Que peut bien avoir à faire cette pluie fantastique d'angelots avec le 8 mars, Journée internationale des droits des femmes ?
C'est ce que nous allons découvrir aujourd'hui.
Cette pluie a eu lieu à Nasheville (Tennessee) en 1914. La source de la pluie se nomme Katherine Stinson. La mère des angelots est Rose O'Neill.
La pluie d'angelots de Nashville découle de la conjugaison des talents respectifs de ces deux femmes américaines, toutes deux militantes du Women's suffrage.
Traduction de la coupure de presse ci-dessus :
La date de l'événement, un mardi 17 novembre, implique qu'il devait avoir lieu en 1914. L'étape à Nashville a peut-être fait partie d'une tournée de collecte de fonds dans six États, à la suite d'un meeting à Chicago au cours duquel les sœurs Stinton ont porté la bannière jaune du Suffrage sur leur biplan Wright, en août 1914.
La carte postale ci-dessus est signée "O'Neill". Preuve (s'il en fallait une) de l'engagement de Rose O'Neill dans la lutte pour le droit de vote des femmes.
Les angelots représentés sur cette carte postale sont trois exemplaires du célèbre Kewpie créé par Rose O'Neill.
Pour ne pas trop allonger ce billet, essentiellement consacré à l'évènement de Nashville le 17 nov. 1914, je me limiterai à résumer la carrière de Rose O'Neill à l'influence qu'elle a exercé en son temps par l'intermédiaire des ses mignonnes petites créatures.
Au début de sa carrière, Rose O'Neill a collaboré à Puck, ancien magazine satirique américain. Seule femme de la rédaction, elle y a dessiné, entre autres, des illustrations soutenant l'égalité intellectuelle entre les sexes et sans différenciation entre les couleurs de peau.
En 1909 elle travaille pour Ladies' Home Journal. Les chérubins lui trottent dans la tête, au point d'en rêver la nuit ! C'est dans le numéro du mois de Décembre de cette année là qu'elle dessine et met en scène ses premiers Kewpies, ceux qui vont faire sa fortune pour un temps, en devenant à partir de 1912 les célèbres Kewpies dolls.
Rose O'Neill s'est beaucoup impliquée dans le mouvement pour le droit de vote des femmes. Elle a prononcé des discours, illustré des affiches et défilé dans les manifestations jusqu'à ce que les femmes obtiennent le droit de vote en 1920, une victoire toujours et encore célébrée chaque année aux États-Unis. D. Trump a signé la déclaration 2020, l'année du centenaire, il ne pouvait guère s'en abstenir !
Ce sont donc "belles" et bien des "Kewpie dolls" qui, le 17 novembre 1914, sont tombées en pluie sur la foule amassée sur le champ de foire de Nashville afin d'assister au spectacle aérien, doublé d'une course automobile, donné ce jour là par les sœurs Stinson, Katherine et Marjorie, au profit de la ligue locale pour l'égalité du droit de vote des femmes.
Katherine Stinson avait à peine 18 ans lorsqu'elle apprit à voler. À 21 ans, elle fut la 4e femme des États-Unis à obtenir une licence de pilote de la prestigieuse Fédération Aéronautique Internationale et la 1ère femme pilote de la Poste aérienne du pays. Son surnom était "L'Écolière volante".
Pour le meeting de Nashville, elle avait eu l'idée d'orner son avion de roses et de bombarder la foule avec les fleurs qu'elle avait embarquées à bord et qu'elle lançait depuis son avion. Une fantaisie qu'elle garda par la suite pour renforcer (s'il en était besoin) l'intérêt des spectateurs envers ses performances de pilote virtuose.
L’intrépide Katherine entretenait elle-même le moteur et toutes les pièces de direction de son appareil. Loin d'être évaporée, cette jeune femme avait du plomb dans la tête ! Ce qui lui permettait de se lancer dans de formidables acrobaties aériennes sans jamais casser de bois.. et encore moins rompre ses os.
Katherine était une excellente mécanicienne qui examinait son avion sous toutes les coutures avant chaque vol, nettoyant soigneusement au passage tout ce qui avait besoin de l'être. Un tel zèle a contribué à son remarquable bilan de sécurité : elle a effectué plus de 500 loopings sans aucun accident.
