Ce billet est dédié à
Claude
dont l'article "Au Bistrot"
fut à l'origine de mon enquête au long cours
2008, pastel d'après la photo de Maurice Branger (1926).
E. Denis (Evtikhiev Denis Vladimirovitch) artiste russe né en 1971
Revenir aujourd'hui sur mon ancien billet de 2015 en cette période de pandémie où les cafés broient du noir pourrait être une manière de compatir à leurs difficultés.
⊰✿⊱⊰✿⊱⊰✿⊱
MAURICE BRANGER
Avant toute chose, il n'est sans doute pas inutile de présenter l'auteur des photographies des deux célèbres jeunes femmes posant pour des images de mode au temps des années folles.
Maurice-Louis Branger est né à Fontainebleau en 1874. À 21 ans, il commence à travailler comme photographe à Paris. Entre 1900 et 1902, il a été rédacteur pour "Armée et Marine". En 1902, il crée son studio au 5 rue Cambon, non loin du jardin des Tuileries.
Marcel Rol, fondateur de l’Agence Rol, fut un temps le commis de Maurice Branger. Quelques années plus tard, l'agence Rol et celle de Branger ont été en compétition pour couvrir des évènements sportifs.
Le 24 novembre 1903, Branger fonde son agence de reportages
Photo-Presse, au 5, rue Cambon.
Un quart de siècle après, l'agence Branger demeure toujours à la même adresse et figure avec ses deux lignes téléphoniques dans l'annuaire Didot-Bottin de 1928 :
La photo ci-dessous a été prise par M. Branger en 1910. Sans doute au moment où la grande crue de la Seine a causé de nombreuses coupures de courant.
Devant l'agence Photo-Presse, dans la
cour intérieure du 5 rue Cambon, quatre hommes s'affairent autour d'une automobile qu'ils sont en train de
transformer en générateur électrique.
Locaux de l'agence de reportages photographiques
BRANGER PHOTO-PRESSE
dans la cour du
5 rue Cambon, Paris (1er)
Doté d'un tempérament hyperactif et curieux de tout, Maurice Branger était un photographe de reportages d'actualités ayant de multiples cordes à son arc.
Il était autant à l'aise sur un champ de bataille pour réaliser des photos de guerre, que sur un champ de courses pour y faire des photos de mode.
Et il couvrait aussi bien les évènement sportifs que politiques. Grand reporter, il a entre autres dans son palmarès
un album de photos des voyages présidentiels de Raymond Poincaré.
Biographie de M.-L. Branger sur le site du du Ministère de la Culture.
Photos de M. Branger sur le site du Ministère de la Culture.
Ses photos classées par thèmes
sur le site de la
Parisienne de Photographie.
Le café "Renaud" en 1926
LE CAFÉ RENAUD
La photo de ce café (ci-dessus) à la terrasse duquel sont attablées deux jeunes femmes à la mode des années vingt, est la plus connue des deux prises par Maurice Branger en 1926.
C'est grâce à la seconde qu'il m'a été possible de vérifier non seulement l'année de prise de vue de ces photos, mais également la situation du café dans le quartier de la Madeleine.
Oui ! conformément au titre de ce billet
j'ai enfin trouvé l'adresse du café H.Renaud
Après des années de mise en sommeil de la question de la localisation du café Renaud demeurée sans solution depuis 2015, j'ai assez récemment découvert, par inadvertance (comme souvent quand la sérendipité a décidé qu'il était temps d'intervenir) l'existence des volumes numérisés des annuaires Didot-Bottin sur le site de la BNF.
En parcourant fastidieusement les pages de ces annuaires (qui ne sont pas tous numérisés, hélas !) j'ai fini par dénicher dans le Didot-Bottin de
1925, parmi les adresses des cafés-limonadiers et cafés-brasseries de Paris, celle du café H. Renaud, dont le patron est répertorié sans l'initiale de son prénom :
Sur le site Gallica.BNF, le café Renaud n'apparaît dans le Didot-Bottin qu'à partir de
1925. Puis, régulièrement dans les annuaires suivants, en 1926, en
1927
et en
1928. Si cela vous intéresse, vous pouvez vérifier ces informations en cliquant sur
les années en lien ci-dessus, puis en recherchant : "Renaud, café-limonadier" dans la page (comme les noms, les professions sont indiquées par ordre alphabétique).
