La Simplicité Jean-Baptiste Greuze - 1759 Kimbell Art Museum, Fort Worth, Texas (lire la notice) |
À l'origine, avant que n’apparaisse le jeu consistant à effeuiller la marguerite, l'expression Conter florette correspondait à écrire un billet doux sur une feuille de papier orné de fleurs dessinées avec amour.
Contrairement à ce que l'on peut voir un peu partout sur la toile, l'expression Conter fleurette ne s'écrit pas avec le verbe compter. Même si d'une certaine manière, en les détachant peu à peu du cœur de la fleur, on dénombre les pétales de la marguerite (ou de toute autre fleur qui en tient lieu).
Connaissez-vous Marguerite
Une femme ni grande ni p'tite
Qu'a des yeux troublants
Un teint rose et blanc
Une p'tite bouche d'enfant ?
Eh bien cette beauté suprême
Quand je lui ai dit je t'aime
M'a donné des fleurs
Me disant farceur
Je veux faire ton bonheur !
J'lui dis merci du bouquet
Mais c'est pas ça qu'il faudrait :
Je vais mettre ma robe blanche
Mes souliers d'satin
Et dans un sapin
Nous filons à Tabarin
Elle ne dansait pas en m'sure
Elle piétinait ma chaussure
Dans mon œil bientôt
Elle me plante presto
L'épingle de son chapeau
Tu me crèves l'œil c'est gentil
Mais c'est pas ça qui m'suffit !
J'chantais pour la voir paraître
Je suis malheureux
Car tes jolis yeux
Ont mis tout mon cœur en feu !
Alors elle par bonté d'âme
M'envoie pour éteindre ma flamme
Un seau d'eau vivement
M'disant gentiment
Es-tu plus heureux maintenant ?
J'lui dis merci du seau d'eau
Mais c'est pas ça qu'il me faut
Elle dit j'connais que l'mariage
Je lui dis j'veux bien
Et dès le lendemain
Son père m'accordait sa main
L'soir d'la noce après la fête
Elle me dit en tête-à-tête
Toi tu m'as donné
Ton nom à porter
Moi j'peux plus rien te refuser
Ayant tiré les verrous
Elle me dit mon cher époux
Et en fin de compte, déshabiller petit à petit une marguerite tout en égrenant la fameuse ritournelle quantitative : un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pas du tout, revient à faire le décompte de l'état sentimental de la personne aimée.
Vers la fin du XIXe siècle, l'effeuillage de la marguerite, cette manière de deviner le degré de force amoureuse de l'élu(e) de son cœur un peu comme l'échelle de Beaufort mesure la force du vent, de "calme" à "tempête" en passant par "petite brise" et "fort coup de vent", ce genre d'oracle a été matérialisé par des fabricants de jeux sous la forme d'une petite boite carrée. L'Oracle de la Marguerite était né !
Au coin en bas à droite de la boîte représentée ci-dessus, on remarque trois lettres entrelacées. Elles correspondent à la marque du fabricant : Jeux et Jouets Français.
Le jeu de la marguerite est donc né en France.
En traversant la Manche, sa formule devient He loves me... he loves me not. En Allemagne, on dit Er liebt mich, er liebt mich nicht comme le titre du tableau ci-dessous.
Pastoral - He Loves Me, He Loves Me Not Enoch Wood Perry (1831-1915) Collection privée (notice Artnet) |
Contrairement à ce que l'on peut voir un peu partout sur la toile, l'expression Conter fleurette ne s'écrit pas avec le verbe compter. Même si d'une certaine manière, en les détachant peu à peu du cœur de la fleur, on dénombre les pétales de la marguerite (ou de toute autre fleur qui en tient lieu).
Tout le monde, ou presque, connait le refrain d'une chanson du siècle dernier dont les paroles commencent par Si tu veux faire mon bonheur, Marguerite, Marguerite...
Cette chanson a pour titre Si tu veux Marguerite. Elle a été créée par Harry Fragson en 1913. Les paroles sont de Vincent Telly et la musique a été composée par Albert Valsien. Pour écouter Fragson la chanter cliquez sur ce lien.
Cette chanson a pour titre Si tu veux Marguerite. Elle a été créée par Harry Fragson en 1913. Les paroles sont de Vincent Telly et la musique a été composée par Albert Valsien. Pour écouter Fragson la chanter cliquez sur ce lien.
