo ci-dessous le montre, bien que son angle soit un peu différent :
Comme pour Avignon vue de l'ouest, je me suis posée la question de savoir où les peintres avaient pu poser leurs chevalets pour peindre le Fort St André. Il me semble avoir trouvé le lieu, c'est certainement la colline des Mourgues.
Le pluriel concernant le Fort St André n'est pas une erreur de ma part. Camille Corot et Prosper Marilhat ont sans doute peint de concert ce même paysage, plantant leurs chevalets côte à côte.
Alors, après le Fort St André de Marilhat, voici celui de Corot, qui a de quoi surprendre...
La National Gallery explique que ce tableau a été peint lors du séjour de Corot à Villeneuve en 1836. Et que, plusieurs décennies après, Corot l'a largement retouché entre 1865 et 1870, ajoutant notamment un bouquet d'arbres nouvelle manière sur la gauche et quelques personnages au premier plan.
Il est permis de se demander si la transformation de son Fort Saint André n'a pas été pour Corot une façon de distinguer son tableau de l'autre Fort St André de 1836, celui de son ami qui a longtemps passé pour sien, alors que certaines analyses récentes l'attribuent à présent à Prosper Marilhat. La question reste en suspend...
Toujours est-il que ces deux versions du Fort St André résument parfaitement l'évolution du style de Corot. Une évolution qui ne deviendra évidente qu'après le tournant de la seconde moitié du XIXe siècle.
Avant de terminer, il nous reste à voir deux autres tableaux de Corot représentant Avignon, ou du moins une petite portion du territoire de la ville.
Peinte par Corot en 1843, lors de son troisième voyage vers l'Italie, la tour Philippe le Bel a beau être le sujet du tableau, néanmoins la moitié de cette toile se trouve sur le territoire d'Avignon. Le bout du pont St Bénezet qui apparaît au premier plan, ainsi que l'île de la Barthelasse entre les deux bras du Rhône, font bel et bien partie de la cité des papes. Et ici, aucun doute sur l'endroit où se trouvait Corot lorsqu'il a peint son tableau, c'est le Rocher des Doms.
Pour finir, voici une toile passée par la maison Christie's, dont la notice précise que l'authenticité de ce tableau a été confirmée par Martin Dieterle et Claire Lebeau, spécialistes de l'œuvre de Corot qui l'ont inclus dans le sixième supplément du catalogue raisonné.
Extrait de la notice de Christie's :
"En mai 1843, Corot s'arrête de nouveau à Avignon, en route pour son troisième et dernier voyage en Italie. C'est durant ce séjour qu'il peint les ruines du pont Saint-Bénézet. Il existe une autre huile sur papier de la collection Moreau-Nélaton, désormais conservée au Musée du Louvre, qui présente l'ensemble du pont Saint-Bénézet et Villeneuve-lès-Avignon, au loin, dominée par la Tour Philippe le Bel au-delà du Rhône."
Pour qui connaît bien le Pont St Bénezet, le texte de Christie's peut prêter à sourire, mais soyons justes et remercions cette honorable maison qui nous permet de voir des œuvres qui, sans son travail de présentation en ligne, demeureraient le privilège d'un public fort restreint.
Dans L'œuvre de Corot par Alfred Robaut, parmi les notes des carnets du peintre, on trouve celles qui relatent son voyage en Italie. Voici l'extrait concernant son passage en Provence :
Itinéraire du voyage et impressions sommaires : Beaune (hôtel du Chevreuil). — Lyon (hôtel du Cheval blanc). — Avignon (hôtel du Palais-Royal). — Marseille (hôtel du Midi). Ville très belle et très animée. — Toulon (hôtel de la Croix d'or). Bel arsenal ; ville très propre. (…) Arrivés à Gênes le 1er juin 1834, à 4 h.12 du soir (hôtel du petit Paris).Savait-il en dormant à l'hôtel du Palais-Royal qu'il se trouvait sur les lieux d'un ignoble assassinat ?...
L'hôtel du Palais Royal se trouvait au 21 de l'actuelle place Crillon, ancienne place de la Comédie, près de la porte de l'Oulle.