C'est donc au 21 rue Duphot que se trouve l'entrée principale du café géré par un certain H. Renaud dans les années 1925-1930.
ANTÉRIORITÉ DU CAFÉ
Avant H. Renaud, en 1922, il y avait à cette adresse un café portant le nom du patron d'alors, un certain Gonon.
En 1921 le café était tenu par un nommé Plagnard, que l'on retrouve en 1925 (toujours cafetier-limonadier) au 40 quai de la Marne, une adresse qui a hélas disparu depuis.
Et en 1914 il y avait un café-limonadier au 21 rue Duphot, portant le nom d'Astor.
Auparavant, le 21 rue Duphot a été occupé par des commerçants, ou des artisans. En 1909, un plombier y avait le téléphone, alors que le marchand de vins à la même adresse ne l'avait pas :
DATE DES PHOTOS
Maintenant voici la seconde photo du café Renaud, prise par Maurice Branger en 1926.
Regardez bien le guéridon sur lequel sont posés des magazines.
La couverture de celui qui se trouve sur le dessus porte un titre en gros caractères surmontant une illustration. Par chance, le site de l’ambassade des États-Unis à Paris a publié cette photo en format XXL. Ce qui m'a permis de lire le titre du magazine, puis de faire des recherches pour trouver l'année de parution.
Agrandissement du guéridon, avec retournement de l'image
afin de lire le titre du magazine
Le Sourire était un hebdomadaire humoristique, dont Alphonse Allais fut le rédacteur en chef dans les années 1899-1905.
Sur la photo de M. Branger, c'est le n° 482 de la 29e année du Sourire (en date du jeudi 29 juillet 1926) qui repose sur le guéridon du café H. Renaud. L'illustration est une aquarelle de Julien-Jacques Leclerc.
Ainsi, les photos de mode de Maurice Branger, prises entre Madeleine et Tuileries, datent de fin juillet ou début août 1926. Voire un peu plus tard dans la saison : les vêtements des deux mannequins n'étant pas spécialement des tenues de plein été.
de Maurice Branger
L'HÔTEL ET LE CAFÉ
au fil du temps
vu à peu près sous le même angle que la seconde photo de M. Branger
(capture d'écran sur Google Street View)
et celui du quartier, si vous le souhaitez.
des rues Duphot et du Chevalier de Saint Georges
tel qu'il était en 2015.
Sous le faux air Art déco que lui donne son fronton, cet immeuble construit sur le terrain de l'ancien couvent de la Conception, a été édifié dans la première partie du XIXe siècle, sans doute entre 1810 et 1820.
À propos de l'ancienne rue Richepanse, en consultant les annuaires Firmin-Didot datant d'avant 1900, on constate que jusqu'en 1848 la numérotation du côté pair s'arrêtait au n°10. Ce n'est qu'à partir de 1849 qu'apparaissent les numéros 12 et 14.
Après mûre réflexion, je pense qu'à l'origine le propriétaire de l'hôtel Richepanse louait à des commerçants, ou / et des artisans, le grand local ayant de nos jours son entrée principale au 21 rue Duphot.
permettant de lire distinctement le mot CAFÉ
LE CAFÉ H. RENAUD
des Années Folles
au XXIe siècle
Entre 1980 et 2017 le café-brasserie du 21 rue Duphot avait pour nom LES 3 QUARTIERS.
Depuis 2017, il a totalement changé d'aspect et s'appelle désormais MADEMOISELLE.
café Les Trois Quartiers
la vidéo ci-dessous pourrait vous intéresser
j'espère que votre attente n'a pas été déçue
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Woooooo quel travail tu as accompli ! Quelle enquête ! Bravo Tilia ! Je me souviens parfaitement de ton billet avec cette photo, j'avais beaucoup aimé ce billet !
RépondreSupprimerJ'adore le pastel tiré de la photo.
Merci, j'ai passé un excellent moment à te lire. Passionnant comme d'habitude !
Pour répondre à ta question, je préfère la version rouge de la terrasse...
Je reviens demain pour regarder la vidéo.
Bisous Tilia 💖 et encore merci pour cet extraordinaire billet !
