L'auteur de ce tableau est une véritable énigme
Autrement dit, un mystère qui ne pouvait qu’exciter mon insatiable curiosité ! Ce que Claude avait bien dans l'idée en m'envoyant un courriel (il y a de ça déjà 7 mois !) pour me mettre sur la piste de ce fameux Charlez. Un tableau figurant alors en tête de gondole chez Miss Yves, qui le compare à un Caillebotte. Ce en quoi je suis plus ou moins d'accord avec elle, nous verrons pourquoi en conclusion de mon enquête.
CHARLEZ
La maîtrise avec laquelle sont reproduits les monuments de l'arrière-plan (clocher de cathédrale et beffroi) ainsi que les reflets dans la rivière, démontre le talent de Charlez. Et pourtant, ce peintre demeure inconnu, pas le moindre élément biographique le concernant n'apparaît dans les résultats de recherches sur internet.
Seuls son nom et le titre de son tableau sont répertoriés dans la base Joconde :
La notice de la base Joconde ci-dessus nous apprend que ce tableau, peint par un peintre dont on ne sait rien, ou presque, est conservé à Douai (Nord) dans le musée de la Chartreuse.
Avant d'être acheté par le Musée de la Chartreuse (en 1907 ?) ce tableau appartenait au peintre douaisien Henri Duhem (1860-1941).
Charlez (M.) est également mentionné deux fois dans la base "Arcade" des Archives Nationales, voir les notices ci-dessus et ci-dessous.
Une fois pour l'achat d'un dessin en 1909 : transaction inconnue, aboutissement inconnu...
Une autre fois, un dossier des Archives Nationales mentionne achat ; attribution (toujours en 1909) d'un dessin représentant une Tête de femme, au nom de Charlez (M.). Prix de l'œuvre : 50 Fr. Ce dossier a été enregistré au Dépôt des Marbres.
Il n'est donc pas étonnant de trouver dans les cartons du Dépôt des Marbres des dossiers incomplets, tels que celui de Charlez.
Dans ce document des Archives Nationales, intitulé "Travaux d'art, musées et expositions. 1er et 2e volumes, (XIXe-XXe siècles) Inventaire semi-analytique", on retrouve (page 243) le nom de Charlez accolé à la date du 10 juillet 1909.
Cette date et les trois notices vues plus haut sont les seules informations que l'on obtient à propos de ce peintre en faisant une recherche sur internet.
Alors, le Charlez signataire du tableau est-il bien le M. Charlez figurant dans les deux dossiers des Archives Nationales ?... C'est ce que je vais tenter d'établir en commençant par le sujet du tableau.
L'endroit représenté sur ce tableau énigmatique est connu de façon certaine. Il est situé dans la ville de Douai. La ville où se trouve le musée dans lequel ce tableau est actuellement conservé. Celle qui est également la ville natale d'Henri Duhem, le peintre douaisien qui était propriétaire du tableau avant qu'il ne le lègue au musée de la Chartreuse.
En outre, Douai est la localisation indiquée dans la base Arcade des Archives Nationales pour l'attribution à Charlez du dessin d'une Tête de femme.
Dans la notice correspondant au tableau de Charlez (sur le site des Musées des Hauts-de-France) le titre indiqué est Le canal à l'Entrée des Eaux. Notons au passage que le nom du peintre y est suivi d'un point d'interrogation : CHARLEZ ? (peintre).
À Douai, les habitants emploient l'expression "le canal" pour parler de la partie de la Scarpe traversant la ville. Et L'Entrée des Eaux désigne l'endroit où le cours de la Scarpe pénètre dans la ville et à partir duquel il est canalisé.
Attention à ne pas confondre le canal (autrement dit la Scarpe canalisée traversant la ville) avec le canal de dérivation qui, depuis 1895, détourne la navigation marchande du centre ville de Douai en le contournant. Plus d'information dans cet article.