Deux ans plus tard, en juillet 1836, Corot revient vers Avignon, plus précisément à Villeneuve. Cette année là, il cheminait en compagnie de trois autres jeunes paysagistes : Prosper Marilhat, Gaspard Lacroix et Achille-Adolphe Francey. C'est lors de ce séjour qu'il a peint la cité des papes, vue depuis l'autre rive du Rhône, là où se trouve Villeneuve lez Avignon.
Avignon vue de l'ouest Pour agrandir l'image au maximum, clic droit et "Ouvrir dans un nouvel onglet" ou "Afficher l'image" ou mieux, cliquez sur ce lien pour aller obsever le tableau à la loupe dans le site de la National Gallery |
Au premier plan, la colline de Villeneuve et plus loin, la masse imposante du Palais des Papes. Entre les deux, l'Île de la Barthelasse masquant le second bras du Rhône, que l'on aperçoit seulement derrière le Pont St Bénezet (la chapelle du pont paraît curieusement absente). À droite du Palais des Papes, on distingue bien le beffroi de l'Hôtel de Ville, ainsi que le clocher de l'église St Agricol.
De nos jours, il serait intéressant d'aller faire un tour à Villeneuve, histoire de voir s'il est possible de retrouver l'endroit où Corot posa son chevalet et d'y faire une photo à titre de comparaison. Message à l'attention de mes ami(e)s avignonnais(e)s, bien sûr !...
Durant leur séjour, Corot et ses trois amis logeaient à Villeneuve, sans doute chez l'habitant. Dans son "Histoire de Corot et de ses œuvres", Étienne Moreau-Nélaton nous conte ce savoureux épisode :
Pendant l'été de 1836, son studieux vagabondage conduit Corot en Provence. Nous le trouvons, dans le courant de juillet, à Avignon, en compagnie de Marilhat, qui se repose de ses succès d'Orient en étudiant la France. Il y a aussi avec eux Gaspard Lacroix et un certain Francey, qui a travaillé avec Marilhat et peut-être aussi avec Corot en Auvergne. La correspondance de Marilhat nous apprend que les camarades se sont installés à Villeneuve-lez-Avignon "où sont les plus belles choses a faire". « Nous nous levions à 4 heures du matin, écrit-il ; nous travaillions jusqu'à 11 heures ; puis nous rentrions pour dîner comme des diables. Notez qu'à 4 heures nous étions réveillés au moyen d'une tasse de café. Après le dîner, nous dormions jusqu'à 2 heures, et alors nous repartions jusqu'à la nuit.
Autoportrait de l'artiste Camille Corot - 1825 Musée du Louvre |
Au retour, nouvelle baffre et nous dormions. À la vérité, nous sentions l'ail à deux lieues à la ronde, mais aussi, quelles salades ! » Ces mémorables salades, la brave jeunesse les assaisonnait de bonne humeur et de joyeux couplets. La voix de Corot réveillait les échos endormis de la vieille cité et des fenêtres s'ouvraient au refrain d'une romance. Même, il arriva qu'un bourgeois, charmé de leur gaîté, souhaita les entendre de plus près et les fit entrer chez lui. Mais la gaminerie l'emporta sur l'orgueil ; les chanteurs s'entendirent pour berner leur amphitryon et lui lancèrent une salve de fausses notes, pour lui apprendre qu'on ne met pas des rossignols en cage.
Prosper Marilhat Théodore Chassériau - 1835 Musée du Louvre |
Marilhat, dont la santé était un peu chancelante, quitta les camarades pour se rendre aux eaux ; mais on se donna rendez-vous aux environs de Montpellier, sur les bords du Lez. Le Lez est une petite rivière pittoresque, et aussi très poissonneuse. Quelqu'un mit une ligne dans les mains de Corot et il prit tant de goût à la pêche que (le croirait-on ?) il en oublia ses pinceaux pendant près de quinze jours. L'événement vaut d'être noté pour sa rareté ; et puis, il n'est pas indifférent d'apprendre que Corot avait l'âme d'un pêcheur. Voilà donc pourquoi, tandis qu'un Decamps, passionné de chasse, promène toujours dans ses forêts crépusculaires ou matinales l'ombre d'un chasseur et de son fusil, lui, réserve au silencieux guetteur de poissons la poésie de ses solitudes. Toutefois, les truites du Lez n'ont qu'un temps. La peinture reprend bientôt son empire exclusif.