Ravie que le résultat de mon enquête te plaise.
SupprimerÀ propos de vidéo, je viens de voir celle de "Zémire et Azor" l'opéra-ballet de Grétry (représentée là dans une version écourtée pour un public familial, avec beaucoup d'enfants dans la salle) Un régal !
Pour qui ne connaît pas le livret, les paroles chantées ne sont pas toujours compréhensibles, aussi est-il bon pour apprécier pleinement le spectacle de l'avoir à portée de souris.
Bonne nuit Nathanaëlle, bisous et à bientôt
Hé on voit la fameuse photo des deux femmes à la terrasse dans cette vidéo !
SupprimerEt pour Zémire et Azor, j'y revendrai, j'ai jeté un oeil, mais il se fait tard... Merci Tilia, bisous
Adorables parisiennes de Branger.J'adore la légende; "son épouse sans certitude" en doutait il lui même ?? ))
RépondreSupprimerLa photo en question est publiée là sans légende... Vu le regard visiblement amoureux que l'homme pose sur la femme à côté de lui, j'ai supposé qu'il s'agit d'une photo de mariage, mais sans aucune certitude que ce soit Maurice Branger et son épouse.
SupprimerEn fait, en dehors de son travail je n'ai rien découvert sur sa vie. Peut-être en fouillant dans les sites de généalogie, et encore.. pas sûr de trouver !
Coucou Tilia.
RépondreSupprimerVoici une publication "fleuve"...
Je vais devoir revenir plusieurs fois!
Très bon weekend.
A +
Hello Daniel,
SupprimerUn fleuve, oui, celui du temps qui passe !
Passe et repasse autant de fois qu'il te plaira, l'internet est pour l'instant notre seul espace de liberté, pas besoin d'attestation pour se déplacer ;-)
Bises et bon dimanche Daniel
Impressionnant... et passionnant !
RépondreSupprimerComme quoi l'internet ne permet pas seulement de savoir un peu de tout sur tout, mais aussi tout sur une seule chose. Ou presque.
Branger est venu en Camargue, mais à priori pas à-n-Avignon. :(
Néanmoins, la photo des parisiennes à la terrasse du café Renaud a été exposée au musée Angladon en 2013.
J'ai récemment un petit peu étudié cet étonnant personnage : le chevalier de Saint-George.
Michel, tu écris à propos de Branger "à priori pas à-n-Avignon"...
SupprimerVoilà une question pour laquelle j'ai pris le temps de chercher une réponse... que finalement j'avais sous les yeux !
Dans la notice correspondant à la photo du passage de Maurice Branger en Camargue on peut lire :
BRANGER Maurice-Louis.
Photo-presse, 5, rue Cambon, Paris.
Album de 52 photographies, 11,5 x 16,5 cm, cachet au dos.
Autour de Fréderic Mistral et du Félibre.
Portraits de l’écrivain.
Reportage sur une manade.
Avignon, Villeneuve les Avignons, Arles et environs, Nîmes, Aigues mortes, etc. 1909.
Il me semble maintenant que trouver les photos ne sera pas facile... !
SupprimerMerveille des merveilles ce bulletin Tilia: bravo!
RépondreSupprimerOn remonte dans le temps: 2015! En fait cette photo m'a poursuivie au grès de mes lectures et je cherchais si peut-être il y avait un lien. Toi, tu n'as pas perdu ton temps, de découverte en découverte sans jamais te lasser de tous les détails même en retrouvant le magazine "Le sourire" et cette de nos deux demoiselles dans le documentaire sur les chaises bistrot. Un billet cinq étoiles!
P.S. Je vote pour le bleu Mademoiselle, ayant un faible pour les arrondis de dossier plus agréables à mon dos... le bleu a battu le rouge aux US, une façon de célébrer le nouveau Président. 🤭
Merci pour le compliment et vive le bleu démocratique aux US !
SupprimerWouah... quelle détective tu es !
RépondreSupprimerc'est passionnant mais je reviendrai pour un tas de liens que je n'ai pas encore ouvert...
pour la couleur j'hésite...j'aimais bien le rouge !