La carte postale ci-dessus apparaît dans le forum du site CPArama, sur sa page "Douai, quais et ponts de la Scarpe". Au dessous, une note précise : La carte ci-dessus représente ce que l'on appelle "l'entrée des eaux", avec la passerelle, détruite puis reconstruite quasiment à l'identique. Au fond, on aperçoit, à droite le beffroi, et à gauche l'église Saint-Pierre.
L'information concernant la destruction de la passerelle est primordiale pour tenter de définir le laps de temps durant lequel le tableau signé Charlez a été peint.
Nous allons voir ce point en détail.
Ci-dessus, deux éléments de la carte postale de 1895 (lire les observations au bas de la notice des Archives Municipales) manquent dans le tableau de Charlez : la passerelle, dont on ne voit clairement que l'escalier côté rive gauche, et la cheminée d'usine dépassant des toits de la rive gauche. L'escalier de la passerelle rive droite est en partie occulté par le parasol et les peupliers peints par Charlez.
Que peut-on déduire de l’absence de ces deux éléments sur le tableau de Charlez (passerelle et cheminées d'usine) alors que par ailleurs Charlez reproduit fidèlement les maisons et les monuments de ce paysage (clocher de l'église Saint-Pierre et beffroi) ?...
Il paraît vraisemblable que la date "3e quart du 19e siècle" indiquée dans la notice de la base Joconde concernant le tableau de Charlez est erronée, puisque la passerelle, dont seuls les escaliers sont visibles sur le tableau, a été créée entre 1894 et 1895 et qu'elle a été détruite en 1918.
Après son inauguration en 1895, la passerelle de l'Entrée des Eaux a été détruite (puis reconstruite) à deux reprises : en 1918 et en 1944. À chaque fois, ce sont les guerres (première et seconde guerre mondiale) qui ont causé sa destruction.
En 1918, après quatre ans d'occupation de la ville, avant de se retirer les allemands ont pillé et saccagé la ville de Douai, incendiant les maisons, ruinant les usines et démolissant tous les ponts et passerelles.
Ainsi, à l’automne 1921 - après son étude de Mai-Juin 1910 représentant une péniche devant la passerelle de l'Entrée des Eaux (ci-dessus) - lorsque Henri Duhem peint une nouvelle fois le site de L'entrée des Eaux, seuls les escaliers de la passerelle sont visibles sur son tableau, comme on peut le constater ci-dessous :
Les pierres qui figurent au bord de l'eau (au premier plan à droite du tableau, ci-dessus) rappellent les blocs entre lesquels le peintre au travail de Charlez a coincé son parasol...
Pour l'instant, on peut se demander si les pierres au bord du canal, représentées à la fois par Charlez et par Henri Duhem, ne seraient pas les derniers vestiges du pont de l'Entrée des Eaux, celui qui se trouvait là avant que les allemands ne le fassent sauter en abandonnant la ville en 1918.. Voir les deux cartes postales ci-dessous :
Même absence de la passerelle et mêmes pierres au bord de la Scarpe, à l'endroit où se trouvait le pont démoli par les allemands au moment de leur départ : il semblerait que le tableau de Charlez (dont on ignore la date) ait été peint à la même période que de celui d'Henri Duhem en 1921...
Le tableau signé Charlez n'ayant vraisemblablement pas pu être peint avant 1918 (en raison de la disparition de la passerelle et des cheminées d'usine, comme nous l'avons vu plus haut) la date de 1907 pour son legs au musée de la Chartreuse (date indiquée dans la notice de la base Joconde) est à revoir.
Il s'agit certainement d'une erreur de frappe (1907 au lieu de 1937), d'autant plus que Henri Duhem a effectivement fait don de plusieurs dizaines de ses tableaux au musée de la Chartreuse en 1937.
L'hypothèse la plus plausible pour dater ce tableau serait donc une année postérieure à 1921 (date indiquée au dos du tableau d'Henri Duhem) et antérieure à la reconstruction de la passerelle, soit aux alentours de 1923
Une bonne partie de l'œuvre d'Henri Duhem représente des quartiers de sa ville natale et certaines de ses peintures permettent de reconstituer le Douai d'avant le saccage perpétré par les allemands au moment leur départ, en octobre 1918, au terme de quatre année d'occupation de la ville.