Pendant son séjour à Villeneuve lez Avignon en compagnie de ses trois amis peintres et joyeux boute-en-train, Corot à peint d'autres tableaux. essentiellement des vues de Villeneuve et de la rive droite du Rhône.
Villeneuve lez Avignon -- Vue prise du midi en regardant le village Camille Corot - 1836 Indianapolis Museum of Art, Indiana (lire la notice) |
Villeneuve lez Avignon. Terrasse du jardin de l'hospice Camille Corot - 1836 Musée du Louvre (lire la notice) |
Villeneuve lez Avignon. Le Fort Saint André Musée des Beaux-Arts de Reims (voit les 27 Corot) |
VIlleneuve lez Avignon, l'église et le Fort St André cliquez sur la photo pour la voir en grand (photoTPK-Panoramio) |
Le pluriel concernant le Fort St André n'est pas une erreur de ma part. Camille Corot et Prosper Marilhat ont sans doute peint de concert ce même paysage, plantant leurs chevalets côte à côte.
Alors, après le Fort St André de Marilhat, voici celui de Corot, qui a de quoi surprendre...
Villeneuve lez Avignon, Fort Saint-André Camille Corot - 1836 Musée Mesdag, La Haye, Pays-Bas |
La National Gallery explique que ce tableau a été peint lors du séjour de Corot à Villeneuve en 1836. Et que, plusieurs décennies après, Corot l'a largement retouché entre 1865 et 1870, ajoutant notamment un bouquet d'arbres nouvelle manière sur la gauche et quelques personnages au premier plan.
Il est permis de se demander si la transformation de son Fort Saint André n'a pas été pour Corot une façon de distinguer son tableau de l'autre Fort St André de 1836, celui de son ami qui a longtemps passé pour sien, alors que certaines analyses récentes l'attribuent à présent à Prosper Marilhat. La question reste en suspend...
Toujours est-il que ces deux versions du Fort St André résument parfaitement l'évolution du style de Corot. Une évolution qui ne deviendra évidente qu'après le tournant de la seconde moitié du XIXe siècle.
Avant de terminer, il nous reste à voir deux autres tableaux de Corot représentant Avignon, ou du moins une petite portion du territoire de la ville.
Villeneuve lez Avignon. La tour Philippe le Bel Camille Corot - 1843 Musée du Louvre (lire la notice) |
Peinte par Corot en 1843, lors de son troisième voyage vers l'Italie, la tour Philippe le Bel a beau être le sujet du tableau, néanmoins la moitié de cette toile se trouve sur le territoire d'Avignon. Le bout du pont St Bénezet qui apparaît au premier plan, ainsi que l'île de la Barthelasse entre les deux bras du Rhône, font bel et bien partie de la cité des papes. Et ici, aucun doute sur l'endroit où se trouvait Corot lorsqu'il a peint son tableau, c'est le Rocher des Doms.
Pour finir, voici une toile passée par la maison Christie's, dont la notice précise que l'authenticité de ce tableau a été confirmée par Martin Dieterle et Claire Lebeau, spécialistes de l'œuvre de Corot qui l'ont inclus dans le sixième supplément du catalogue raisonné.
Le pont Saint-Bénézet Camille Corot - 1843 Collection privée (voir la notice de Christie's) |
Extrait de la notice de Christie's :
"En mai 1843, Corot s'arrête de nouveau à Avignon, en route pour son troisième et dernier voyage en Italie. C'est durant ce séjour qu'il peint les ruines du pont Saint-Bénézet. Il existe une autre huile sur papier de la collection Moreau-Nélaton, désormais conservée au Musée du Louvre, qui présente l'ensemble du pont Saint-Bénézet et Villeneuve-lès-Avignon, au loin, dominée par la Tour Philippe le Bel au-delà du Rhône."
Pour qui connaît bien le Pont St Bénezet, le texte de Christie's peut prêter à sourire, mais soyons justes et remercions cette honorable maison qui nous permet de voir des œuvres qui, sans son travail de présentation en ligne, demeureraient le privilège d'un public fort restreint.