Katherine Stinson a été la première femme pilote à maîtriser le looping, une cascade considérée comme particulièrement dangereuse. Elle a été aussi la première pilote des deux sexes à produire des écritures dans le ciel nocturne avec des feux d'artifice. Elle a répété ses exploits jusqu'en Chine et au Japon, où les foules l'ont proclamée "Air Queen".
Lorsque les États-Unis sont entrés dans la Première Guerre mondiale, Katherine s'est portée volontaire pour être pilote, mais en tant que femme elle a été refusée. Au lieu de cela, elle a piloté un Curtiss JN-4D Jenny à travers le pays pour collecter des fonds pour la Croix-Rouge et la Ligue pour l'égalité des suffrages.
Cette pluie a eu lieu à Nasheville (Tennessee) en 1914. La source de la pluie se nomme Katherine Stinson. La mère des angelots est Rose O'Neill.
La pluie d'angelots de Nashville découle de la conjugaison des talents respectifs de ces deux femmes américaines, toutes deux militantes du Women's suffrage.
Cliquer sur la photo pour l'agrandir, afin de lire le texte en petits caractères |
Traduction de la coupure de presse ci-dessus :
L'événement le plus sensationnel, passionnant et défiant la mort, jamais montré dans votre ville !
mardi 17 novembre, à 3 heures de l'après-midi
au (Tennessee) State Fairgrounds (champ de foire de l'État)
Démonstration de courses palpitantes d'avion et automobile,
combat aérien, la pluie de roses et fantaisie d'avion en vol
sous les auspices de la
Nashville Women's Equal Suffrage League
(ligue pour l'égalité du droit de vote des femmes)
Katherine Stinson, dans son biplan Wright "Modèle B" fera la course avec sa sœur Marjorie Stinson, dans le dernier modèle de voiture de course par voie de terre.
Ces jeunes dames sont les plus jeunes aviatrices licenciées du monde, élèves d'Orville Wright.
(en 1914, Katherine Stinson a 23 ans et sa sœur Marjorie 19 ans)
Ces jeunes femmes sont des instructeurs d'aviateurs agréés par l'Armée américaine à Fort Sam Houston, au Texas.
Musique ! - Discours par les leaders du Suffrage - Entrée 50c !
Nombreuses possibilités de transport
mardi 17 novembre, à 3 heures de l'après-midi
au (Tennessee) State Fairgrounds (champ de foire de l'État)
Démonstration de courses palpitantes d'avion et automobile,
combat aérien, la pluie de roses et fantaisie d'avion en vol
sous les auspices de la
Nashville Women's Equal Suffrage League
(ligue pour l'égalité du droit de vote des femmes)
Katherine Stinson, dans son biplan Wright "Modèle B" fera la course avec sa sœur Marjorie Stinson, dans le dernier modèle de voiture de course par voie de terre.
Ces jeunes dames sont les plus jeunes aviatrices licenciées du monde, élèves d'Orville Wright.
(en 1914, Katherine Stinson a 23 ans et sa sœur Marjorie 19 ans)
Ces jeunes femmes sont des instructeurs d'aviateurs agréés par l'Armée américaine à Fort Sam Houston, au Texas.
Musique ! - Discours par les leaders du Suffrage - Entrée 50c !
Nombreuses possibilités de transport
La date de l'événement, un mardi 17 novembre, implique qu'il devait avoir lieu en 1914. L'étape à Nashville a peut-être fait partie d'une tournée de collecte de fonds dans six États, à la suite d'un meeting à Chicago au cours duquel les sœurs Stinton ont porté la bannière jaune du Suffrage sur leur biplan Wright, en août 1914.
The Spirit of '76 |
La carte postale ci-dessus est signée "O'Neill". Preuve (s'il en fallait une) de l'engagement de Rose O'Neill dans la lutte pour le droit de vote des femmes.
Les angelots représentés sur cette carte postale sont trois exemplaires du célèbre Kewpie créé par Rose O'Neill.
Pour ne pas trop allonger ce billet, essentiellement consacré à l'évènement de Nashville le 17 nov. 1914, je me limiterai à résumer la carrière de Rose O'Neill à l'influence qu'elle a exercé en son temps par l'intermédiaire des ses mignonnes petites créatures.