Bonne journée d'un novembre confiné Tilia
La forme et les détails du pied (en fonte) des guéridons rouges de 2016 est exactement semblable aux guéridons du café Renaud en 1926. Il y a de fortes chances pour que ces pieds en fonte aient traversé le siècle et qu'ils soient authentiques... La fonte assure la stabilité des anciens guéridons, contrairement au pied des modernes guéridons bleus.
SupprimerBonne suite de novembre, Josette, prends bien soin de toi et de ton cher et tendre.
Quel travail ! Quelle persévérance, Tilia !!
RépondreSupprimerTu es une enquêtrice, une détective exceptionnelle.
Ton travail me fait penser au travail des généalogistes. Cela n'a rien à voir à première vue mais remonter des pistes, consulter des documents, trouver des indices, faire des recoupements.Là, il s'agit de l'histoire d'un lieu, mais un lieu forcément lié aux humains qu'il a vu passer au fil du temps.
Je pense que c'est passionnant, jouissif quand un détail devient un morceau du puzzle qu'on cherche à compléter...mais aussi éreintant et décourageant à certains moments quand le temps de la recherche n'aboutit pas.
Le point de départ de ton enquête, une photo. Voilà qui me parle. La photo est cette mémoire qui nous permet de remonter le temps, quand notre mémoire à nous devient hésitante. Je vais revenir bien-sûr pour suivre ton enquête plus précisément...Bravo encore !
Si, si, Fifi, dans mon travail d'enquête il y a une analogie avec la recherche des généalogistes. Pour m'y être un peu frottée, afin d'éclairer une branche oubliée de mes racines, je sais par expérience que les registres d'état-civil numérisés sont plus faciles à consulter que les vieux bottins dans lesquels j'ai dû passer beaucoup de temps à farfouiller !
SupprimerJe comprends que tu aies passé beaucoup de temps à ces "recherches au long cours "!
RépondreSupprimerTon enquête à partir de vieux annuaires évoque irrésistiblement l'univers de Modiano.
Rouge (ou plutôt orange?)pour moi,toujours rouge, bien que je trouve du charme à ce bleu.
Version moderne, le brun me plaît beaucoup.
Je reviendrai lire en détail.
Merci pour la comparaison avec Modiano.
SupprimerLe bleu va bien pour les chaises mais les guéridons sont ridicules.
Pourtant, actuellement il y a au moins une entreprise de fabrication française de guéridons de bistrot. traditionnels.
Moi aussi, je me rappelle parfaitement le billet originel et les interrogations qu'il a suscitées.
RépondreSupprimerMais ne concernaient-elles pas l'identité des deux modèles ?
Mon second billet consacré aux deux dames du café Renaud porte effectivement sur l'identité des deux modèles. À l'époque, ayant découvert un article qui les présentait comme étant Djuna Barnes et Solita Solano, j'ai étudié cette piste en long en large.. et de travers !
SupprimerAujourd'hui je suis sûre que ce ne sont pas ces deux américaines. Je dirai pourquoi dans mon prochain billet.
Wouahou ! Quel travail de recherche ! Ce dut être passionnant comme la lecture de ta magnifique publication. Merci pour la dédicace !. Je ne pensais pas que cette histoire remontait à déjà 5 ans.
RépondreSupprimerMiss Yves a raison, nous étions fixées sur ces deux Dames et sur l'année de la photo. Je l'ai gardée dans mes archives.
Je sais qu'un jour tu m'avais dis quel était le café en question et je ne m'en rappelais plus. Je me permets de mettre cette publication dans mes favoris.
Je préfère et de de loin la version rouge, c'est plus dans l'air de l'ancien temps ; quant à la déco intérieure...
Bravo pour ton travail ! Notre attente n'est rien à côté du plaisir de te lire.
Bises venteuses !
Le Sourire sur le guéridon du café est daté du 29 juillet 1926. Donc 1926 est l'année de ces photos (toutes prises le même jour) et il est définitivement prouvé qu'elles ne peuvent pas dater de 1925. Je vais en reparler dans mon prochain billet. Avec une belle surprise en prime.
SupprimerD'accord avec toi pour le rouge des guéridons mais pour les chaises je préfère une teinte qui claque moins, une couleur plus proche de celle de l'osier.
L'intérieur de l'actuel café "Mademoiselle" (un nom chichiteux qui ne me plait pas du tout) ne m'agrée pas non plus.