Si tu veux Marguerite
Connaissez-vous Marguerite
Une femme ni grande ni p'tite
Qu'a des yeux troublants
Un teint rose et blanc
Une p'tite bouche d'enfant ?
Eh bien cette beauté suprême
Quand je lui ai dit je t'aime
M'a donné des fleurs
Me disant farceur
Je veux faire ton bonheur !
J'lui dis merci du bouquet
Mais c'est pas ça qu'il faudrait :
Elle me dit comme c'est dimancheSi tu veux faire mon bonheur
Marguerite Marguerite
Si tu veux faire mon bonheur
Marguerite donne-moi ton cœur
Je vais mettre ma robe blanche
Mes souliers d'satin
Et dans un sapin
Nous filons à Tabarin
Elle ne dansait pas en m'sure
Elle piétinait ma chaussure
Dans mon œil bientôt
Elle me plante presto
L'épingle de son chapeau
Tu me crèves l'œil c'est gentil
Mais c'est pas ça qui m'suffit !
Le soir même sous sa fenêtreSi tu veux faire mon bonheur
Marguerite Marguerite
Si tu veux faire mon bonheur
Marguerite donne-moi ton cœur
J'chantais pour la voir paraître
Je suis malheureux
Car tes jolis yeux
Ont mis tout mon cœur en feu !
Alors elle par bonté d'âme
M'envoie pour éteindre ma flamme
Un seau d'eau vivement
M'disant gentiment
Es-tu plus heureux maintenant ?
J'lui dis merci du seau d'eau
Mais c'est pas ça qu'il me faut
Comme c'est une jeune fille bien sageSi tu veux faire mon bonheur
Marguerite Marguerite
Si tu veux faire mon bonheur
Marguerite donne-moi ton cœur
Elle dit j'connais que l'mariage
Je lui dis j'veux bien
Et dès le lendemain
Son père m'accordait sa main
L'soir d'la noce après la fête
Elle me dit en tête-à-tête
Toi tu m'as donné
Ton nom à porter
Moi j'peux plus rien te refuser
Ayant tiré les verrous
Elle me dit mon cher époux
Maintenant pour ton bonheur
Marguerite Marguerite
Maintenant pour ton bonheur
Marguerite te donne son cœur !
La Marguerite de cette chanson se trouve dans la même situation qu'une pauvre petite marguerite toute effeuillée qui n'a plus que son cœur à offrir !
Et en fin de compte, déshabiller petit à petit une marguerite tout en égrenant la fameuse ritournelle quantitative : un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pas du tout, revient à faire le décompte de l'état sentimental de la personne aimée.
crédit photo |
Vers la fin du XIXe siècle, l'effeuillage de la marguerite, cette manière de deviner le degré de force amoureuse de l'élu(e) de son cœur un peu comme l'échelle de Beaufort mesure la force du vent, de "calme" à "tempête" en passant par "petite brise" et "fort coup de vent", ce genre d'oracle a été matérialisé par des fabricants de jeux sous la forme d'une petite boite carrée. L'Oracle de la Marguerite était né !
crédit photo |
Au coin en bas à droite de la boîte représentée ci-dessus, on remarque trois lettres entrelacées. Elles correspondent à la marque du fabricant : Jeux et Jouets Français.
crédit photo |
Le jeu de la marguerite est donc né en France.
En traversant la Manche, sa formule devient He loves me... he loves me not. En Allemagne, on dit Er liebt mich, er liebt mich nicht comme le titre du tableau ci-dessous.
Er liebt mich, er liebt mich nicht Carl Schweninger der Jüngere - 1903 Collection privée (crédit photo) |
En Italie c'est M'ama, non m'ama et au Danemark Elsker mig, elsker mig ikke, comme vous allez le voir un peu plus loin, en parcourant ma petite galerie de tableaux qui représentent le jeu des cœurs amoureux.