Pour qui connait l'impact de la première guerre mondiale dans la vie du peintre Henri Duhem, en deuil à la fois de son fils Rémy, tué au front en 1915 et de Marie son épouse, morte de chagrin en juillet 1918, des deuils terribles auxquels se sont ajouté les blessures psychiques causées par la disparition d'édifices de sa ville définitivement anéantis, on peut voir là de quoi étayer l'hypothèse que le peintre représenté de dos par Charlez puisse être Henri Duhem occupé à peindre, en 1921, l'absence de la passerelle, cette véritable métaphore du vide sentimental creusé dans sa vie par la guerre et les conséquences douloureuses de l'occupation allemande...
Nous verrons prochainement qui était le peintre Henri Duhem et les probabilités d'un lien entre Charlez et lui.
Petit résumé, cliquer ici pour plus d'infos sur les Archives du Dépôt des Marbres |
Il n'est donc pas étonnant de trouver dans les cartons du Dépôt des Marbres des dossiers incomplets, tels que celui de Charlez.
Dans ce document des Archives Nationales, intitulé "Travaux d'art, musées et expositions. 1er et 2e volumes, (XIXe-XXe siècles) Inventaire semi-analytique", on retrouve (page 243) le nom de Charlez accolé à la date du 10 juillet 1909.
Cette date et les trois notices vues plus haut sont les seules informations que l'on obtient à propos de ce peintre en faisant une recherche sur internet.
Alors, le Charlez signataire du tableau est-il bien le M. Charlez figurant dans les deux dossiers des Archives Nationales ?... C'est ce que je vais tenter d'établir en commençant par le sujet du tableau.
LIEUX & TEMPS
L'endroit représenté sur ce tableau énigmatique est connu de façon certaine. Il est situé dans la ville de Douai. La ville où se trouve le musée dans lequel ce tableau est actuellement conservé. Celle qui est également la ville natale d'Henri Duhem, le peintre douaisien qui était propriétaire du tableau avant qu'il ne le lègue au musée de la Chartreuse.
En outre, Douai est la localisation indiquée dans la base Arcade des Archives Nationales pour l'attribution à Charlez du dessin d'une Tête de femme.
Le Canal à l'Entrée des Eaux Charlez - date à définir Musée de la Chartreuse de Douai vue partielle |
Dans la notice correspondant au tableau de Charlez (sur le site des Musées des Hauts-de-France) le titre indiqué est Le canal à l'Entrée des Eaux. Notons au passage que le nom du peintre y est suivi d'un point d'interrogation : CHARLEZ ? (peintre).
À Douai, les habitants emploient l'expression "le canal" pour parler de la partie de la Scarpe traversant la ville. Et L'Entrée des Eaux désigne l'endroit où le cours de la Scarpe pénètre dans la ville et à partir duquel il est canalisé.
Attention à ne pas confondre le canal (autrement dit la Scarpe canalisée traversant la ville) avec le canal de dérivation qui, depuis 1895, détourne la navigation marchande du centre ville de Douai en le contournant. Plus d'information dans cet article.
La photo de cette carte postale a été prise vers 1906 Les cheminées d'usines en train de fumer sont un indice important pour la datation du tableau. |
La carte postale ci-dessus apparaît dans le forum du site CPArama, sur sa page "Douai, quais et ponts de la Scarpe". Au dessous, une note précise : La carte ci-dessus représente ce que l'on appelle "l'entrée des eaux", avec la passerelle, détruite puis reconstruite quasiment à l'identique. Au fond, on aperçoit, à droite le beffroi, et à gauche l'église Saint-Pierre.
L'information concernant la destruction de la passerelle est primordiale pour tenter de définir le laps de temps durant lequel le tableau signé Charlez a été peint.
Nous allons voir ce point en détail.
LA PASSERELLE
Avant de parler de la passerelle, regardons le tableau de Charlez et comparons le attentivement avec la carte postale que j'ai placée au-dessous pour montrer le même panorama de l'Entrée des Eaux photographié en 1895.
