Sans mes Amoureux, Brassens n'aurait pas écrit les "Bancs Publics". Ainsi parlait Raymond Peynet, le créateur du célèbre couple d'amoureux romantiques, qu'il dessinait souvent enlacés sur un banc public.
Dans la chanson de Georges Brassens, les amoureux "qui s'bécotent sur les bancs public" sont mis au ban de la société (voire moralement cloués au pilori) par "la sainte famille Machin" qui "leur décoche hardiment des propos venimeux".
Le dénigrement des couples non mariés ne date pas d'hier. Quantités de peintures l'attestent, notamment une série de tableaux peints par Nicolas Maes entre 1655 et 1657.
Mis à part celui qui se trouve ci-dessus, dans chaque tableau de sa série, Nicolas Maes met en scène une personne malveillante, maîtresse de maison ou employée, écoutant subrepticement la conversation privée d'un couple d'amoureux enlacés.
D'un geste de l'index, elle attire l'attention du spectateur sur leur "inconduite".
Le "regard oblique" que les passants "honnêtes" jettent aux amoureux qui s'embrassent en public, c'est le coup d’œil en biais, hypocrite et méprisant, des bourgeois bigots qui regardent de travers tous ceux qui ne sont pas comme eux.
Les Bancs publics de Brassens sont toujours d'actualité. Créée en 2007 "Les Amoureux au ban public" est une association qui milite pour faire respecter le droit à mener une vie familiale normale pour les couples mixtes (un conjoint français et l'autre non).
2017 et l'année du cinquantenaire du Loving v. Virginia, un arrêt rendu par la Cour suprême des États-Unis le 12 juin 1967. Cassant une décision de la Cour suprême de Virginie, cet arrêt déclare anticonstitutionnelle la loi de l'État de Virginie qui interdisait les mariages entre un homme blanc et une femme noire, ou l'inverse.
Loving, le nouveau film du réalisateur américain Jeff Nichols, qui sort dans les salles demain 15 février 2017, retrace l'histoire véridique du couple qui est à l'origine de l'arrêt Loving v. Virginia.
Complément d'information en lisant l'article de FranceInfo. concernant la sortie en salles de Loving.
Dans la chanson de Georges Brassens, les amoureux "qui s'bécotent sur les bancs public" sont mis au ban de la société (voire moralement cloués au pilori) par "la sainte famille Machin" qui "leur décoche hardiment des propos venimeux".
Le dénigrement des couples non mariés ne date pas d'hier. Quantités de peintures l'attestent, notamment une série de tableaux peints par Nicolas Maes entre 1655 et 1657.
Oreille indiscrète à l'écoute d'une femme en colère contre quelqu'un Nicolaes Maes - 1655 Harold Samuel Collection, Guildhall Art Gallery, Londres |
Mis à part celui qui se trouve ci-dessus, dans chaque tableau de sa série, Nicolas Maes met en scène une personne malveillante, maîtresse de maison ou employée, écoutant subrepticement la conversation privée d'un couple d'amoureux enlacés.
D'un geste de l'index, elle attire l'attention du spectateur sur leur "inconduite".
The Listening Housewife Nicolaes Maes - 1655 Royal Collection, Buckingham Palace, Londres (notice et commentaire du musée) |
L'Oreille indiscrète Nicolaes Maes - 1655-56 Museum of Fine Arts, Boston (notice et commentaire du musée) |
L'Oreille indiscrète Nicolaes Maes - 1656 The Wellington Collection, Apsley House, Londres (notice du musée) |
The Listening Housewife Nicolaes Maes - 1656 The Wallace Collection, Londres (notice et commentaire du musée) |
L'Oreille indiscrète Nicolaes Maes - 1657 Dordrechts Museum, Pays-Bas (notice du musée) |
L'Oreille indiscrète (détail) Nicolaes Maes - 1657 |
Les amoureux qui s'bécott'nt sur les bancs publics
Bancs publics, bancs publics
En s'fouttant pas mal du regard oblique
Des passants honnêtes...
Bancs publics, bancs publics
En s'fouttant pas mal du regard oblique
Des passants honnêtes...
Le "regard oblique" que les passants "honnêtes" jettent aux amoureux qui s'embrassent en public, c'est le coup d’œil en biais, hypocrite et méprisant, des bourgeois bigots qui regardent de travers tous ceux qui ne sont pas comme eux.
Les Bancs publics de Brassens sont toujours d'actualité. Créée en 2007 "Les Amoureux au ban public" est une association qui milite pour faire respecter le droit à mener une vie familiale normale pour les couples mixtes (un conjoint français et l'autre non).
2017 et l'année du cinquantenaire du Loving v. Virginia, un arrêt rendu par la Cour suprême des États-Unis le 12 juin 1967. Cassant une décision de la Cour suprême de Virginie, cet arrêt déclare anticonstitutionnelle la loi de l'État de Virginie qui interdisait les mariages entre un homme blanc et une femme noire, ou l'inverse.