©VesperTilia, échos-de-mon-grenier 2011
Quel plaisir d'apprendre toutes ces anecdotes et éléments reliés aux oeuvres... Et un livre Avignon et les peintres? Ce serait une belle idée, non?
RépondreSupprimerMerci Tilia!
@ CHRI
RépondreSupprimerBravo pour votre réactivité et merci de votre fidélité.
Une belle idée oui, mais qui risquerait d'engendrer un véritable Bottin. Vous n'avez pas idée du nombre de peintres que je n'ai pas encore publiés !
La colline des Mourgues, oui.
RépondreSupprimerJe ne sais pas quand je pourrais y monter pour photographier Avignon !
Quizz :
Je suis l'arrière-arrière-arrière petit-fils d'Adèle... Qui suis-je ?
@ AVIGNON
RépondreSupprimerJ'ignore qui tu es, mais ce qui est sûr c'est qu'elle est morte Adèle !
une histoire du peintre et de ces tableaux..digne d'une recherche policière..
RépondreSupprimer@ ELFI
RépondreSupprimerTu ne cois pas si bien dire, Elfi. Quand j'étais gamine, je voulais devenir détective privé :D
Chapeau ! Certaines toiles sont tirées de derrière les fagots, bravo pour tout ce que l'on apprend. Beaucoup de peintres venaient représenter Avignon depuis la brèche de Pampérigouste, près du Fort St André. Mais là cela ne colle pas semble-t-il. On dirait (la grande toile)que le peintre était plutôt au-dessus des carrières qui sont à l'ouest de la Tour P. le Bel. Curieux ce Palais, côté est ???
RépondreSupprimerChapeau pour le travail de recherche. Certaines peintures sont très orientalistes, notamment celle de Prosper Marilhat, on croirait voir un Krach des chevaliers en Syrie... La couleur de la terre en premier plan peut-être ? Corot, quel coloriste !
RépondreSupprimerEffectivement, de son vrai nom Marie Marthe PILLON, “Adèle” est morte le 9 juin 1880 à Paris 9e, 27 rue Cité des Fleurs. Elle est citée dans les derniers chapitres de la biographie de Corot.
RépondreSupprimerBonsoir, Adèle est enterrée au Père Lachaise. Pouvez-vous me dire pourquoi Léonie Dusuzeau est enterrée avec Adèle? Merci. Pierre
SupprimerAnne-Virginie Pillon (1825-1864), la fille d'Adèle (de père inconnu...) épousa Jean-Baptiste Prosper Dusuzeau (1832-1901), sans doute à Paris vers 1858 (date et lieu de naissance de mon arrière-grand-père). Cette branche Pillon s'éteignit, la descendance fut Dusuzeau. Je n'ai rien sur Léonie.
SupprimerSi vous avez des liens familiaux avec cette branche Dusuzeau, ou bien Pillon, laissez-moi un message sur http://avignon.midiblogs.com afin que je puisse vous contacter par mail. Nous sommes actuellement en relations avec le cimetière quant à la conservation de la sépulture...
Léonie a des descendants. Il nous manquait la preuve du lien avec la Fidèle Adèle !!
SupprimerAlors, dites-moi, qui était donc Léonie ???
SupprimerBonjour cousin !
SupprimerEt oui, Je sais depuis longtemps que j'ai des cousins Dusuzeau... Ecole Alsacienne début des années trente... JPB était mon arrière arrière arrière grand père. Et n'ai pas de trace de la fratrie de Léonie.
Supprimerj'ai mis un arrière en trop ....
SupprimerJPB... ? vous voulez dire JBP je pense.
SupprimerNous avons donc le même arrière-arrière-grand-père.
Léonie était-elle une fille ou une sœur de Jean-Baptiste Prosper, ou bien épousa-t-elle un Dusuzeau ?
Léonie était sa fille. Elle est morte en couche après la naissance de mon grand père
SupprimerVous pouvez donc prétendre à la sépulture du Père Lachaise.