Pour voir la carte postale en entier sur le site des Archives Municipales de Douai cliquer ici |
Ci-dessus, deux éléments de la carte postale de 1895 (lire les observations au bas de la notice des Archives Municipales) manquent dans le tableau de Charlez : la passerelle, dont on ne voit clairement que l'escalier côté rive gauche, et la cheminée d'usine dépassant des toits de la rive gauche. L'escalier de la passerelle rive droite est en partie occulté par le parasol et les peupliers peints par Charlez.
Que peut-on déduire de l’absence de ces deux éléments sur le tableau de Charlez (passerelle et cheminées d'usine) alors que par ailleurs Charlez reproduit fidèlement les maisons et les monuments de ce paysage (clocher de l'église Saint-Pierre et beffroi) ?...
Il paraît vraisemblable que la date "3e quart du 19e siècle" indiquée dans la notice de la base Joconde concernant le tableau de Charlez est erronée, puisque la passerelle, dont seuls les escaliers sont visibles sur le tableau, a été créée entre 1894 et 1895 et qu'elle a été détruite en 1918.
Date de construction de la 1ère passerelle de l'Entrée des Eaux : entre 1894 et 1895 (cliquer sur l'image pour lire le texte plus nettement) |
Après son inauguration en 1895, la passerelle de l'Entrée des Eaux a été détruite (puis reconstruite) à deux reprises : en 1918 et en 1944. À chaque fois, ce sont les guerres (première et seconde guerre mondiale) qui ont causé sa destruction.
1918 1ère destruction de la passerelle de l'Entrée des Eaux |
En 1918, après quatre ans d'occupation de la ville, avant de se retirer les allemands ont pillé et saccagé la ville de Douai, incendiant les maisons, ruinant les usines et démolissant tous les ponts et passerelles.
Grande péniche sur la rivière (étude) Henri Duhem - Mai-Juin 1910 Musée de la Chartreuse de Douai |
Ainsi, à l’automne 1921 - après son étude de Mai-Juin 1910 représentant une péniche devant la passerelle de l'Entrée des Eaux (ci-dessus) - lorsque Henri Duhem peint une nouvelle fois le site de L'entrée des Eaux, seuls les escaliers de la passerelle sont visibles sur son tableau, comme on peut le constater ci-dessous :
Automne (personnages près d'un canal) Henri Duhem - Novembre 1921 Collection privée : lire la notice |
Les pierres qui figurent au bord de l'eau (au premier plan à droite du tableau, ci-dessus) rappellent les blocs entre lesquels le peintre au travail de Charlez a coincé son parasol...
À propos du peintre représenté par Charlez, il se pourrait que ce soit le douaisien Henri Duhem, qui a peint de nombreuses vues de sa ville natale. Hypothèse que nous verrons un peu plus loin.
Pour l'instant, on peut se demander si les pierres au bord du canal, représentées à la fois par Charlez et par Henri Duhem, ne seraient pas les derniers vestiges du pont de l'Entrée des Eaux, celui qui se trouvait là avant que les allemands ne le fassent sauter en abandonnant la ville en 1918.. Voir les deux cartes postales ci-dessous :
L'extrémité du pont de l'Entrée des Eaux entre 1900 et 1918 |
1918 - Le pont de l'Entrée des Eaux en train d'être démoli par les allemands |
Même absence de la passerelle et mêmes pierres au bord de la Scarpe, à l'endroit où se trouvait le pont démoli par les allemands au moment de leur départ : il semblerait que le tableau de Charlez (dont on ignore la date) ait été peint à la même période que de celui d'Henri Duhem en 1921...
LE TABLEAU
Le tableau signé Charlez n'ayant vraisemblablement pas pu être peint avant 1918 (en raison de la disparition de la passerelle et des cheminées d'usine, comme nous l'avons vu plus haut) la date de 1907 pour son legs au musée de la Chartreuse (date indiquée dans la notice de la base Joconde) est à revoir.