He Loves me, He Loves me Not Wilton Lockwood (1862-1914) Collection privée |
He Loves me, He Loves me Not Thomas Musgrave Joy - 1885 Collection privée |
Daydreaming by the window Theodor Grust (1857-1919) Collection privée (notice ArtNet) |
He Loves me, He Loves me Not Jan van Beers - 1882 Collection privée |
He Loves me, He Loves me Not Giacomo di Chirico - 1872 Collection privée (notice de Sotheby's) |
Il m'aime Louis Icart - 1926 Collection privée (notice) |
He Loves me, He Loves me Not George Arthur Gaskell - 1875 Collection privée (notice) |
He Loves me, He Loves me Not John William Godward - 1896 Collection privée |
He Loves me, He Loves me Not Charles Edward Perugini (1839-1918) Collection privée |
Reviendra-t-il ? (ou La Marguerite) Bartolomeo Giuliano - 1871 Museo Vincenzo Vela, (informations) |
Loves me, Loves me Not Emanuel Phillips Fox - 1909 Art Gallery of Western Australia, Perth |
M'ama, non m'ama Eugenio Zampighi (1859-1944) Collection privée (notice) |
illustration pour The Quiver of Love. A collection of Valentines ancient and modern Walter Crane -1876 |
Médiation Léon Perrault - 1900 Collection privée (notice de Sotheby's) |
Elsker mig, elsker mig ikke J. P. Spohler Collection privée (notice ArtNet) |
She lufs me, she lufs me not (or She Loves Me, She Loves Me Not) Image extraite de The Now-A-Days Fairy Book un livre pour enfant écrit par Anna Alice Chapin illustré par Jessie Wilcox Smith et publié en 1911 |
Pour terminer musicalement et poétiquement ce billet consacré à la sibylle des cœurs amoureux, voici La Petite Marguerite du grand Georges Brassens
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Edit du mercredi 17 février 2016
Pour Pétales de fée, qui se demande pourquoi il n'y a pas d'hommes représentés en train d'effeuiller la marguerite, et pour Jeandler, qui lui aussi a remarqué que tous ces tableaux représentent une femme.
J'ignore d'où vient la photographie ci-dessus, ce n'est pourtant pas faute d'avoir cherché dans quel film. Mais je n'ai pas perdu l'espoir de finir par le dénicher.
Par contre, je sais que Buster Keaton effeuille une marguerite au tout début de Grandeur et décadence (Day Dream en version originale) comme vous pourrez le constater en visionnant la vidéo ci-dessous.
Buster Keaton effeuille également une marguerite dans The Three Ages, mais sur le dernier pétale une abeille lui pique le doigt !
Buster Keaton... éternel amoureux ! |
J'ignore d'où vient la photographie ci-dessus, ce n'est pourtant pas faute d'avoir cherché dans quel film. Mais je n'ai pas perdu l'espoir de finir par le dénicher.
Par contre, je sais que Buster Keaton effeuille une marguerite au tout début de Grandeur et décadence (Day Dream en version originale) comme vous pourrez le constater en visionnant la vidéo ci-dessous.
Buster Keaton effeuille également une marguerite dans The Three Ages, mais sur le dernier pétale une abeille lui pique le doigt !
©VesperTilia, échos-de-mon-grenier 2016
bonjour valentine...ou marguerite...:)
RépondreSupprimerC'est curieux, l'image de "Er liebt mich, er liebt mich nicht" de Carl Schweninger der Jüngere a une couleur de fond qui est exactement la même que celle de ton fond de page. C'est ton travail ou un hasard auquel j'ai du mal à croire ?
RépondreSupprimerPour ce qui est de la fête en question, j'ai offert des fleurs à mon aimée hier, pour la "Non-St-Valentin" car ce pourrait être tous les jours...
La chanson "Si tu veux Marguerite" est un sacré second degré qui veut nous faire confondre "cœur" et "cul"... Je ne sais qu'en penser...
Bon dimanche !
٩͡๏̯͡๏۶
Pour répondre à ta question, c'est l’œuvre de la baguette magique, suivi de celle de la gomme et du pot de peinture ;-)
SupprimerTu ne dis pas quel genre de fleurs tu lui a offert.. Pas des marguerites, je suppose ;-)
Ton sens du second degré ne me surprend pas, avec ton copain Victor tu es à bonne école :D
Ceci dit, presque toutes les chansons de cette époque étaient à double sens, exemple avec le quai de Dranem.
Il s'agissait d'une rose rouge piquée au cœur d'un bouquet de mimosa...
SupprimerOn n'a pas inventé le second degré... ! :D
Fraîches et candides , comme la fleur des champs les jolies demoiselles ont le coeur qui s'emballe facilement aux oracles de l'amour quitte à les provoquer !!
RépondreSupprimerMerci Tilia pour cette farandole
J'ai envoyé ton lien à mon carnet d'adresses,
RépondreSupprimerje reviens plus tard :-)
Pour plaire aux habituées de ton blog qui se nomment Marguerite!