SupprimerLaissez un message sur http://avignon.midiblogs.com pour que j'aie votre adresse électronique, ou bien autorisez Tilia sur ce blog à me la communiquer. Je vous ferai parvenir les infos que j'ai à ce sujet.
quelques difficultés techniq
Supprimervous êtes bien mxxxbxxx84
Sur http://avignon.midiblogs.com, il y a un lien pour m'écrire en haut de la colonne de gauche.
Supprimeroui mais il faut des information technique popppp machin chose.
Supprimerje vais utiliser un autre chemin
Oh ces Corot.
RépondreSupprimerMerci Tilia.
Cette lumière bien particulière à lui, m´enthousiasme.
Je te suis...
Jolis tableaux, mais pour moi, c'est celle du pont qui m'enchante.... Bises et belle journée.
RépondreSupprimerje viens de découvrir ton blog grâce à celui de Claude (Du four-au-jardin...)en te suivant sur le chemin du lavoir de ton enfance une balade enchantée. Je pense que je reviendrai sûrement découvrir les peintres et les poètes en ta compagnie. Merci
RépondreSupprimer@ LOU RAVI
RépondreSupprimerVous voulez dire côté Ouest, je pense ?
Pourquoi curieux ? tout est à sa place...
à part la chapelle du Pont St Bénezet !
(cliquer sur le lien sous l'image pour aller voir le tableau en très grand sur le site de la National Gallery)
Merci pour le chapeau.
@ FARDOISE
Oui, question recherches, j'ai du aller farfouiller derrière les fagots de la National Gallery pour y dénicher le Fort St André de Corot (puisque l'autre, qu'on jurerait de lui, est de Marilhat).
Les critiques de l'époque ont beaucoup reproché au Corot première manière (celui des peintures d'avant 1850) de traiter ses premier plans à grands coups de brosse, dans une teinte trop uniforme (que les pires commentateurs ont qualifiée de "cacadoie"). Mais Corot, impertubable, les a superbement ignorés, et il a bien fait !
@ AVIGNON
Alors comme ça Mössieur a la chance d'avoir la gouvernante de Corot parmi ses aïeules ? Maaazette !
@ ALBA
Toujours contente de voir ton sourire ici.
Je te raccompagne chez toi, il me semble y avoir aperçu du nouveau ;-)
@ PATRIARCH
Pas très dansant, le pont d'Avignon de Corot. Mais bien ressemblant.
Bises en retour, et belle semaine
@ MARGUERITE-MARIE
Bienvenue au grenier. je suis heureuse que le petit tour par le lavoir t'ait plu. Je vais aller voir en détail ton journal de voyage à St Petersbourg (que j'ai aperçu tantôt) et je t'annonce en primeur que ma prochaine note aura un certain rapport avec la Russie du XIXe siécle ;-)
Quel post ! Riche en anecdotes et en tableaux. Bien jouer d'avoir retrouver, l'endroit où les peintres installaient leur chevalet.
RépondreSupprimerSuis contente que ma petite rivière t'amène une nouvelle lectrice.
On se suit depuis longtemps avec Marguerite-Marie par blogs interposés.
Elle a le chic de nous faire partager ces voyages, et toi de nous faire découvrir Avignon en jolies peintures.
Ravie de retrouver Corot à Avignon ! J'avais plus l'habitude de voir ses toiles réalisées du côté de "t'cheu nous"
RépondreSupprimerSur la toile de 1836 on reconnait bien son style !
Bonne semaine Tilia
A bientôt
Avec comme un parfum d'insouciance. De jeunesse, de lumière, de nature, de camaraderie, d'émulation et besoin d'espace.
RépondreSupprimerUne fort belle note et bellement documentée. A la National gallery mieux que si nous êtions.
Mon commentaire n'est pas passé??????
RépondreSupprimerJe te disais combien ton billet m'avait intéressée et le plaisir que j'avais de voir Avignon et de comparer jadis-maintenant.
Corot est un peintre néo-classique mais sa dernière manière (ma préférée) en fait un précurseur des impressionnistes.Comment se situe-t-il par rapport aux romantiques? Baudelaire parle du romantisme de ces paysages mais je pense qu'il fait allusion à sa dernière manière donc pas en plein romantisme?
Un très beau billet en effet. Entre sérieux et découverte, c'est un voyage spécifique que tu nous offres.