Kewpie |
Au début de sa carrière, Rose O'Neill a collaboré à Puck, ancien magazine satirique américain. Seule femme de la rédaction, elle y a dessiné, entre autres, des illustrations soutenant l'égalité intellectuelle entre les sexes et sans différenciation entre les couleurs de peau.
illustration signée O'Neill |
En 1909 elle travaille pour Ladies' Home Journal. Les chérubins lui trottent dans la tête, au point d'en rêver la nuit ! C'est dans le numéro du mois de Décembre de cette année là qu'elle dessine et met en scène ses premiers Kewpies, ceux qui vont faire sa fortune pour un temps, en devenant à partir de 1912 les célèbres Kewpies dolls.
"The Kewpies and the Baby" Texte et images de Rose O'Neill Ladies' Home Journal , Février 1910 Cliquer sur l'image pour l'agrandir et lire le texte |
Rose O'Neill s'est beaucoup impliquée dans le mouvement pour le droit de vote des femmes. Elle a prononcé des discours, illustré des affiches et défilé dans les manifestations jusqu'à ce que les femmes obtiennent le droit de vote en 1920, une victoire toujours et encore célébrée chaque année aux États-Unis. D. Trump a signé la déclaration 2020, l'année du centenaire, il ne pouvait guère s'en abstenir !
Ce sont donc "belles" et bien des "Kewpie dolls" qui, le 17 novembre 1914, sont tombées en pluie sur la foule amassée sur le champ de foire de Nashville afin d'assister au spectacle aérien, doublé d'une course automobile, donné ce jour là par les sœurs Stinson, Katherine et Marjorie, au profit de la ligue locale pour l'égalité du droit de vote des femmes.
Katherine Stinson avait à peine 18 ans lorsqu'elle apprit à voler. À 21 ans, elle fut la 4e femme des États-Unis à obtenir une licence de pilote de la prestigieuse Fédération Aéronautique Internationale et la 1ère femme pilote de la Poste aérienne du pays. Son surnom était "L'Écolière volante".
Pour le meeting de Nashville, elle avait eu l'idée d'orner son avion de roses et de bombarder la foule avec les fleurs qu'elle avait embarquées à bord et qu'elle lançait depuis son avion. Une fantaisie qu'elle garda par la suite pour renforcer (s'il en était besoin) l'intérêt des spectateurs envers ses performances de pilote virtuose.
Katherine Stinson devant son biplan Partridge & Keller, arborant un style vestimentaire audacieux pour l'époque, les conservateurs n'ayant pas manqué de décrier son pantalon ! |
L’intrépide Katherine entretenait elle-même le moteur et toutes les pièces de direction de son appareil. Loin d'être évaporée, cette jeune femme avait du plomb dans la tête ! Ce qui lui permettait de se lancer dans de formidables acrobaties aériennes sans jamais casser de bois.. et encore moins rompre ses os.
Katherine était une excellente mécanicienne qui examinait son avion sous toutes les coutures avant chaque vol, nettoyant soigneusement au passage tout ce qui avait besoin de l'être. Un tel zèle a contribué à son remarquable bilan de sécurité : elle a effectué plus de 500 loopings sans aucun accident.
Katherine Stinson a été la première femme pilote à maîtriser le looping, une cascade considérée comme particulièrement dangereuse. Elle a été aussi la première pilote des deux sexes à produire des écritures dans le ciel nocturne avec des feux d'artifice. Elle a répété ses exploits jusqu'en Chine et au Japon, où les foules l'ont proclamée "Air Queen".
Lorsque les États-Unis sont entrés dans la Première Guerre mondiale, Katherine s'est portée volontaire pour être pilote, mais en tant que femme elle a été refusée. Au lieu de cela, elle a piloté un Curtiss JN-4D Jenny à travers le pays pour collecter des fonds pour la Croix-Rouge et la Ligue pour l'égalité des suffrages.
Elle a effectué les premiers vols de courrier aérien au Canada et a établi des records de distance en volant là-bas et aux États-Unis. Ensuite, Katherine est allée en France où elle a conduit une ambulance de la Croix-Rouge au front.
Pendant l'hiver, une grippe s'est transformée en tuberculose, ce qui a mis fin à la carrière de vol de Katherine. Elle est retournée aux États-Unis, a étudié l'architecture et s'est installée à Santa Fe, au Nouveau-Mexique. Là, le Pueblo Revival et les missions espagnoles enrichissent son style architectural. Katherine meurt dans cette ville en 1977, à l'âge de 86 ans.