RépondreSupprimerTu le sais sûrement le verbe anglais 'flirter" vient de notre ancien français "fleureter",ce qui nous ramène à "conter fleurette"!
Allons de fleur en fleur, en ce jour de Saint Valentin !
Plus sympa que d'aller consulter une voyante :-0, mais les pauvres fleurs tout de même. Contons fleurette sans martyriser les marguerites, même si ce n'est pour cela qu'il n'y en n'a plus dans les champs de blé. Elles sont pourtant bien belles tes images de ces amoureux(ses) qui cherchent dans le cœur des fleurs une réponse aux élans du leur, comme toujours, un grand bravo pour tes découvertes.
RépondreSupprimerUn joli apport fleuri de Miss :-)
RépondreSupprimerCoup de coeur tout particulier pour le tableau de Louis Icart et le dessin pour livre d'enfant en avant dernière image. Et bien-sûr Georges Brassens !
RépondreSupprimerBon dimanche amoureux, Tilia ♥
La chanson semble être écrite pour être chantée par un homme, il me semble. C'est donc lui qui effeuille la fleur. Or, tous ces tableaux représentent un femme qui mutile la fleur excepté celle qui souffle sur une "fleur" de pissenlit...
RépondreSupprimerPatiente et superbe compilation.
Sur deux toiles on effeuille aussi la rose... Toutes ces charmantes illustrations me font penser aux romans de Jane Austen dont les héroïnes n'avaient semble-t-il comme seul but que de se trouver un bon "parti"
RépondreSupprimerEnc e qui concerne le nombre de pétales, la nature est soumise à des lois, dont celle du nombre d'or
https://fr.wikipedia.org/wiki/Nombre_d%27or
Qui mène à la suite de Fibonacci >
http://www.franceinfo.fr/emission/les-pourquoi/2015-ete/pourquoi-aucune-marguerite-ne-compte-6-ou-9-ou-12-petales-16-08-2015-16-46
L'étal du fleuriste au marché de Conflans Ste Honorine au bord de la Seine avait été dévalisé dimanche matin... En ce moment je rêverais d'anémones (amour intense de courte durée), de tulipes (amour toujours) ou même de violettes (amour timide et secret)...
RépondreSupprimerEt puisque tu nous mets une chanson de Brassens, il y a aussi l'amour jaloux, avec dans "je me suis fait tout p'tit",
RépondreSupprimer"...Bien qu'ell’ soit jalouse au-delà de tout,
Et même pire...
Une jolie pervenche qui m'avait paru
Plus joli’ qu'elle,
Un’ joli’ pervenche un jour en mourut
A coup d'ombrelle."
Bonne semaine, Tilia
Coucou Tilia.
RépondreSupprimerTon grenier est inépuisable..
Que de recherches, bravo !
Bisous, bonne semaine.
A + ♫ ☼ ☼
Bravo Tilia pour ce billet merveilleusement illustré et qui m'a permis de découvrir ce jeu que je ne connaissais pas. Mais je t'avoue que je me suis régalée à voir toutes ces toiles qui transmettent si bien l'attente, la rêverie de l'amoureuse... Tiens au fait pas d'hommes représentés en train d'effeuiller la marguerite ? Pourquoi pas ?... Je m'interroge ! Bisous bisous et belle journée à toi !
RépondreSupprimerBien vu ! en dehors du garçonnet dessiné par Jessie Wilcox Smith, les peintres n'ont représenté que des femmes s'adonnant au petit jeu du "Il m'aime, un peu, beaucoup, passionnément".
SupprimerC'est sans doute parce que peu d'hommes sont aussi romantiques que la plupart des femmes, mis à part Buster Keaton qui effeuille une marguerite au début de ce film
Bisous itou et belle journée pour toi aussi, chère Pétales de Fée
un vrai champ de marguerite
RépondreSupprimerPlus le temps ce matin, je rapsse plus tard et répondrai à ton mail.
RépondreSupprimerBises gelées.
Comme tu le sais déjà, ma Mémé s'appelait Marguerite et j'ai entendu souvent mon Pépé lui chanter la fameuse chanson.
RépondreSupprimerIl y a de belles illustrations dans ton billet.
Celle dans le beau cadre doré et celle de Louis Icart.
J'aime aussi celle CE Perugini.
Je repasserai plus tard.
Bises de froidure.