Il s'agit certainement d'une erreur de frappe (1907 au lieu de 1937), d'autant plus que Henri Duhem a effectivement fait don de plusieurs dizaines de ses tableaux au musée de la Chartreuse en 1937.
L'hypothèse la plus plausible pour dater ce tableau serait donc une année postérieure à 1921 (date indiquée au dos du tableau d'Henri Duhem) et antérieure à la reconstruction de la passerelle, soit aux alentours de 1923
LE PEINTRE DANS LE TABLEAU
Chapeau penché à droite, barbe, redingote foncée, col blanc... Henri Duhem (photo à gauche) serait-il le peintre vu de dos représenté par Charlez sur son tableau ? |
Une bonne partie de l'œuvre d'Henri Duhem représente des quartiers de sa ville natale et certaines de ses peintures permettent de reconstituer le Douai d'avant le saccage perpétré par les allemands au moment leur départ, en octobre 1918, au terme de quatre année d'occupation de la ville.
Pour qui connait l'impact de la première guerre mondiale dans la vie du peintre Henri Duhem, en deuil à la fois de son fils Rémy, tué au front en 1915 et de Marie son épouse, morte de chagrin en juillet 1918, des deuils terribles auxquels se sont ajouté les blessures psychiques causées par la disparition d'édifices de sa ville définitivement anéantis, on peut voir là de quoi étayer l'hypothèse que le peintre représenté de dos par Charlez puisse être Henri Duhem occupé à peindre, en 1921, l'absence de la passerelle, cette véritable métaphore du vide sentimental creusé dans sa vie par la guerre et les conséquences douloureuses de l'occupation allemande...
Nous verrons prochainement qui était le peintre Henri Duhem et les probabilités d'un lien entre Charlez et lui.
Le Canal à l'Entrée des Eaux Charlez ancienne collection d'Henri Duhem Musée de la Chartreuse, Douai source |
Fin de cette première partie de mon enquête, qui est loin d'être terminée.
Le troisième et dernier opus de mon enquête au long cours exposera mes découvertes sur l'identité de Charlez, avec notamment sa fiche militaire, ainsi que le début de sa biographie (de 0 à 36 ans) que je suis parvenue à reconstituer.
Le troisième et dernier opus de mon enquête au long cours exposera mes découvertes sur l'identité de Charlez, avec notamment sa fiche militaire, ainsi que le début de sa biographie (de 0 à 36 ans) que je suis parvenue à reconstituer.
⊰✿⊱⊰✿⊱⊰✿⊱
©VesperTilia, échos-de-mon-grenier 2021
Incroyable travail d'expert ...voilà une page vraiment passionnante ...Je suis admirative par tout ton travail de recherche
RépondreSupprimerMerci à toi
Bisous
Magnifique Sherlock Holmes de l'art !!
RépondreSupprimerToute mon admiration.
A part cela j'aime beaucoup le tableau.
Coucou Tilia.
RépondreSupprimerBravo tout ou presque a deja était dit par Claudine et Manouche...
Par conte il va falloir que lise le tout avec pus d’attention.
Très bonne journée, A +
Coucou Tilia !
RépondreSupprimerHé bé quel travail tu as fait là ! Tous m'es compliments !
J'étais pour dire que Henri Duhem s'était peint lui même mais le style n'est pas le même que celui de Charlez.
J'attends donc tes conclucions et encore chapeau pour ton boulot !
Bises fraîches mais ensoleillées !
Je suis arrivé au bout !
RépondreSupprimerC'est limpide comme l'eau de la Scarpe.
Bravo !
Le vrai canal, finalement, c'est une espèce de contre-Scarpe !
RépondreSupprimer:D
Bravo!
RépondreSupprimer« Que peut-on déduire de l’absence de ces deux éléments sur le tableau de Charlez (passerelle et cheminées d'usine) alors que par ailleurs Charlez reproduit fidèlement les maisons et les monuments de ce paysage (clocher de l'église Saint-Pierre et beffroi) ?...