Pendant l'hiver, une grippe s'est transformée en tuberculose, ce qui a mis fin à la carrière de vol de Katherine. Elle est retournée aux États-Unis, a étudié l'architecture et s'est installée à Santa Fe, au Nouveau-Mexique. Là, le Pueblo Revival et les missions espagnoles enrichissent son style architectural. Katherine meurt dans cette ville en 1977, à l'âge de 86 ans.
©VesperTilia, échos-de-mon-grenier 2021
Coucou Tilia.
RépondreSupprimerIl pleut des angelots dans ton grenier!
Le féminisme a encore du chemin a faire de par le monde...
Il existe trop peu de sociétés matriarcales.
Les trois religions monothéiste ont toutes contraint le vrais rôle de la femme le faite d'avoir fait naitre la femme d'une cote d’Adam n'y est pas pour rien...
Très bonne semaine, A +
Vivent les femmes...surtout celles qui aiment les hommes !
RépondreSupprimerDe petits angelots dodus et charmeurs pour défendre une cause essentielle. Je vais revenir et prendre mon temps pour explorer ce billet dédié à ces talentueuses et courageuses pionnières.
RépondreSupprimerMerci pour cette découverte...
RépondreSupprimerJe ne connaissais pas ces pionnières qui ont laissé un beau sillage derrières elles.
bravo Tilia pour ta documentation.
comme manouche vivent les femmes pour ce qu'elles sont sans renier les hommes.
gros bisous de mars
Super billet ) Bravo pour tes recherches et ton à -propos!
RépondreSupprimerJ'adore la photo de "Katherine Stinson devant son biplan Partridge & Keller,
arborant un style vestimentaire audacieux pour l'époque,"
Son visage très moderne et mutin me rappelle celui de deux actrices contemporaines. (A suivre)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Sally_Hawkins
RépondreSupprimerSally Hawkins
https://fr.wikipedia.org/wiki/Sarah_Silverman
RépondreSupprimerEt Sarah Silverman, également militante féministe .
Étonné de lire que ce soit la Russie soviétique qui ait été le premier pays à officialiser la Journée internationale des droits des femmes en 1921. Mais encore plus en lisant que ce jour ait été férié mais NON CHÔMÉ jusqu'en 1965. Ce qui n'a pas dû bien gêner les Katherine Stinson d'ailleurs (il y en a trop peu mais heureusement il y en a) qui ne sont manifestement pas du genre à chômer. Mais plutôt donc, les hommes n'auront rien contre, à s'envoyer en l'air. OK, je m'envole.
RépondreSupprimerEn France, les femmes ont du attendre 1944 pour obtenir le droit de voter, soit près d'un siècle après les hommes qui bénéficiaient du droit de vote « universel » depuis 1848. Et comme il n'y eut pas d'élection en 44, elles n'ont pu voter pour la première fois qu'en 1945 :-/
SupprimerPassionnant tout ça ....merci pour cet article très instructif , surtout pour ceux qui ont toujours mis les femmes un peu en arrière de tout !
RépondreSupprimerBises
Article très intéressant..bravo et merci pour ce partage ...
RépondreSupprimerJ'adore les angelots ...
Bisous Tilia et bon après midi ...
Thérèse
Je vais devoir revenir pour lire tout ceci de prêt. Tu as le don de nous faire des condensés super informatifs. Hier je me suis penchée sur l'effet Mathilda.
RépondreSupprimerJe ne maîtrise pas l'anglais, dommage cette fois pour les vidéos. J'ai néanmoins pu en visionner les belles images. Ton billet sur la vie de ces jeunes femmes si talentueuses et belles est explicite de toute façon.
RépondreSupprimerDes vies enthousiasmantes, chacune dans son domaine. Et une belle mise en commun de leurs talents.
Les femmes auront encore à se battre pour faire reconnaître leurs droits. Avec les hommes, bien entendu. Mais la tentation existe chez l'être humain de s'accrocher aux privilèges. :-)
Belle recherche en cascade à partir d'angelots Surprenante aventure
RépondreSupprimerJe ne connaissais pas du tout ,ni rien lu non plus Merci Tilia
Quelle formidable documentaliste tu fais !
RépondreSupprimerQuel billet intéressant !
J'aime bien les petits personnages de Rose O'Neill, ils me rappellent les Triplés de Nicole Lambert.
Quelles Femmes, ces femmes aviatrices !
Bon Dimanche et bises fraîches mais ensoleillées !