Loving, le nouveau film du réalisateur américain Jeff Nichols, qui sort dans les salles demain 15 février 2017, retrace l'histoire véridique du couple qui est à l'origine de l'arrêt Loving v. Virginia.
Complément d'information en lisant l'article de FranceInfo. concernant la sortie en salles de Loving.
©VesperTilia, échos-de-mon-grenier 2017
Il devait souvent écouter aux portes, Nicolas Maes ! lol Ou en tout cas, cela devait bien l'amuser pour avoir fait autant de tableaux sur le sujet. Je ne connaissais pas cet artiste, il a de belles perspectives géométriques dans ses oeuvres.
RépondreSupprimerQu'on laisse donc les gens s'aimer, quelque soit leur âge, leur sexe, cela ne regarde personne et puis des amoureux sur les bancs public, c'est plutôt sympa ! L'amour ne me dérange pas, bien au contraire, c'est la bétise humaine qui s'en offusque qui me fait bondir lol
Bonne Saint Valentin à toutes et tous !
Bisous Tilia
En voilà un qui a de la suite dans les idées...
RépondreSupprimerIl en a fait beaucoup comme ça, Nicolaes Maes ?
Toujours le même endroit, et jamais le même.
Mais la concierge est toujours dans l'escalier !
faites l'amour , pas la guerre.. le slogan a 50 ans..
RépondreSupprimerpeynet et le douanier ..un mix réussi:))) bisou
Coucou Tilia.
RépondreSupprimerFinalement beaucoup de choses dans ton grenier!
Il semble qu'il y est beaucoup de monde à tenir la chandelle 🕯 (je devine mieux le sans caché de tenir la chandelle de ta dernière publication, lol).
Il est tout de même regrettable que la saint Valentin soit une fête mercantile.
Bises, bonne journée, A + 🥂 🎎 💐
Coucou Tilia,
RépondreSupprimerVoici un billet intéressant parce qu'inattendu ! Et c'est drôle, le point commun à tous ces tableaux, c'est le doigt des "espionneuse" pointé vers la bouche qui semble dire : pas de bruit, ne nous laissons pas surprendre en écoutant aux portes ! J'espère que personne ne t'espionne dans ton grenier pendant que tu fêteras la St Valentin !
Biseeeeeeeeeeeeeees de Christineeeeeeeeeeeeeee
Biseeeeeeeeeeeees
Ah et bien voilà une jolie façon de traiter le thème de la Saint-Valentin et de la fête des amoureux. Je ne connaissais pas non plus ce peintre et toutes ces personnes qui écoutent aux portes me font sourire.
RépondreSupprimerNotre société évolue, certes lentement. J'espère pouvoir aller voir le film dont tu parles. A l'heure actuelle, cela me semble tellement surréaliste qu'une femme noire ne puisse se marier avec un homme blanc. A l'époque, c'était une autre histoire.
Ne jugeons pas les autres, regardons devant notre porte et aimons-nous, d'une façon ou d'une autre. Si tout le monde faisait ainsi, cela éviterait bien des problèmes dans notre société.
Allez, je vais écouter Brassens et me remettre ensuite au travail.
Avec toute mon amitié Tilia et merci pour ce joli billet qui donne à réfléchir. Bises!
le doigt peut aussi se mettre devant les lèvres "chut !" et le regard être envieux...
RépondreSupprimerles amoureux ont souvent été contrarié par les dieux, le destin, la famille...que de tragédies servant si bien la littérature, le théâtre et le cinéma !
les amours défaits (même sans adultères) sont aussi des drames alors oui fêtons les "vrais" amoureux !
bises grisouilles de ce mardi Tilia
Manière originale .. et engagée , de traiter le thème du jour.
RépondreSupprimerUn des cadrages a un petit côté Vermeer.
Ce qu'écrit Josette dans don premier paragraphe ne manque pas de justesse,
(la suite non plus bien sûr ) mais ce paragraphe donne une autre interprétation de ces scènes de genre moralisatrices.
.
son
SupprimerBonne Saint Valentin, Tilia !
RépondreSupprimerMoi, je suis pour le mélange des races, ça fait de beaux enfants.
Il n'y a pas que la couleur de peau qui fait parler, la différence d'âge aussi, surtout dans notre sens à mon Chéri et à moi. Mais on s'en fout.
Bis légèrement ensoleillées.
C'est maintenant qu'il va bientôt aller se coucher qu'il se montre, le bougre !
Bien amusant ce billet et plein de découvertes avec ces tableaux fort originaux de Nicolaes Maes, si pleins de vie.
RépondreSupprimerL'Amour vainc de tout.
Et pour les bancs publics je ne pouvais tomber mieux... :-)
RépondreSupprimerUn beau billet comme toujours Tillia! D'Antibes où le musée Peynet est une présence!!!
RépondreSupprimerhttp://photograff.blogspot.fr/2013/01/les-amoureux-de-peynet.html
Supprimerhttp://photograff.blogspot.fr/2012/07/sur-les-pas-de-bonnard-3-bis.html#comment-form
Quand tu écris "français", tu veux dire "blanc d'apparence européenne" (parce qu'il y a aussi des Français qui ont la peau colorée), je pense.