Ton grenier est en amour et toi aussi, ma chère Tilia. On sent que le Printemps ne va pas tarder à nous chambouler tous. Attention aux premières marguerites, elles vont en perdre les pétales.
RépondreSupprimerJe salue ton travail de recherche pour nous présenter ce sujet. Comme toujours, j'apprends beaucoup chez toi. Belle soirée.
Je t'embrasse.
Roger
Une semaine plus tard...j'arrive dans le grenier pour découvrir toutes ces magnifiques marguerites, une belle collection ta photothèque est inépuisable sur le sujet, j'aime ta manière de suivre l'actualité la Saint Valentin c'est tous les jours quand on est amoureux
RépondreSupprimerje découvre aussi les paroles de la chanson dont je ne connaissais que le refrain, la maladresse de cette marguerite m'a par moment rappelée la Félicie de Fernandel !
Pas encore de marguerite dans le jardin mais des pâquerettes bien plus longues à effeuiller...
bises d'un retour venteux et pluvieux cette nuit
RépondreSupprimer" ...pourquoi il n'y a pas d'hommes représentés en train d'effeuiller la marguerite"
Très bonne question !
Et la réponse en photo semble confirmer la règle, avec ce pauvre amoureux (transi) piqué, qui me rappelle un poème de Ronsard.
Ode
RépondreSupprimerL'Amour piqué par une abeille
Le petit enfant Amour
Cueillait des fleurs à l'entour
D'une ruche, où les avettes
Font leurs petites logettes.
Comme il les allait cueillant,
Une avette sommeillant
Dans le fond d'une fleurette
Lui piqua la main douillette.
Sitôt que piqué se vit,
« Ah, je suis perdu ! » ce dit,
Et, s'en courant vers sa mère,
Lui montra sa plaie amère ;
« Ma mère, voyez ma main,
Ce disait Amour, tout plein
De pleurs, voyez quelle enflure
M'a fait une égratignure ! »
Alors Vénus se sourit
Et en le baisant le prit,
Puis sa main lui a soufflée
Pour guérir sa plaie enflée.
« Qui t'a, dis-moi, faux garçon,
Blessé de telle façon ?
Sont-ce mes Grâces riantes,
De leurs aiguilles poignantes ?
--Nenni, c'est un serpenteau,
Qui vole au printemps nouveau
Avecques deux ailerettes
Ça et là sur les fleurettes.
--Ah ! vraiment je le connois,
Dit Vénus ; les villageois
De la montagne d'Hymette
Le surnomment Mélissette.
Si doncques un animal
Si petit fait tant de mal,
Quand son alène époinçonne
La main de quelque personne,
Combien fais-tu de douleur,
Au prix de lui, dans le coeur
De celui en qui tu jettes
Tes amoureuses sagettes ? »
Pierre de RONSARD , Odes1, 550-1552
Je n'aurais jamais imaginé une telle floraison de tableaux sur ce thème...
RépondreSupprimerMerci pour ce charmant poème de Ronsard. Je goûte (entre autres) avec délice, les avettes et les sagettes. Des mots anciens qui disparaissent au fil du temps (comme disparaissent certains accents..) même si la sagette vit encore un peu grâce au Sagittaire dirigeant sa flèche vers le ciel.
SupprimerJoli prénom Marguerite!
RépondreSupprimerDans cet article, les jeunes femmes ont souvent un air grave comme un besoin de savoir où elles en sont de leurs amours.
La chanson est coquine bien entendu et je suis d'accord avec Michel Benoît.
Très bel article !
Encore une fois un "billet" plus que complet avec plein d'informations et de tableaux sur le thème! Bravo et merci Tilia!
RépondreSupprimerBonne fin de semaine, Tilia ! Merci encore pour ton amicale participation "au fil..."
RépondreSupprimerJe t'embrasse !
PS
Tu vois juste quant au besoin de faire des choses "plus remuantes", l'écran est chronophage et c'est un peu dommage pour la vie concrète :-)
Et bien je ne savais pas qu'il y avait autant de tableaux sur ce sujet. Les jeux m'ont beaucoup plu et la chanson comique aussi. Cela ne m'étonne pas que ce soit Keaton, le poète, qui effeuille la marguerite. Et Charlot dans Les lumières de la ville, il donne une fleur mais je ne crois pas qu'il l'effeuille? Quant à la chanson de Brassens, je l'aime beaucoup! Bravo pour ce billet si complet!