Merci pour les félicitations, elles m'encouragent pour la suite.
Bises d'automne bien entamé
Pour la couleur du rotin, je suis un peu d'accord avec mais entre le rouge et le bleu, je préfère le rouge, pour les tables aussi. Le piètement de la bleue ne me plait pas du tout.
SupprimerBises plutôt fraîches !
Coucou. Olala! En voilà un bel article et plein de détails passionnants. Je vais prendre le temps de lire tout cela mais ce que je peux déjà te dire, c'est que je me réjouis d'aller compulser les photos de ce monsieur Branger, témoignages d'une époque révolue. Bises alpines et à bientôt pour la suite de mon commentaire.
RépondreSupprimerA la date du 7 mars 2015, je te disais : "Peut être qu'un jour tu trouveras par "hasard" l'emplacement du fameux bistrot et tu diras "Ah mais bien sûr !" Et tu viendras nous dire..."
RépondreSupprimer"Par hasard", était complétement inapproprié. Il s'avère que c'est par d'infatigables recherches...
Ces recherches t'ont passionnée. Mon admiration est grande pour ta persévérance et pour ton feeling qui t'ont permis de faire aboutir cette enquête.
J'ai revu avec plaisir tes anciens billets concernant la photo de Maurice Branger. Le succès de cette photo est mérité. Elle reflète l'élégance bien-sûr mais il y a un plus, quelque chose d'une joie de vivre espiègle en dépit du genre convenu d'une photo de mode.
Bises pour un bon dodo !!
En fait "d'infatigables recherches" ce n'est pas vraiment comme ça que je suis parvenue à dénicher l'adresse du fameux café. Mon enquête a été en sommeil pendant longtemps.. Jusqu'à ce que je découvre la possibilité de consulter les bottins mis en ligne par Gallica.
SupprimerL'adresse du café Renaud figure sur le bottin de 1925, dont la date de mise en ligne sur Gallica indique : 12/09/2017.
Mais il n'y a pas trois ans que j'ai découvert cette mise en ligne, tout juste quelques mois. En outre, les bottins des années postérieures à 1925 ne sont sur Gallica que depuis Janvier-Février 2020.
Que voilà une publication qui tient de la thèse d'histoire ! Et tes recherches en chambre sont méritoires. Tout d'abord merci de remettre en lumière Maurice Branger qui a ouvert la voie à des Doisneau, Ronis, Izis, peut-être qu'un jour l'Hôtel de Ville de Paris lui consacrera une exposition (je ne sais si cela a été déjà fait). Tant de photographes ne sont pas restés dans les mémoires et pourtant ils avaient du talent et servaient la mémoire.
RépondreSupprimer"Le Sourire" à l'envers me fait sourire. Il me fait penser au fameux sourire du plombier !
RépondreSupprimer(Je repasserai, je crois que notre déjeuner est prêt)
Je me pose tout de même la question de ces photos qui illustrent ton message, les as tu prises toi-même lorsque nous pouvions encore circuler ? Tu dis aussi que tout n'est pas numérisé. Enfin tu n'es pas obligée de donner tous tes petits secrets de petite souris curieuse et obstinée. J'ai déjà eu l'occasion de noter que tu arrivais toujours à tes fins et à démêler les pelotes les plus inextricables à force de finesse et d'opiniâtreté
RépondreSupprimer(A plus tard, Tilia ! Bises)
Quand je publie une photo prise par moi même, elle est signée Tilia.
SupprimerLes photos de l'hôtel et du café Les Trois Quartiers viennent de TripAdvisor. Celles du café Mademoiselle viennent du Studio Emma Roux.
Dis, Tilia, tu nous feras un billet sur les "touilloux"??
RépondreSupprimerOh ! mais quel billet délicieux et fort bien illustré d'archives , le café Renaud , les petites dames du Paris des années 30 , un régal !
RépondreSupprimerMerci, Jerry
Supprimerwow...bravo... maintenant il me faut un double espresso...
RépondreSupprimerbises
Tu carbures à la caféine ? Moi je ne peux plus (problèmes de tachycardie) je fonctionne avec un seul thé par jour (au p'tit déj.) ou alors je prends quelquefois du décaféiné :-(
SupprimerDouble bise, à défaut d'un double espresso :-)
Bonjour , quelle belle découverte ce matin que votre blog ! Confinement oblige, je visite chaque jour sur deux ou trois blogs inconnus !!!