RépondreSupprimerL'autre jour, avec mon mari, nous nous interrogions sur les notions de "race" et d'espèce. Il nous a semblé qu'on ne parle de "race" que pour les hommes, les chiens, les chats, et les animaux fermiers en général (pour les poissons ou les oiseaux, on parle d'espèce); c'est un jugement lié à la valeur (marchande) qu'on attribue aux individus. Ce qui rend la notion très gênantes pour les êtres humains; voilà des notions qu'il n'est pas facile de manier, entre racisme et politiquement correct.
Encore beaucoup de découvertes pour moi dans ce billet !!!
RépondreSupprimerCe n'est pas beau d'écouter aux portes !!!! Mais cela fait un bon thème de peinture !!!
Vive les vrais amoureux !!!
Bonne soirée Tilia !
Coucou Tilia.
RépondreSupprimerPasse un très bon weekend, A + 🤣
Étonnant que Nicolaes Maes se soit attaché à ce sujet, certainement que ces personnes travaillaient pour ses parents et il a eu le temps de les observer. Pourquoi ces femmes pointent le doigt ?
RépondreSupprimerUn couple d'amoureux suscite presque toujours envie et jalousie, alors qu'on devrait se réjouir. Hier de la part d'une copine, j'ai eu mon coup de bambou, je suis triste, je vais la rayer de mes relations.
Je suis pour les mariages mixtes, les enfants sont magnifiques, mais ces mariages sont plus sensibles, plus fragiles.
Très beau billet Tilia. Passe une belle soirée.
Bisous !
Superbe introspection sur l'oeuvre de Nicolaes Maes que je découvre grâce à tes belles photos!
RépondreSupprimerUn jeu de lumières dans ses toiles qui leur donnent une dimension mystérieuse.
Merci du partage :)
Bizzz et belle journée
UN énorme coup de coeur pour les photos qui accompagnent la chanson de Brassens !
RépondreSupprimerUn thème obsessionnel pour ce peintre qui met en pleine lumière ces personnages indiscrets mais leurs sourires malicieux n'est peut être pas si malsain ? Il semblent inviter le spectateur à découvrir un secret enviable et essentiel ? Toutes les interprétations sont possibles :-)
J'ai suivi l'émission "le cercle" sur C + cinéma, les critiques et Claude Lelouch (invité) ont fait l'éloge de ce film.
RépondreSupprimerComme tu le sais (car tu y as mis des commentaires), j'ai consacré plusieurs billets à Peynet
RépondreSupprimerhttp://photograff.blogspot.fr/2013/01/les-amoureux-de-peynet.html
Et celui-ci:
RépondreSupprimerhttp://photograff.blogspot.fr/2012/07/sur-les-pas-de-bonnard-3-bis.html#comment-form
La dernière carte postale est curieuse, question style, on dirait un mélange de Peynet et de Toni Ungerer dans son illustration de Jean de la lune .
Et le décor floral emprunte au douanier Rousseau .
Le tout est délicieusement naïf.
SupprimerTomi Ungerer, voulais-je écrire, pas Toni
RépondreSupprimerhttp://www.ecoledesloisirs.fr/livre/jean-lune
J'imagine que tu te souviens de "Devine qui vient dîner ?" >
RépondreSupprimerhttps://fr.wikipedia.org/wiki/Devine_qui_vient_d%C3%AEner_%3F
Les amoureux qui ne voyaient pas le problème et les deux couples parentaux aussi braqués l'un que l'autre.
J'avoue que mes enfants n'ont jamais prêté attention à cette question de couleur de peau, cela ne définissait pas une personne.
Au fait bonjour Tilia, il y avait longtemps mais j'ai été fort occupée ! Je suis rentrée lundi soir et hier soir mon fils m'a invitée à une visite privée à la fondation Louis Vuitton, impossible de refuser, figure toi que j'y ai vu un tableau de Frits Thaulow (peint de jour à Paris)
C'est une découverte ce peintre conspirateur, il serait bon de lui faire faire une analyse comme à Edvard Munch. Qu'a-t-il vécu pour avoir un tel sujet d'inspiration récurrent ?
SupprimerCes amoureux cherchent l'intimité, cela me rappelle un ami de mon frère plus âgé que nous avions revu à Paris qui m'a dit que les amoureux n'avaient pas d'autre endroit pour se bécoter que les bancs publics. Si on observe les amoureux de Peynet, ils sont bien chastes...
Belle découverte que ces œuvres de Nicolas Maes et puis ce Brassens qui à lui tout seul remplirait ta page. Du beau travail, chère Tilia, dont je te remercie en t'embrassant bien amicalement.
RépondreSupprimerRoger
Merci de m'avoir gardée au chaud pendant ces longs mois d'absence.
RépondreSupprimerLa réponse sur le blog. Débarras de mon atelier. Une page qui se tourne.
Un petit bonjour depuis Lausanne.
Un peintre que je ne connaissais pas. Belle découverte.
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