RépondreSupprimerC'est toujours un plaisir de venir par ici ;-)
@ CLAUDE
RépondreSupprimerMerci pour le compliment, mais Corot était un sujet en or, alors pas étonnant que mon post soit riche ;-)
Toi aussi tu partages très bien tes balades. Nous avons visité tous les endroits que tu as montré ces derniers jours. Ils valent vraiment le déplacement.
Le voyage de Marguerite-Marie en Russie me fait vraiment envie !
@ ENITRAM
Corot a voyagé dans presque toute la France. S'il a peint La Vire à Saint-Lô et le château de Falaise, il a également peint (entre autres) le beffroi de Douai, le port de La Rochelle et celui de Marseille, ainsi que la cathédrale de Sens !
Le style dont tu parles et celui qu'il a adopté aux alentours de 1850, je pense...
Au départ son Fort St André, peint en 1836, était certainement semblable à celui de Marilhat. Mais il l'a beaucoup retouché vers 1865-70, y ajoutant de la verdure et des personnages au premier plan, ce qui a complérement transformé son tableau, l'aparentant à tous ceux de sa nouvelle manière (ceux de Mantes-la-Jolie, par exemple).
Ses deux styles sont bien différents, pourtant je les aime autant l'un que l'autre.
@ JEANDLER
Oui, la bande à Corot de 1836, telle que nous l'a décrite Étienne Moreau-Nélaton , était bien sympathique. Merci à lui.
On souhaiterait des sites aussi généreux et bien étudiés que celui de la National Gallery pour tous les autres musées.
@ CLAUDIALUCIA
Corot est bien souvent qualifié d'inclassable. S'il est vrai que sa seconde manière, celle d'après 1846-50, est empreinte de romantisme lyrique, il demeure que cette période appartient au post-romantisme. Après lui, le romantisme en peinture s'efface devant l'impressionnisme.
@DÉTAILS
Comme c'est toujours un plaisir pour moi d'aller voir tes nouvelles découvertes ;-)
Merci pour le compliment.
Je voulais dire, bien sûr, comme tu l'a rectifié, à l'ouest de la tour. Et même peut-être au quartier de Candau. Les lieux ont tellement été bouleversés et urbanisés qu'il est très difficile de se repérer. Sur les faux Corot j'ai trouvé le site ci-dessous. Les toiles de Corot sont dans presque tous les musées...Vraies ou fausses car c'est un des peintres ayant le plus inspiré les faussaires. Lire par exemple:
RépondreSupprimerhttp://www.objectifmag.be/?article=articles/objectifart/arts-et-spectacles/archives/corot.html&lang=fr
je ne suis pas fan de toute son oeuvre que je trouve très inégale. Mais au sommet de son art il nous a produit des oeuvres attachantes, romantiques dépourvues de mièvrerie...
Pour revenir aux lieux où il posa son chevalet c'est effectivement, s'agissant du Fort, la colline des Mourgues, comme tu l'as deviné.
Je ne sais pas si Google peut-être d'un grand secours pour localiser exactement les autres endroits...
Un maître du paysage peu encouragé par l'académie
RépondreSupprimermerci tilla de votre visite il y a de fort belle choses de votre grenier
RépondreSupprimerà bientôt de vous revisiter
Bonjour Tilia et merci pour ton com.
RépondreSupprimerLe rouge-gorge est peut-être asocial avec les autres oiseaux mais pas avec moi. Quand il vient à la mangeoire, il sait que je le photographie et il me regarde.
Tous les matins dès que j'allume la lumière de la cuisine, il est là, en train de casser la graine tout seul et il me dit bonjour.
La vidéo du bain vaut son pesant de cacahuètes.
L'autre jour chez ma mère on a vu un pigeon se baigner dans la gamelle réserver normalement pour que les oiseaux boivent un coup.
C'était à mourir de rire. Tout y est passé, le ventre, la tête et même le croupion. Il levait la queue et s'envoyait de l'eau sur le derrière avec le bout de ses ailes. Malheureusement je n'avais pas mon APN avec moi, j'aurais pu faire une chouette vidéo.
Bonne journée.