RépondreSupprimerVotre "reportage/article/monographie..;" est très bien conçu et j'ai appris beaucoup de choses ! Merci +++
Quand on pense qu'en ce moment tous les cafés sont fermés et que beaucoup ne réouvriront pas ...
Bienvenue au grenier, Annick.
SupprimerNon seulement des cafés vont hélas disparaître, mais j'ai entendu aux informations d'hier qu'il y a des menaces de récession concernant des musées..
Petit cadeau pour compléter ;-)
RépondreSupprimerhttps://clicsclicsannicksb.blogspot.com/2017/08/empilees.html
Grand merci pour le lien !
SupprimerBonjour Tilia, je repasserai plus tard car je dois m'absenter pour le moment. En attendant je te fais parvenir cette photo que j'ai trouvée dans "le Parisien" en ligne à l'instant. Ce genre de photo qu'on peut le prendre d'ordinaire à certaines heures mais depuis bientôt trois semaines c'est toute la journée :
RépondreSupprimerLes confinées
Un billet consacré à un café en cette période étrange peut être une façon de se rêver à des jours meilleurs au fond quoique ce ne seront sûrement pas les bistrotiers ni les restaurateurs qui pourront reprendre les premiers leur activité au contraire. Mais les chaises de bistrot en ont vu d'autres...
SupprimerLe lien est très intéressant sur cette entreprise qui créé fabrique et restaure des chaises en rotin. De ma tante j'ai hérité des chaises de jardin en rotin, un petit salon avec des chaises basses et une table que j'ai donné à notre fille, et un autre dont je ne me souviens plus trop de la forme car il est non pas dans mon grenier mais dans notre box dont mon mari dit qu'il nous revient presqu'aussi cher qu'un petit studio à force d'augmentations régulières... Maintenant me voilà avec des arguments pour faire valoir que le rotin est robuste, résiste aux intempéries et qu'il serait dommage de nous en séparer après avoir gardé ces chaiese aussi longtemps
Jamais avant d'élaborer mon billet je n'aurais imaginé qu'il existe autant de motifs et de teintes différentes pour les chaises de brasseries.
SupprimerLe rotin c'est tout de même mieux que le plastique !
Les chaises de Mademoiselle sont également confinées !!
.
De temps en temps je montre des chaises cannées et des terrasses de café sur Cergipontin (voir ICI - ce libellé a été crée exprès pour ce commentaire). Les toutes premières je les ai photographiées sur la place Igor Stravinsky dans le 4ème. Depuis j'y suis retournée sur cette place et la terrasse a changé ainsi que les chaises, je ne les ai pas photographiées mais si j'y retourne (cela viendra un jour) je le ferai
RépondreSupprimerJ'aime bien les chaises hautes pour bébés de la brasserie Dalou...
SupprimerDans le 4ème encore, j'avais repéré le bistrot Marguerite (publié sur "jardin de Marguerite"). Je suis contente d'en avoir gardé la trace car il a lui aussi complétement changé de physionomie depuis. Si cela t'intéresse, toi qui te promène avec tant d'aisance avec google map tu pourras le visualiser tel qu'il est aujourd'hui
Et bien je te laisse encore ! Comme nous sommes des petits vieux fragiles qui dînent de bonne heure nous allons attaquer la soupe ! Je reviendrai !
Bises à toi !
Tes photos de terrasses et intérieurs de bistrots me plaisent énormément. Merci pour le lien.
SupprimerJe suis allée voir l'état actuel du "Bistrot Marguerite" et j'ai été déçue par le changement de décor intervenu vers 2010 (sans doute comme pour "Les Trois Quartiers", suite à un changement de direction..).
J'ai mis un commentaire avec le lien vers la photo Street view de 2020 dans le "Jardin de Marguerite".
Bises (bien fraîches en ce moment !)
Bonsoir Tilia
RépondreSupprimerComme elles sont émouvantes les photos de guerre de Maurice Branger. Bonnes pour aider les mémoires défaillantes. Les annamites, les tirailleurs étrangers embauchés pour une guerre qui ne les concernait guère... Ah il n'était pas facile d'avoir 20 ans en ces temps là.