RépondreSupprimerFête des amoureux, printemps qui pointe son nez, vu les quelques pâquerettes qui semblent trouver le climat toulousain à leur goût, ton billet est bien d'actualité, et les illustrations très riches en découvertes.
RépondreSupprimerNon, je n'effeuillerai pas mes pâquerettes... les pauvres, je préfère les voir fleurir mon jardin.
Tiens, d'ailleurs, pourquoi dit-on "effeuiller" puisqu'on retire les pétales et non les feuilles ? C'est peut-être plus élégant sans doute que de dire "dépétaler" !
Biseeeeeeeeeeeeees de Christineeeeeeeeeeee
Si mon petit-fils nouveau avait été une fille il(elle) se serait apellée Rose (dans le top trois des prénoms envisagés). Marguerite est mon troisième prénom et le second de ma grand mère qui l'avait adopté comme prénom d'usage (le premier "Anne" étant celui de sa grand mère). J'ai de la chance, mon premier prénom est celui de ma marraine, le second celui de mon parrain (Andrée)
RépondreSupprimerLa remarque de Christineeeeee me fait sourire, en fait la marguerite est trompeuse, c'est une fleur composée, càdire qu'elle n'est pas si simplette qu'elle n'y parait >
RépondreSupprimerhttps://fr.wikipedia.org/wiki/Ligule
..."chez la marguerite (Leucanthemum vulgare), les fleurs périphériques blanches sont ligulées alors que les centrales tubulées sont jaunes..."
Si je comprends bien chaque pétale est aussi une fleur
Il faudrait donc dire, effleurer (?), déflorer (?) la marguerite ?
SupprimerLOLLOLLOL !
Merci Cergie pour ta réponse... je te laisse le choix !
Supprimerbiseeeeeeeeees
J'ai tout de même cherché la définition d'"effeuiller"
Supprimerhttps://fr.wiktionary.org/wiki/effeuiller
Au sens figuré = "Dépouiller, retirer"
Et "(Par analogie) Détacher les pétales d’une fleur, les fleurs d’une inflorescence
C'est toujours sympa de se poser des questions grâce aux questionnements d'autrui... Merci Christineeeee !
Quel beau billet Tilia de plus j'ai fait une belle promenade dans ton expo de peinture, un thème fort aimé des artistes :)
RépondreSupprimerLes deux chiens sont trop marrants, on dirait qu'ils attendent le verdict de la marguerite.
Brassens, c'est la cerise sur le gâteau.
Merci Tilia :)
Coucou Tilia.
RépondreSupprimerJe suis passé farfouiller dans ton grenier, il s’empoussière il me semble (rire) dans un grenier pas si facile de tout retrouver, le mien est minuscule et ho combien encombré...
Bise bonne journée.
A + ☼
Tu rétablis bien le choses Tilia ! Conter n'est vraiment pas compter ! Et tu nous offres tant de belles toiles, tant d'amour, que la confusion n'a pas lieu d'être ! Marguerite a su conquérir notre cœur parce que la sincérité traverse tout !
RépondreSupprimerBisous
Coucou !
RépondreSupprimerJ'ai bien aimé ton histoire de chat.
Bises ventées.
1000 MERCIS À TOUTES ET À TOUS pour vos charmants échos, toujours si bienvenus dans mon grenier qui, comme me l'a fait gentiment remarquer Daniel, à tendance actuellement à s’empoussiérer un tantinet.
RépondreSupprimerPublication du prochain billet le 8 mars
à bientôt !
Le 8 mars c'est demain, peut être que mon autre moi Cergie aura le plaisir de le découvrir....
RépondreSupprimerHier, dimanche nous avons voulu aller à Giverny (sortie sans but précis sinon peut-être un verre au restau du musée des Impressionnismes) mais j'ai pris la précaution de chercher sur la toile pour savoir ce qui était ouvert : cette année le jardin de Monet ouvrira plus tôt, le 25 mars et il va y avoir au musée une exposition consacrée à Caillebotte, dont tu nous a beaucoup parlé >
http://www.giverny.fr/informations/touristiques/le-musee-des-impressionnismes-giverny/giverny-musee-des-impressionnismes-les-expositions/
J'irai bien entendu....
Merci pour l'info, Cergie Marguerite. Je note, en espérant bien pouvoir aller voir cette expo Caillebotte à Giverny, vu que nous avions raté celle de Yerres à cause de l'inondation le dernier jour. Tu te souviens sûrement des caillebotis de Caillebotte :-)
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