RépondreSupprimerIl paraît vraisemblable que la date "3e quart du 19e siècle" indiquée dans la notice de la base Joconde concernant le tableau de Charlez est erronée, puisque la passerelle, dont seuls les escaliers sont visibles sur le tableau, a été créée entre 1894 et 1895 et qu'elle a été détruite en 1918. »
Notons que le parasol du peintre ( accessoire indispensable des artistes de plein air)occupe la place de ladite passerelle et apporte une belle note claire au tableau :j’y vois plutôt un choix esthétique qu’un manquement à la fidélité de la reproduction, ce qui remet en question ton hypothèse sur une erreur de date.
Cela n’enlève rien à la qualité de tes recherches !
J'attends le deuxième épisode , tout aussi passionnant, j'en suis persuadée!
Supprimerquelle enquêtrice fabuleuse... une belle observation du tableau et de l'histoire de la ville
RépondreSupprimerTillia tu dois être imbattable au jeu des 7 erreurs !
j'ai suivi ton enquête comme un roman
bises pour belle journée d'automne
J'ai pris beaucoup de retard sur mon blog et dans mes visites :-(
RépondreSupprimerJe lire ce début d'enquête avec attention et revenir très rapidement
Schmoutz en attendant.
« Que peut-on déduire de l’absence de ces deux éléments sur le tableau de Charlez (passerelle et cheminées d'usine) alors que par ailleurs Charlez reproduit fidèlement les maisons et les monuments de ce paysage (clocher de l'église Saint-Pierre et beffroi) ?...
RépondreSupprimerJe pense que la passerelle n'existait pas au moment de la peinture du tableau, le peintre ayant la possibilité de la faire apparaître à gauche, entre l'escalier et le parasol.
Émouvante ressemblance entre le portrait d'Henri Duhem
et le peintre du tableau.
Ce que qui est mis en évidence dans ton enquête, c'est l'importance des cartes postales(photos) comme témoin de l'histoire d'un lieu ; comme nos photos dans l'histoire de nos vies, de nos familles.
Je vais reprendre le qualificatif employé par Josette :
"enquêtrice fabuleuse". Chouette travail d'une passionnée.
J'attends la suite avec impatience.
Bonne fin de semaine, Tilia.
Bises automnales et déjà joliment colorées :-)
Tilia: Vous êtes Charlez! Définitivement!!! Quelle enquétrice
RépondreSupprimerHello, Tilia ! Il y a longtemps que je n'avais pas de nouvelles (sorry), mais j'ai vu tes nombreux mails au cours du re-travail de mon site PARIS ARCHIS, et ça m'incite à te recontacter... Je l'ai lu ici (https://vincentthe2.blogspot.com/2010/12/blog-post.html), mais je suis sûr qu'il y a beaucoup d'autres endroits... A plus, j'espère !
RépondreSupprimerQuelle investigation et don d'observation. On te suit si bien dans ton exposé. Rien à y redire, je liai la suite avec la même attention même si effectivement je me suis éloignée des blogs pour un temps. Merci d'avoir pris des nouvelles de T. A to Z.
RépondreSupprimerMerci beaucoup, de ton comment ! J'espère en effet qu'on se reparlera, le Covid-19 a assez duré, comme tu dis... Et si je suis moins efficace qu'autrefois, il y a bien d'autres raisons... Enfin bon, déjà ça marche, c'est très bien !!!
RépondreSupprimerL’exposition impressionniste â Saint-lô faisait la part belle e Henri Duhem, et évoquait aussi son épouse, Marie.
RépondreSupprimerJ’enverrai le lien vers
RépondreSupprimertes passionnantes recherches
à la directrice du musée.
7 mois que tu es sur ce "dossier", c'est pour situer depuis le début du troisième confinement à peu près. Tu as presque écrit une thèse....
RépondreSupprimerEntre le moment des photos et celui du tableau les arbres ont poussé et le tablier de la passerelle existe encore de façon subliminale suggéré par la pile qui subsiste. Ce serait intéressant d'aller vérifier si elle y est toujours. Et l'usine a sans doute été démolie (ou détruite par la guerre) comme l'a été près de chez nous vendredi dernier un ancien relais de poste. La démolition était en cours lorsque nous sommes passés mais je n'avais pas mon appareil de photo. Tout passe, mais la Scarpe (peut-être ?) est toujours là et des habitations se sont sans doute élevées.