Je ne crois pas avoir jamais poussé la porte de ce café de la rue Duphot et pourtant je réalise que j'aurais pu. En des temps anciens je trainais pas mal du coté de la Madeleine. Une amie m'emmenait déjeuner au Foyer de la Madeleine, sorte de caveau où nous étions servies par des dames patronnesses. Pour changer de style, il y avait la boutique Fauchon dont je léchais la vitrine sans jamais y entrer. Il parait qu'elle vient de fermer. Il y avait dans le coin Habitat où il m'est arrivé de faire des emplettes à condition qu'elles ne soient pas encombrantes... A Paris l'on trouve beaucoup de bistrots qui s'ouvrent dans la pointe, j'aime bien cette disposition à l'angle de deux rues. Je me souviens d'un de mes professeurs parlant d'entrer dans un lieu comme une souris dans un fromage.
SupprimerBonne soirée et bon début de semaine !
Pas facile d'avoir vingt ans en 2020, non plus.
SupprimerLe virus rôde toujours et les jeunes n'ont presque plus de relations sociales.
L'aînée de mes petites-filles (qui prépare une maîtrise à la Sorbonne) ne sort pratiquement pas de chez elle : tous ses cours sont en visioconférence
Tu n'as rien perdu en n'ayant jamais rien consommé au café du 21 rue Duphot. Que ce soit du temps des "Trois Quartiers". Ou de celui plus récent de "Mademoiselle" pour lequel sur huit avis de clients en 2020, deux seulement sont satisfaisants. Les six autres ne sont pas fameux, voire carrément mauvais :-/
Quant au "Foyer de la Madeleine" il se désespère du re-confinement :-(
Coucou. Je t'imagine avec une loupe à la main en train d'éplucher les archives de la BNF. :-) Tilia, la détective! C'est un super reportage que tu nous livres ici et avec des détails foisonnants et tous plus intéressants les uns que les autres. Je suis allée regarder les photos de notre ami Maurice. Elles sont un superbe témoignage de son époque et nous apprennent beaucoup de choses sur des sujets divers. Il n'est pas donné à tous les photographes d'être aussi doués dans des sujets aussi différents que la mode ou le sport ou le reportage de guerre. Merci de m'avoir fait découvrir tout cela. Et pour la localisation du fameux café, j'admire ta ténacité pour finalement nous livrer la solution à une des plus grandes énigmes du 21ème siècle. ;-)
RépondreSupprimerMerci à toi pour tes appréciations favorables, il est vrai que j'ai passé un "certain temps" sur cette enquête et... ce n'est pas fini !
SupprimerJ'aurais bien aimé avoir plus d'informations sur Maurice Branger, mais il me semble que ce n'était pas dans son caractère de se mettre en avant.
Comme le dit Cergie plus haut, écrire sur un café en ces temps de confinement fait paraître celui un peu mois difficile. Ici aussi en Valais, les cafés et les restaurants sont désertés car fermés sur décision du gouvernement. On pourrait profiter des terrasses ces jours-ci en montagne car il fait très doux, mais non. Je me rappelle en te lisant de délicieux souvenirs de multiples terrasses que j'ai fréquentées dans le passé lorsque je venais à Paris. On pouvait en profiter jusque tard dans la saison grâce aux fameux brûleurs qui nous réchauffaient. On espère que ce temps n'est pas révolu et que nous pourrons de nouveau sortir ici ou là. Quant à la couleur des chaises, je préfère le bleu à l'orange, un peu trop voyant à mon goût. Bises alpines.
RépondreSupprimerCette méchante pandémie nous force à nous tourner vers le passé pour trouver de bons souvenirs qui compensent l'inquiétude du temps présent.
SupprimerEspérons que les vaccins en cours d'expérimentation soient efficaces et nous débarrassent de ce satané virus. Malgré tout, il ne faut pas se leurrer, nous avons vécu un traumatisme et les choses ne reviendront pas toutes comme avant.
Oui, le bleu est une bonne couleur, le rouge était vraiment trop tape à l'oeil ! Le bleu ciel, c'est la couleur qu'il nous faut en ce moment.