Merci Tilia pour ce billet si richement documenté et passionnant, de toute façon, chez toi, on est sur d'être surpris, etonné, et séduit. J'adore Corot, ses lumières sont inimitables.
RépondreSupprimerBisous et belle fin de journée Tilia ! A bientot...
Nath.
Merci Tilia de me donner tous ces compléments d'information ! C'est un plaisir d'apprendre avec toi !
RépondreSupprimerBonne fin de journée
@ LOU RAVI
RépondreSupprimerJe n'ai pas pu consulter le lien indiqué. La section "objectifart/arts-et-spectacles" du site "objectifmag.be" est signalé par mon antivirus comme étant infectée par un cheval de Troie...
Pas grave. On trouve pas mal d'informations utiles sur les faux Corot et sur les faux-vrais Corot, d'une part sur le site de la National Gallery et d'autre part, dans le bouquin de Moreau-Nélaton. Concernant les deux "manières" de Corot, voici ce qu'en dit le même auteur dans son "Histoire de Corot et de ses œuvres" :
« Il faut renoncer à la distinction factice entre deux formes de son talent correspondant à deux époques de son existence et qu'on oppose parfois sans fondement l'une à l'autre. Cette classification erronée donne à une première manière toutes les études d'après nature et n'attribue à sa maturité que des compositions idylliques et vaporeuses. Son principal titre de gloire est, au contraire, d'avoir persévéré jusqu'au bout dans l'amour de la vérité et dans une application consciencieuse à en poursuivre l'expression. La seule différence c'est que, au rebours de ce qui se passe pour le commun des mortels, les années avaient assoupli sa main et aiguisé sa vision. (...) Corot ne brûlait pas ses vaisseaux et, tout en allant chercher dans la nature la source de ses inspirations, demeurait fidèle, jusqu'à un certain point, dans ses interprétations, à la formule donnée de l'art par les ancêtres. Il a accompli ce tour de force d'être en même temps le dernier des paysagistes classiques et le premier des impressionnistes. »
@ CLAUDE
C'est assez amusant de constater que le rouge-gorge est plus familier avec les humains qu'avec les autres oiseaux. Un trait de caractère qui le rend encore plus attachant, n'est-ce pas ?
Merci pour l'anecdote du pigeon, je t'imagine très bien morte de rire à le voir faire ses ablutions avec autant de méticulosité et j'en ris aussi :))
La fontaine, ou le bain d'oiseaux, est un intéressant point d'observation et un excellent endroit pour faire des photos. Si tu n'as encore ce genre de dispositif dans ton jardin, ce serait une bonne idée d'en offir un à tes petits amis zoziaux. C'est indispensable par temps de canicule et utile même l'hiver.
@ NATHANAËLLE
Passionnant pour moi aussi de recueillir toutes ces informations. Coup de chapeau spécial à la National Gallery et au site archive.org qui publie en "full text" nombre de livres de références sur les peintres (et bien d'autres sujets). Sans leur aide ce billet aurait eu moins d'intérêt !
Bisous, Nath', à tantôt
@ ENITRAM
RépondreSupprimerC'est un plaisir pour moi d'offrir à mes lectrices et lecteurs le meilleur éclairage possible sur les tableaux dont je parle, en les replaçant dans leur contexte historique. Et c'est également un enrichissement pour moi, c'est fou tout ce que découvre et apprends en recherchant les informations !
Bonne fin de semaine, Enitram, à bientôt
Coucou Tilia,
RépondreSupprimerCertes, on a souvent besoin de documentation pour étayer les billets mais il y a ta touche et elle est incomparable !
C'est un plaisir de te lire.
Bisous à très vite...
Nath.
Je reviens presque un an après pour remercier notre hôtesse !
RépondreSupprimerGrâce à cet article sur Corot, j'ai découvert de nouveaux cousins ! Merci Tilia !
Et j'ai découvert le livre de Moreau-Nélaton sur Internet hier soir que le lirai dans la foulée.
RépondreSupprimerQuelles magnifiques tableaux (panoramas) sur Villeneuve lez Avignon avec toujours cet emploi de couleurs douces!
Merci encore de m'avoir signalé ces deux billets si riches en informations.