La passerelle de l'Entrée des Eaux a été détruite deux fois par la guerre (14-18 et 39-40). Après la première, une nouvelle passerelle a été posée sur les escaliers lui servant de support, de part et d'autre de la Scarpe.
RépondreSupprimerOn reconnait assez facilement l'ancienne passerelle de la nouvelle aux extrémités de leurs "croisillons". Rectilignes sur l'originale construite en 1895, ces extrémités sont arrondies sur la nouvelle passerelle posée après la guerre. ce qui les différencie bien l'une de l'autre. La carte postale de ce billet, légendée "1918" en rouge, est un autre exemple de l'ancienne passerelle avec ses croisillons bien rectilignes.
C'est certainement peu de temps avant la pose de la nouvelle passerelle, destinée à remplacer celle détruite par les allemands en 1918, que les tableaux de Charlez et d'Henri Duhem ont été peints, vu qu'elle n'apparaît ni sur l'un, ni sur l'autre. Le tableau d'Henri Duhem étant signé et daté Septembre 1921 on peut faire confiance à son auteur pour affirmer que la passerelle de remplacement n'a certainement pas été posée avant l'automne 1921.
Sachant que les destructions des usines du Nord par les allemands au moment de leur départ n'ont pas concerné que celles de la ville de Douai, mais toutes celles des villes environnantes, on peut comprendre qu'il a fallu attendre, non seulement le temps mais surtout la possibilité, d'en fabriquer une nouvelle avant de voir à nouveau une passerelle en place sur les escaliers vides de chaque côté de la Scarpe.
Un vide évident sur les deux tableaux de l'Entrée des Eaux, celui de Duhem comme celui de Charlez, peints forcément, l'un comme l'autre, après 1918.
Le Sherlock Holmes de l'art ! J'ai suivi ton enquête avec beaucoup d'intérêt. Je viendrai lire la suite !
RépondreSupprimerCoucou. Ta passsion d'enquêtrice me ravit. Quand je suis arrivée sur ta page, j'ai d'abord cru à une thèse sur Caillebotte. :-) On en fait d'ailleurs une très intéressante rétrospective pas très loin de chez moi. https://www.gianadda.ch/
RépondreSupprimerCharlez? Duhem? Tu sais que je ne connaissais pas du tout ces deux peintres. Je reviendrai te lire plus attentivement. En tous les cas, Mme l'enquêtrice, je ne peux que m'incliner devant tant de passion et de ténacité. Merci et bises alpines.
https://lesamisdesmusees-saint-lo.jimdofree.com/
RépondreSupprimerBref-compte rendu de l'expo "Les artisans de la couleur"
Rubrique :année 2020
Tiens, je vient ENFIN de refaire entièrement un nouvel index, pour mon site PARIS ARCHIS... C'est à voir ici, si tu as un peu de temps : https://vincentthe2.blogspot.com/2006/01/index-bis.html
RépondreSupprimerEn espérant que je ne dérange pas trop, à bientôt !
Peindre l'absence, ce n'est pas simple quand même. C'est une enquête fabuleuse que tu mènes et les cartes postales aident beaucoup à comprendre la genèse de ce tableau. Je me réjouis de lire la suite. Bises alpines et merci pour ces billets passionnants.
RépondreSupprimerMoi aussi, j'attends de lire la suite de ton enquête, Tilia. Je t'imagines en enquêtrice infatigable penchée sur ton écran et ton clavier. Avec quelques "eurêka" quand l'énigme s'approche de sa résolution :-)
RépondreSupprimerJe serais bien incapable d'une persévérance.
Schmoutz !!
Oups ! d'une telle persévérance.
RépondreSupprimerMerci Fifi, je t'ai mis un mot d’explication dans ton Fil. Bisous
Supprimer