Bises yvelinoises
Chère Tilia, tu me vois attristée lorsque tu écris que tu ne pourras pas voir certaines oeuvres en trois dimensions. En réalité il viendra un jour où nous pourrons retourner en toute sécurité dans les musées parisiens et il y tant déjà à y voir ! Mais il est vrai que la vie qui avance nous force à des renoncements. Hier j'ai regardé l'émission "des racines et des ailes" consacrée aux Pyrénées, jamais je ne ferai le GR 10 ! D'autant que plus cela va plus j'ai le vertige ! Mais il y a toujours des joies à ma portée.
RépondreSupprimerBises de fin de semaine ensoleillée quoique fraîche !
Cergie, je parlais des œuvres italiennes que tu nous montres. Pour ce qui se trouve en France, j'espère fortement que l'épidémie va enfin régresser et que je pourrai en 2021 renouer avec les musées parisiens qui me manquent énormément depuis bientôt un an que j'en suis privée.
SupprimerBises pour un vrai bon mois de décembre (pas comme ce début mi-figue mi-raisin)
Bonjour Tilia, je te parlais du GR10 que je ne parcourrai jamais, tu me parles des oeuvres italiennes que j'ai la chance de découvrir. Hier dans la nuit de la fin de l'après midi mon mari et moi marchions. Il m'a dit qu'il aimerait retourner à Berlin. Et sais tu pourquoi ? Pour boire du vin chaud au marchés de Noël.
SupprimerHélas, la vie est si courte et de plus en plus ! Il faut faire des choix ! Berlin c'était bien lorsque notre fille y vivait ! Les garçons sont à Rome à présent et Rome va nous attirer ce qui n'est pas une mauvaise opportunité. Et puis nous pouvons faire nous même notre vin chaud (ce n'est pas pareil mais c'est mieux que rien)
Bises de fin de semaine morose
Un billet absolument magnifique. Quel travail, je suis en admiration.
RépondreSupprimerJoyeux Noël Tilia.
Merci ! Nadezda, ton compliment me va droit au coeur.
SupprimerBonjour Tilia, et bien nous voici en hiver depuis hier et je n'y ai même pas pensé alors que je guette toujours le solstice d'hiver qui augure le retour des jours plus longs. Remarque je ne suis pas pressée que l'hiver passe ni que le printemps revienne.
RépondreSupprimerJoyeux temps de Noël Tilia, quelque soit la façon dont cette période se déroulera pour toi !
Bises humides.
(Ben oui c'est l'hiver)
Belles et heureuses fêtes pour toi et tous les tiens, Cergie.
RépondreSupprimerBises festives (en distanciel, on peut ;-))
Bonjour
RépondreSupprimerJ'ai suivi votre enquête depuis 2015 et je ne peux que vous dire bravo !
Si la femme de droite sur la photo du café H. Renaud est bien Solita Solano, la femme de gauche n'est pas Djuna Barnes et il me semble que cela pourrait bien être Janet Flanner qui penchait toujours la tête et qui aimait bien le Martini
Bien plus en 1926, elles vivaient ensemble à l'hôtel et avaient besoin de gagner leur vie, et elles ont accepté de faire ce REPORTAGE payé sur la Rive Droite
De fait, votre magnifique enquête permet clairement de ne plus considérer cette photo comme le symbole des femmes de la... Rive Gauche !
Mathilde Huet
Cordialement
Bonjour Mathilde, bienvenue au grenier. Merci pour le compliment, ainsi que pour votre idée à propos de ce reportage dont j'ai vainement cherché à connaître la destination. Pour y parvenir, il faudrait que je prenne le temps de faire des recherches dans les magazines féminins, anglais ou américains, des années 1926-1927. J'ai une hypothèse dont je parlerai dans le billet que j'ai presque terminé. À bientôt donc et meilleurs vœux.
SupprimerEh bien voilà qui relance une enquête déjà bien riche... !
RépondreSupprimerLa relance sera effective quand j'aurai pris le temps de rédiger le billet que j'ai en projet depuis que j'ai réussi à localiser la photo de la dame au turban faisant du lèche-vitrine devant une boutique de lingerie (que l'agence Parisienne de Photographie a faussement située à Auteuil). Pour l'instant je pense plutôt à continuer ma série des tableaux de Maurice Charlez, mais je pourrais faire une pause...
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